Il fallait vraiment oser faire une comédie sur un tel sujet en 1948… Qui mieux qu’un Berlinois comme Billy Wilder pouvait réussir ce tour de force de décrire la vie des Allemands et des Américains dans les ruines de la capitale de l’Allemagne ?
La jeune première attachante, Jean Arthur interprète une jeune américaine forte de ses certitudes et de ce qui se fait ou non, des frontières bien définies entre le bien et le mal et de son opinion tranchée d’Américaine qui a gagné la guerre, venant inspecter les troupes restées en Allemagne pour surveiller la bonne moralité des Américains.
Mais voilà qu’elle découvre qu’une chanteuse de cabaret (Marlene Dietrich qui entame ici sa deuxième carrière, non de star mais d’actrice) au passé ouvertement nazi, entretient une liaison avec un officier américain. Le ressort comique est bien évidemment situé sur les efforts des uns et des autres pour cacher ce petit détail gênant à notre héroïne. A la sortie, l’impertinence du propos, l’insolence du ton choqua les américains qui ne souhaitaient pas que l’on touche aux soldats héros…
Au final, même si le film a un peu vieilli et n’ose pas aller trop loin, cette vision assez réaliste de la reconstruction de l’Allemagne de l’après-guerre demeure fort intéressante !