Pour cette soirée dédiée à Roman Polanski, deux films de sa période américaine… En fait, c’est bien choisi puisque le second symbolise la fin de sa première période avant le drame qui bouleversa sa vie, l’assassinat de son épouse Sharon Tate, et le premier, le film qui le réconcilia avec la critique et le public américain (11 nominations au Oscar), bien plus sombre et plus tourmenté. Il aurait été plus intelligent de modifier l’ordre de programmation mais ne boudons pas notre plaisir !
Donc, à 20H45, voici Chinatown (1974) où Jack Nicholson se montre une fois de plus exceptionnel et sans cabotinage ! Face à lui, l’immense réalisateur (son beau-père à l’époque) John Huston qui offre une composition pleine de justesse « inquiétante »… alors que Faye Dunaway, au sommet de sa gloire, est saisissante. Grand hommage au film noir, le scénario en partie écrit par Polanski laisse entrevoir les démons qui le tourmentent. Certaines scènes sont devenues mythiques, ainsi l’agression subie par Nicholson (le gangster est interprété par le réalisateur…) ou encore le final impressionnant où Faye Dunaway répète inlassablement la même phrase. Du grand cinéma !
A 23H00, TCM nous propose la comédie fantastique, Le bal des vampires (1967). Comme tout génial réalisateur, Polanski offre à Sharon Tate un excellent rôle où sa beauté, son charme et sa pétulance subliment la réalité. Ils se rencontrent sur ce tournage et l’on peut voir la caméra tomber peu à peu amoureuse de l’actrice… Cette farce a quelque peu vieilli, il reste surtout l’amour de Polanski pour le cinéma, son aspect gamin frondeur et ses clins d’oeil aux tabous qu’il effleure avec aplomb. Même si cet univers est joyeusement mis en boite par un Polanski qui joue avec le genre, le soin porté aux décors (les tableaux…) les petits détails réfléchis pleins de finesse nous prouvent qu’il le respecte !