Le Commando des immortels – Avis +/-

S’il utilisait du sang humain, le blessé risquait fort de faire un réaction à la transfusion. Quant à prendre des poches de plasma, c’était exclu. On avait fait des tests en Inde. Les Elfes étaient allergiques à la plupart des médicaments efficaces sur de simples mortels.
– Je suis O négatif, annonça Caelendar.
– Mais tu es à moitié humain, cracha Alerius.
– Et alcoolique, renchérit Foster.

1942 : les forces japonaises déferlent sur l’Asie. En Birmanie, le général Wingate décide d’opérer derrière les lignes ennemis en créant les Chindits : une force capable de mener des actions de commando dans la jungle. C’est alors qu’un officier américain a l’idée de leur adjoindre des spécialistes du combat discret. Ces Américains natifs, souffrant d’ostracisme, parqués dans des réserves, se voient offrir la possibilité de combattre pour leur pays.

Caelendar est presque l’un d’eux. Il s’agit d’un métis, à mi-chemin entre les deux univers et ne pouvant appartenir à aucun des deux. Le sorcier de sa tribu l’a informé qu’il partirait livrer un combat lointain et qu’il ne reviendrait pas. Pour Caelendar peu importe.

Un petit groupe d’Elfes s’apprête à partir et à exercer leurs talents guerriers et leur magie dans la jungle. Mais le sorcier a également eu une vision d’un homme devant les accompagner. Il s’agit de l’expert en langue elfique qui a déjà compté leurs légendes dans ses écrits : J.R.R. Tolkien.
C’est ainsi qu’une troupe hétéroclite composée de soldats de sa majesté britannique, de Gurkhas, de Birmans, de cinq Elfes, d’un demi-elfe alcoolique, d’un officier américain et d’un professeur de l’université d’Oxford entreprennent un raid en territoire ennemi.

Ce roman suppose que le peuple des Elfes, ayant quitté l’Europe à l’époque du Seigneur des Anneaux, a traversé l’Atlantique pour atteindre l’Amérique. La population amérindienne n’est pas mentionnée. Ce sont les Elfes qui ont peuplé le continent américain avant l’arrivée des hommes blancs. Il ne s’agit pas véritablement d’une uchronie puisque l’Histoire a suivi son cours (du fait de la longévité des Elfes le vainqueur du général Custer à Little Big Horn est toujours de ce monde).

L’armée américaine a décidé d’utiliser certains talents des « natifs américains ». Mais à la place du code navajo [[cf. le film Windtalkers, Les messagers du vent de John Woo ]], ce sont le tir à l’arc elfique, la science du camouflage, les talents de guérisseur et la capacité de communiquer avec les animaux qui vont être utilisés sur le champ de bataille.

Ce roman pourrait n’être qu’un récit de guerre avec des Elfes remplaçant les Indiens d’Amérique, mais l’auteur s’est intéressé à deux personnages décalés : Tolkien avec son désarroi religieux et Caelendar le demi-elfe devant son existence à un viol [[cf. Tanis, personnage de la saga LanceDragon ]]. De plus la fiction élaborée par Tolkien semble rejoindre la réalité ou plutôt cette réalité, car l’hypothèse de mondes parallèles est avancée. C’est ainsi que si Gobelins ou Balrog appartiennent au domaine de la fiction de Tolkien il se peut que leurs équivalents existent dans les profondeurs des cavernes de Birmanie. Et le drame semble devoir se répéter.

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 264
Editeur : Fleuve Noir
Sortie : septembre 2008
Prix : 17 €