Les déferlantes – Avis +

Présentation de l’éditeur

La Hague… Ici on dit que le vent est parfois tellement fort qu’il arrache les ailes des papillons. Sur ce bout du monde en pointe du Cotentin vit une poignée d’hommes. C’est sur cette terre âpre que la narratrice est venue se réfugier depuis l’automne. Employée par le Centre ornithologique, elle arpente les landes, observe les falaises et leurs oiseaux migrateurs. La première fois qu’elle voit Lambert, c’est un jour de grande tempête. Sur la plage dévastée, la vieille Nan, que tout le monde craint et dit à moitié folle, croit reconnaître en lui le visage d’un certain Michel. D’autres, au village, ont pour lui des regards étranges. Comme Lili, au comptoir de son bar, ou son père, l’ancien gardien de phare. Une photo disparaît, de vieux jouets réapparaissent. L’histoire de Lambert intrigue la narratrice et l’homme l’attire. En veut-il à la mer ou bien aux hommes ? Dans les lamentations obsédantes du vent, chacun semble avoir quelque chose à taire.

Avis d’Enora

La Hague, un endroit au bout du monde, pas complètement la terre, pas encore la mer. C’est là que vit une poignée d’hommes et de femmes au rythme de l’océan. Le jour où l’inconnu est arrivé, la tempête menaçait, la mer était devenue noire comme si quelque chose d’intolérable la nouait de l’intérieur. Quel secret partageait-elle depuis tant d’années avec les habitants ? Et si cet inconnu n’était en réalité qu’un absent revenu sur les lieux de son enfance ? Quelle vérité vient-il chercher sur cette terre de légendes où les âmes des marins morts en mer, hantent les demeures construites avec les charpentes des bateaux naufragés et où les goublins marquent du doigt, les lèvres des enfants des Hommes ?

Claudie Gallay nous offre ic, toute une galerie de personnages plus attachants les uns que les autres, qui réussiront chacun à leur façon à échapper aux pièges de leur destin. Comme Raphaël, le sculpteur au regard lumineux de ceux qui vivent avec plus d’acuité que les autres, Nan, la survivante, qui porte la croix des siens et coud des linceuls, Théo, l’ancien gardien de phare, amoureux des oiseaux ou la narratrice, plongée dans un deuil difficile à surmonter. Car si ce livre nous parle de deuil, de souffrance, de chagrin, il est aussi et surtout une réflexion sur la rédemption, le pardon, la force de revivre et de sortir de l’enfermement dans lequel nous plonge la disparition des êtres chers et… sur l’amour dans toutes ses déclinaisons.

Avec une écriture poétique, l’auteur nous entraine dans un monde ou planent les ombres de Prévert et de Rilke, un monde dans lequel les hommes écoutent encore battre le cœur des arbres en posant leurs mains sur les troncs et s’étendent sur la falaise pour sentir la respiration de la mer.

Ne vous laissez pas décourager par l’épaisseur du livre, les 524 pages se dévorent d’une traite, tant le lecteur se trouve piégé dès les premières pages dans l’univers de ce roman. Un véritable bonheur !

Fiche technique

Format : broché
Pages : 524
Editeur : Editions du Rouergue
Collection : La brune
Sortie : 27 février 2008
Prix : 21, 50 €