La nuit du destin – Avis +/-

Présentation de l’éditeur

Alors que ses deux frères courent le vaste monde, Mercy, elle, a choisi de veiller sur la demeure ancestrale des Raintree. Là, au cœur d’une nature idyllique, elle coule des jours heureux et insouciants en compagnie de Eve, son adorable fillette de six ans.

Pourtant, depuis quelque temps, elle a un inquiétant pressentiment : sa famille est en danger et tout particulièrement Eve, l’unique héritière du clan. Une menace qu’elle est encore incapable d’identifier clairement, mais dont elle devine toute proche et inéluctable. Elle est loin d’imaginer cependant l’étrange tour que le destin est en train de lui jouer.

Car, lorsqu’elle apprend enfin l’identité de son mystérieux ennemi, de celui qui a juré sa perte et celle d’Eve, elle découvre avec stupeur qu’il ne lui est pas inconnu. Judah Ansara n’est autre que l’homme avec lequel elle a passé une merveilleuse nuit d’amour sept ans plus tôt. Son seul et unique amant, le père de sa fille…

Avis de Marnie

Troisième et dernier volet de la trilogie des Raintree, la nuit du destin se déroule dans le Sanctuaire, demeure ancestrale du clan. La gardienne en est Mercy, soeur de Dante (le chef ou Dranir) et Gideon, héros des deux autres tomes. Cette jeune femme a comme principal pouvoir celui de guérir les gens par empathie. Elle vit isolée, enfermée dans ce refuge avec sa fille de six ans, Eve, dont personne ne connaît le père. Les Raintree représentent le bien alors que leurs ennemis, les Ansara, qu’ils pensent décimés depuis un bataille gagnée par leurs ancêtres deux cent ans auparavant, sont considérés comme des êtres aux mêmes pouvoirs mais cruels et dominateurs.

L’idée scénaristique de confronter les deux clans est excellente. D’un côté, nous avons la « gentille » Mercy Raintree, et de l’autre le dranir des Ansara, le redoutable Judah, promettait beaucoup. Cependant le résultat n’est pas à la hauteur de nos espérances. Notre héros est sensé être un bad boy de la pire espèce. Seulement, s’il parle souvent du moment où il tuera Mercy et anéantira les Raintree, nous n’y croyons pas une seconde. Focalisé sur sa fille et l’émerveillement qu’elle provoque en lui, Judah joue beaucoup au papa gâteau, tentant de séduire Mercy pour des raisons qui ne sont pas claires en lui mais que nous comprenons rapidement.

Le vrai méchant est Cael, le demi-frère de Judah, qui tente de le tuer pour prendre sa place de dranir. Nous le découvrons dès les premières lignes du roman, en train d’engager les hostilités et provoquer des réactions en chaîne pour exterminer tout le clan Raintree et dominer le monde… En fait, ce sont ces passages où Cael avance ses pions qui donnent de la nervosité et du rythme à cette histoire. Judah se voit obligé de le contrer mais aussi de sauver ses ennemis, les Raintree pour protéger sa fille, qui selon les lois du clan Ansara aurait du être tuée à la naissance (c’est interdit aussi chez les Raintree même si l’on ne sait pas trop quelle est la punition…), un enfant issu des deux clans pouvant provoquer la perte des uns ou des autres mais aussi entraîner une mutation !

Si le premier tome avait le ton d’une farce sans finesse, la deuxième aventure, la construction savamment équilibrée d’un romantic suspense paranormal, profond et grave, le troisième choisit résolumment la voie « fantasy ». Les lecteurs apprécieront plus ou moins cette rupture de style et d’écriture. Beverly Barton sait insuffler de la passion à son récit, seulement elle oublie de distiller l’émotion. Nos héros possèdent une forte personnalité mais ils ne nous touchent pas. Troisième personnage haut en couleur, Eve : l’auteur a souhaité lui apporter les qualités inhérentes aux deux clans, mais aussi, les défauts. Le problème c’est que ces derniers nous irritent quelque peu…

Hormis quelques incohérences, des faits d’armes un peu trop longs, Beverly Barton auteur talentueux et confirmé s’en sort relativement bien, même si nous sentons qu’elle est néophyte dans ce genre qui semble lui avoir été plus imposé plutôt que délibérément choisi. En effet, il y a beaucoup de l’élève appliquée dans ce travail, mais pas vraiment d’enthousiasme. L’histoire trouve une conclusion sans surprise mais agréable et satisfaisante. Pour enrichir le contexte, l’auteur met en scène des paraboles bibliques en y ajoutant des symbôles, que le lecteur appréciera certainement, même si pour ma part, je suis restée quelque peu imperméable à cette histoire victime d’une overdose de super pouvoirs…

Fiche Technique

Format : poche
Editeur : Harlequin
Collection : Black Rose
Sortie : 1 décembre 2008
Prix : 4,95 €