Le soupir des roses – Avis –

Présentation de l’éditeur

Il frappe au hasard, sans prévenir. Ses victimes : des passants qui ont eu le malheur de déclencher sa folie meurtrière. Sa signature : une rose rouge sans épine abandonnée sur le lieu du crime…

Ce détail, pourtant caché à la population, Gabriel Donner le connaît. Depuis peu en effet, il est la proie de terrifiants cauchemars qui lui montrent ces meurtres au moment même où ils sont commis. Pire encore : à chaque fois, il émerge de ces rêves couvert de sang ou de terre, et surtout incapable de se remémorer ce qu’il a fait durant la nuit…
Hanté par la peur de devenir fou, Gabriel fait alors appel à Laura Dane, une spécialiste des phénomènes psychiques. Elle seule peut l’aider à comprendre ce qui lui arrive, et il est prêt à tout entendre plutôt que de rester dans l’incertitude. Même s’il lui faut pour cela accepter d’être l’assassin recherché par toute la police d’Oklahoma City…

Avis de Marnie

Sharon Sala est un excellent auteur, qui a notamment le talent d’exploiter des idées pas toujours originales, mais sachant vraiment insuffler de la force et de l’émotion dans ses histoires. Il est donc navrant de la voir ici s’enferrer dans une bluette paranormale où les rebondissements sont tellement prévisibles que le suspense disparaît au bout de trois chapitres.

Tout part pourtant d’une bonne idée… notre héros se retrouve plongé dans le coma après un accident de voiture où il a perdu ses parents. Il va entendre une voix, et lorsqu’il se réveille, certains de ses rêves dont il semble être l’inquiétant personnage principal, vont trouver un écho dans la vie réelle. Une médium va l’aider à découvrir la vérité. Honnêtement, le point de départ est alléchant, les deux premiers chapitres se dévorent comme à l’accoutumée, connaissant le talent indéniable de Sharon Sala, ce rythme prenant est loin de nous étonner !

Malheureusement, dès le troisième chapitre, le soufflé retombe, et le récit va se traîner lamentablement. Les deux héros pleurent et se lamentent beaucoup, au point que nous les trouvons vite agaçants. Ils n’ont aucune consistance et avancent sans beaucoup de cohérence, sans même que l’on puisse assister à la progression de leurs sentiments. Les personnages secondaires sont tout aussi en retrait… ainsi les policiers décrits tout d’abord avec le trait acéré de l’auteur, observent les évènements, restent dans l’expectative, attendant que le héros veuille bien avoir la gentillesse de se livrer. Certains passages deviennent involontairement comiques tant le pathos prend la place du mélo, alors que les dialogues réputés (et c’est mérité) vibrants de chaleur et d’émotion, ici restent plats et ternes jusqu’au final carrément grotesque…

C’est vraiment dommage, car Sharon Sala a souvent l’intelligence de parler du ressenti des personnages… et tout le passage au début de l’histoire où notre héros erre de pièce en pièce, touche des objets, comprenant que ses parents ne reviendront pas… le silence intenable, les perspectives transformées à jamais lorsqu’il s’assoit à sa place habituelle, dans la cuisine familiale et qu’il prend soudain le siège de son père… Ce sont tous ses petits détails émouvants et justes qui rendait le travail de cet auteur si attachant et si singulier.

Alors, relisez L’oeil du témoin, son plus réussi des romantic suspenses, ou bien procurez-vous son plus célèbre livre (et une des meilleures romances jamais écrites…) écrit sous son nom Dinah McCall, Toi qui a cru en moi, deux histoires bouleversantes et oublions vite ce qui n’est certainement qu’une erreur de parcours !

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 432
Editeur : Harlequin
Collection : MIRA
Sortie : 1 septembre 2006
Prix : 10,95