Présentation de l’éditeur
Après deux ans passés en Australie, Kendra Tamale rentre à Londres avec une seule idée en tête : repartir de zéro et tourner enfin la page sur son passé douloureux.
A la recherche d’un appartement, elle tombe sur l’annonce de Kyle, père séparé de jumeaux de six ans qui loue un studio dans sa maison. Pour Kendra, c’est l’idéal : pas d’attaches, pas de relations de voisinage, elle pourra enfin mener la vie paisible et solitaire dont elle rêve.
Mais Summer et Jaxon, les jumeaux, en ont décidé autrement. D’emblée, ils adoptent Kendra qui devient, bien malgré elle, un nouveau membre de la famille.
Mais comment trouver sa place entre un père qui n’arrive pas à faire le deuil de son couple, une mère qui a renoncé à s’occuper de ses enfants pour se perdre dans l’alcool, et surtout face à deux bambins en mal d’affection ? Et comment s’improviser mère quand on a soi-même perdu tout espoir et toute confiance ?
Avis de Francesca
Après la réussite de son premier roman paru en français, La fille de ma meilleure amie, Dorothy Koomson récidive avec ce livre qui reprend tous ses thèmes de prédilection : l’amitié, la relation avec les enfants, la remise en question après une épreuve douloureuse. Sans oublier que les héroïnes de cet auteur sont noires, un fait malheureusement trop rare pour devoir le signaler dans une chronique. Toutefois, ce semblant d’originalité n’est qu’un détail mineur qui n’a aucune prise dans cette histoire.
Après un épisode douloureux, Kendra revient d’Australie pour Londres, qu’elle avait quitté également après un traumatisme. Elle loue un studio appartenant à Kyle, un père séparé de sa femme et qui doit élever seul ses deux enfants, des jumeaux de 6 ans prénommés Summer et Jaxon. Alors que Kyle est débordé, Summer pique des colères violentes et Jaxon se replie sur lui-même. Chacun à leur manière réagit au choc de leur existence, et c’est tout doucement et simplement que Kendra entre dans la vie de cette famille déchirée et en devient un membre important. Les relations avec les enfants sont débordantes de tendresse et d’amour et l’aspect romantique qui pourrait se développer entre Kyle et Kendra ne laisse place qu’à de l’amitié sincère et profonde bien que les sentiments sont dans le domaine du possible.
L’histoire parle de reconstruction, comme le souligne si joliment le titre choisi en français et l’émotion, qui peut être parfois triste ou grave, affleure sans cesse à travers les pages. La légèreté n’en est pas totalement absente toutefois, le récit étant découpé en de nombreuses petites parties intitulées par des noms de gourmandises ou de plats, référence au titre anglais Marshmallows for breakfast, et les moments de joie et d’espoir sont disséminés un peu partout dans l’ouvrage.
La narration à la première personne souligne les différentes émotions que pourrait ressentir Kendra avec une sensibilité exacerbée, mais Dorothy Koomson a malgré tout l’intelligence de placer certains passages d’un point de vue extérieur, en l’occurrence celui de Kyle, afin d’avoir un aperçu différent, ce qui n’est que justice puisque c’est autant l’histoire de Kyle que de Kendra qui sont tous deux des écorchés vifs et qui n’osent pas extérioriser leurs émotions. Le manichéisme n’est pas de mise, chacun peut faire des erreurs, le tout étant de le reconnaitre, de l’accepter et de tenter de réparer ce qui a été brisé, que ce soit envers les autres ou soi-même.
L’épilogue, également tout en nuances, laisse la porte ouverte à toutes les possibilités, et permet au lecteur d’imaginer lui-même ce qu’il adviendra par la suite.
Fiche technique
Format : broché
Pages : 426
Editeur : Presses de la Cité
Collection : Grands Romans
Sortie : 18 septembre 2008
Prix : 19,50€