Baisers parfaits – Avis +

Présentation de l’éditeur

1826. La ravissante Grace Merridew, coqueluche du Tout-Londres, ne parvient pas à consoler son amie Melly, promise à Dominic Wolfe, lord D’Acre. Que ce dernier n’ait aucune envie de convoler ne change rien à l’affaire : un contrat a été signé dix ans plus tôt et le père de Melly est inflexible.

Lord D’Acre s’est donc résigné, mais a froidement prévenu qu’il s’agirait d’un mariage blanc, car il a l’intention de prendre la mer sitôt marié. La pauvre Melly est désespérée : certes elle vivra à l’abri du besoin, mais n’aura jamais d’enfants, elle qui en rêvait tant ! Sa détresse est telle que Grace accepte de l’accompagner au château de Wolfestone, déguisée en simple dame de compagnie, dans le but de faire échouer ce mariage par tous les moyens. Sans se douter que cette mascarade va se retourner contre elle…

Avis de Domino

Après le fiasco de Sauvetage amoureux, le quatrième tome du cycle des sœurs Merridew était attendu à la fois avec impatience et crainte. Allait-on retrouver l’Anne Gracie qui avait su nous enchanter avec ses précédents romans ? La lecture de Baisers parfaits rassure et c’est avec grand plaisir que l’on retombe sous le charme de cet auteur. Cependant ce n’est pas l’intrigue, plutôt échevelée, qui emporte l’adhésion mais bien plutôt les personnages très réussis, les situations tour à tour comiques ou émouvantes ainsi que les dialogues percutants.

Il ne faut pas chercher dans ce roman une once de vraisemblance. On est très loin de la réalité historique et il faut plutôt lorgner du côté du conte de fées pour adhérer au récit. Les convenances de la société anglaise de l’époque sont joyeusement piétinées et les invraisemblances s’accumulent sans que pour autant le lecteur s’en plaigne ! Les « accros » de la vérité historique hausseront souvent les sourcils. Cependant, le rythme endiablé du roman fait passer sur beaucoup points qui, dans un autre roman, seraient rédhibitoires !

L’intrigue a comme nœud, une promesse et un testament totalement invraisemblables et qui pourtant seront le fil conducteur du roman et détermineront le comportement des héros. Entre Grace qui échappe aux convenances et à sa famille et Dominic à l’enfance totalement improbable, on se demande comment on peut croire à tout cela et contre toute attente on avale la ligne et l’hameçon ! Dominic est un charmant vaurien qu’on ne peut s’empêcher d’aimer. Son enfance déchirante rappelle par instants celle de Simon dans The Duke and I de Julia Quinn sans pour autant jamais en atteindre la charge émotionnelle. Grace est une héroïne délurée à la langue bien pendue aux réparties spirituelles qui enchanteront le lecteur. Est-il utile de préciser que les rencontres entre les héros seront explosives et que le désir flambera immédiatement entre eux ?

Certes, l’intrigue et les situations n’ont rien d’original et on a déjà lu cent fois cette histoire. Malgré tout, la verve des dialogues ainsi que l’intrigue soutenue, relancées en permanence par l’irruption de nouveaux personnages sur le devant de la scène maintiennent l’intérêt. Anne Gracie a clairement privilégié le rythme et la drôlerie aux dépens de l’émotion et ce n’est pas un registre dans lequel on attendait l’auteur. C’est très bien fait, on ne s’ennuie pas un instant mais il manque la touche de sensibilité qui était la marque de fabrique d’Anne Gracie.

Baisers parfaits conclut en beauté la saga des sœurs Merridew et on attendra avec impatience le prochain ouvrage de l’auteur pour découvrir quelle facette de son talent elle choisit de privilégier. Espérons que l’attente ne sera pas trop longue…

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 313
Editeur : J’ai lu
Collection : Aventures & Passions
Sortie : 3 octobre 2008
Prix : 6,50 €