The lost duke of Wyndham – Avis +

Résumé de l’éditeur

Jack Audley has been a highwayman. A soldier. And he has always been a rogue. What he is not, and never wanted to be, is a peer of the realm, responsible for an ancient heritage and the livelihood of hundreds. But when he is recognized as the long-lost son of the House of Wyndham, his carefree life is over. And if his birth proves to be legitimate, then he will find himself with the one title he never wanted : Duke of Wyndham.

Grace Eversleigh has spent the last five years toiling as the companion to the dowager Duchess of Wyndham. It is a thankless job, with very little break from the routine… until Jack Audley lands in her life, all rakish smiles and debonair charm. He is not a man who takes no for an answer, and when she is in his arms, she’s not a woman who wants to say no. But if he is the true duke, then he is the one man she can never have…

Avis de Callixta

Et si Thomas Cavendish n’était finalement pas le duc de Wyndham ? Et si l’équilibre d’un titre, d’une propriété et d’une famille était fondé sur des bases fausses ? C’est sur cette intéressante perspective que Julia Quinn a écrit non pas un mais deux romans qui se complètent totalement. Dans le premier tome The lost duke of Wyndham, elle s’attache à celui qui pourrait bien être le véritable aristocrate, Jack Cavendish Audley et même si on devine en négatif, les réactions de Thomas, c’est dans le second tome qu’on prend toute l’ampleur de sa réaction.

Sur ce sujet assez minime, Julia Quinn va broder une histoire profondément émouvante, sans doute plus grave que celle que nous avons l’habitude de lui voir écrire même si on retrouve toute la verve de son écriture et la vivacité de ses dialogues qui ont vraiment peu d’équivalent dans la romance historique. Elle se permet même de commencer son roman sur des bases assez fantaisistes et largement improbables : Jack Audley, celui qui serait le véritable duc, a quitté l’Irlande où il a grandi puis il a servi dans l’armée, avant de devenir bandit de grand chemin et le hasard faisant toujours bien les choses, il détrousse sa propre grand-mère qui reconnaît en lui son fils trop tôt décédé alors qu’il est masqué et qu’il fait nuit.

Chez tout autre auteur, cela amènerait sans doute un roman médiocre, chez Julia Quinn ce n’est que le lever de rideau sur le drame intime que va provoquer l’arrivée de cet homme pour tous les protagonistes. Il y a d’abord la formidable duchesse douairière, Augusta Cavendish, qui va immédiatement chercher à rétablir ce petit-fils miraculeusement retrouvé dans ses droits. C’est un personnage fascinant, complexe qui est parfaitement odieuse aux yeux de tous mais que Julia Quinn parvient encore à nous faire plaindre parfois. Empêtrée dans son éducation rigide, ses convictions sur la défense de la dynastie, et l’amour de son fils, elle renverse tout sur son passage et blesse son entourage. Il y a également Grace Eversleigh, sa dame de compagnie, orpheline pauvre, pour qui la rencontre avec Jack va tout changer. Il y a bien-sûr, Jack lui-même que la perspective d’hériter d’un titre pareil effraye tout autant que l’idée de rentrer dans la famille Cavendish ! Et puis il y a duc en titre, Thomas dont la vie s’écroule devant lui en une seconde et sa fiancée, Amelia Willoughby, choisie depuis le berceau pour épouser un duc et non pas un simple noble.

Tout le roman va reposer sur l’analyse minutieuse des réactions de chacun face à cette nouvelle qui ne contient même pas de suspense. Evidemment, il faut confirmer la légalité du mariage des parents de Jack et par conséquent sa légitimité mais Julia Quinn n’en fait même pas un véritable débat. C’est presque sûr depuis le début et chacun va réagir en fonction de cela.

Le couple que vont constituer Jack et Grace ne manque certes pas d’intérêt, mais on observe avec une curiosité passionnée tout ce petit monde qui évolue et réagit en fonction de ce qu’il est et de ce qu’il a appris à être. C’est une sorte de petit jeu qui rappelle les scènes de théâtre. Ainsi se succèdent, Jack et Grace dans un petit salon lumineux qui est la pièce préférée de la jeune femme et où Jack est venu lire (peut-être). Puis c’est Jack et Thomas dont la relation semble condamnée depuis le début, puis Amelia et Jack… Parfois une scène très intense oppose tout le monde, également.

L’histoire d’amour entre Jack et Grace en devient donc presque secondaire même si elle est délicieuse et romantique à souhait. Grace dont la vie a basculé à dix-sept ans lors de la mort de ses deux parents, va réapprendre à rire au contact de Jack, charmeur léger et bourreau des coeurs. Aucune femme ne lui résiste depuis les dames de la haute société jusqu’aux simples femmes de chambre. Ce n’est vraiment pas le genre de héros que je préfère, à la limite de l’inconsistance, mais il est très difficile de lui résister tellement Julia Quinn excelle à mettre dans sa bouche des remarques amusantes et ironiques. Elle peut grâce à lui s’en donner à coeur joie et lancer ses dialogues suprêmement drôles, vifs. Certaines situations sont également désopilantes. Mais ce qui frappe c’est la gravité de l’histoire et de la situation assez inhabituelle chez Julia Quinn où en général, les éléments tristes sont toujours accompagnés de tant de drôlerie qu’on finit par sourire malgré tout. Ici, la dureté de certains échanges, la froideur des relations de certains protagonistes frappent et saisissent. La verve de Julia Quinn sert des dialogues plus durs, plus tendus et c’est tout aussi réussi.

Cela rend d’autant plus émouvant l’évolution des sentiments de chacun que cela soit les sentiments naissants entre Jack et Grace, mais aussi entre Jack et Thomas…

Le second tome est le parfait complément de celui-ci. Nous allons redécouvrir la même histoire écrite du point de vue de Thomas dont la situation ne peut manquer de toucher lors du premier roman. On sent combien il a changé à la fin de The lost Duke of Wyndham mais on trépigne d’impatience de savoir pourquoi et comment dans Mister Cavendish, I presume.

Julia Quinn a décidément un talent que l’on ne peut dénier et qui ne cesse de se confirmer. Elle ne se répète pas et va là où elle était peu allée jusqu’alors : dans des histoires plus chargées d’émotion, plus touchantes encore qu’auparavant, sans rien perdre de son charme. J’attends avec impatience la suite de son oeuvre. 2009 devrait nous rapprocher de son livre précédent, récompensé en 2008, The secret diaries of Miss Miranda Cheevers avec l’histoire de l’amie de Miranda, Olivia Bevinstokes.

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 384
Editeur : Avon Books
Sortie : 30 mai 2008
Langue : anglais
Prix : 6,17 €