The man behind the cop – Avis +

Résumé de l’éditeur

Being a big-city cop and being in control means everything to Bruce Walker. He knows how destructive a man can be when given the chance. That’s why he’s vowed never to get involved.

All that changes the moment he meets psychologist Karin Jorgenson. The connection between them is instant, intense…something he’s tempted to explore. Regardless of how Bruce feels, though, he can’t let go of everything he knows. His control is even more important now that they’re involved in a domestic violence case. Karin insists he’s a different man than the one he sees in the mirror. But can he trust her—and himself—enough to open his eyes and see it, too ?

Avis de Callixta

Si certaines auteurs se complaisent à créer des situations et des héros loin de la réalité, Janice Kay Johnson fait l’inverse. Elle excelle à plonger des personnes ordinaires dans leur vie quotidienne et à faire naître ainsi des situations romantiques.

Dans The man behind the cop, elle ne déroge pas à cette règle. Karin Jorgenson est une psychologue qui travaille dans un centre qui accueille des femmes battues. Tous les jours, elle reçoit des femmes dont la vie familiale est un cauchemar et qui peinent à trouver des issues. C’est justement pour leur venir en aide, qu’elle a demandé à la police d’organiser un stage de self-defense. Le flic qui se présente au centre est un officier de police judiciaire, Bruce Walker. Il est immédiatement attiré par la blonde Karin. Mais alors qu’il quitte les lieux, une des patientes de Karin est sauvagement attaquée par son mari et ses enfants sont enlevés.

Bruce se sent immédiatement concerné par l’affaire. C’est un homme solitaire qui connaît bien les hommes abuseurs puisque son propre père a toujours brutalisé sa mère. Il a d’ailleurs rompu tous les ponts avec ses parents et ses frères ne supportant plus la situation familiale. Depuis, il s’investit dans des causes : il participe aux cours de self-défense et est devenu « un grand frère » et a pris sous son aile, un jeune garçon dont la mère a elle-même été battue par le père de son fils.

Cette histoire est une merveille de simplicité mais aussi de pédagogie.

Ici, les héros ne passent pas leur temps à se chamailler ni à éclaircir des malentendus, ils apprennent à se connaître autour de dîners, de rendez-vous rythmés par l’affaire qui les préoccupe tous deux : où est l’agresseur de Lenora, la patiente de Karin ? Lenora se réveillera t-elle du coma dans lequel elle est plongée depuis son agression ?

Leur amour grandit au fur et à mesure qu’ils prennent conscience de tous leurs points communs et que l’enquête se poursuit pour retrouver le coupable de l’agression. Mais Bruce peine beaucoup à se laisser aller. C’est un homme solide mais fragile dès qu’il est question de sentiment et surtout il craint confusément de vivre en couple. Son image de l’homme est très négative et il ne sait absolument pas si lui-même ne deviendra pas un jour, par atavisme ou violence intérieure, un homme qui bat sa compagne.

Comme souvent chez Janice Kay Johnson, l’héroïne a moins de doute et met tout son amour et sa tendresse pour comprendre celui qu’elle aime et l’aider. C’est simplissime mais tellement bien écrit que les personnages sont profondément attachants et leur histoire prend de l’ampleur.

Il en est de même pour les personnages secondaires qui esquissent rapidement ( le livre ne fait que 250 pages) le portrait de femmes battues, de leurs enfants, de leur combat mais aussi d’hommes qui ont réussi à s’amender ou pas. Il n’y a pas de simplisme là mais une tentative forcément sommaire mais très intéressante de montrer que la situation est complexe, qu’une certaine violence si elle peut faire partie du fonctionnement d’un couple ne peut devenir un mode de fonctionnement. L’idée de montrer des situations qui n’ont rien de manichéen est bien vu et révèle le souci de Janice Kay Johnson d’aller au-delà et de faire de ce thème une simple toile de fond. Lenora mais aussi le père de l’enfant que Bruce a pris en charge et d’autres personnages plus fugitifs laissent un souvenir marquant.

Simple coïncidence mais le thème des femmes battues est apparu dans plusieurs de mes lectures récentes. Malgré la brièveté du roman, c’est sans doute celui-ci qui en donne l’approche la plus réaliste et la plus sensible. L’enquête menée par Bruce rythme agréablement le roman et montre plus le travail quotidien d’un flic que de spectaculaires faits d’armes mais elle a aussi ce réalisme typique de Janice Kay Johnson.

Janice Kay Johnson est une auteur discrète mais douée et émouvante. Chaque histoire qu’elle conte prend de la profondeur. Elle démontre de façon éclatante que la simplicité a du bon et est bien loin du simplisme !

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 256
Editeur : Harlequin (mai 2008)
Langue : anglais
Prix : 3,56 €