Jeux macabres – Avis +

Présentation de l’éditeur

Ancienne inspectrice, Stacy Killian s’est installée à La Nouvelle-Orléans dans l’espoir d’y oublier les horreurs dont elle a été témoin au cours de ses enquêtes passées. Mais lorsqu’elle découvre sa voisine Cassie abattue chez elle de deux balles dans le dos, son instinct de flic reprend le dessus : déterminée à venger son amie, elle passe outre les conseils de la police et enquête elle-même du côté des jeux de rôles dont la victime était adepte.

Très vite, la piste se confirme. Car une autre personne est retrouvée morte. Puis une autre. Les meurtres, de plus en plus rapprochés, visent tous des hommes et des femmes ayant eu affaire un jour à Leo Noble, inventeur fortuné d’un jeu de rôles très prisé des initiés. Un jeu noir et violent, dont les participants s’affrontent tour à tour jusqu’à ce qu’il n’en reste qu’un en lice…

Stacy comprend alors que l’assassin a engagé une partie bien réelle avec la police. Dans l’esprit de ce malade, une seule règle demeure : tuer. Tuer jusqu’à son dernier adversaire, afin de rester seul maître du jeu…

Avis de Marnie

A mesure que les années passent, Erica Spindler qui a commencé dans les romances, puis a enchaîné avec des romantic suspenses, laisse de côté l’aspect romantique pour s’attaquer à des thrillers complexes et inquiétants. Ici, un pas a été franchi puisque la conclusion reste très ouverte, le roman étant centré en fait sur l’héroïne qui se retrouve à la croisée des chemins au début de l’histoire mais qui trouvera finalement sa voie… C’est en effet un portrait de femme qui nous est offert, ses réactions, réflexions et son évolution en se mêlant volontairement à une enquête dans laquelle elle est très vite impliquée émotionnellement et physiquement.

Jeux macabres (paru d’abord en juillet 2006 dans la collection Mira, puis dans la collection Best-Sellers en décembre 2007) vient après Cauchemar. Stacy, la flic endurcie et soeur de Jane, l’héroïne de la première histoire, n’a pas surmonté les traumatismes et les conséquences liés aux évènements qui se sont précédemment déroulés. Elle a quitté Dallas pour devenir étudiante en lettres à la Nouvelle Orléans, espérant qu’une nouvelle carrière, un autre environnement, soit une vie différente lui apporterait ce qui manque tant à son existence.

Mais lorsque commence l’histoire, Stacy vient d’entendre des bruits trop familiers… un revolver et la voici qui se précipite dans la maison voisine, au secours de celle qui est devenue depuis deux mois une amie proche. L’intrigue commence donc très rapidement, les évènements s’enchaînant à toute allure, l’enquête avançant de rebondissements dramatiques en péripéties de toute sorte, peut-être un peu trop au détriment de la réflexion. Mais au cours de cette aventure, la jeune femme se trouvera en utilisant des ressources insoupçonnées, mais qui lui montreront enfin ce pourquoi elle était destinée.

L’élément original vient de l’enquêteur… un novice. Notre héros n’a pas obtenu cette place pour ses mérites, mais a été propulsé à la criminelle en échange de son silence sur de récents complots désagréables dont il a subi les désagréments. Il sait qu’il a des lacunes, un grand manque d’expérience, et il doit se battre pour montrer aux yeux de tous, soit sa famille, ses collègues et aussi Stacy qu’il sait être bien plus aguerrie que lui, sa compétence.

Ce déséquilibre est un des grands attraits du récit, vu que les deux héros échangent en quelque sorte leur place en comparaison d’une histoire « normale ». Cependant, l’aspect le plus talentueux de l’histoire se situe au niveau de l’intrigue, soit le jeu de rôle, ici Le Lapin Blanc, une sorte de dérivé glauque, violent et terrifiant d’Alice aux pays des Merveilles, un des contes les plus inquiétants et fantasmagoriques de la littérature enfantine qui vampirise bientôt le roman. Tous les personnages secondaires y ont leur place qu’ils le souhaitent ou non. Les coups de théâtre ne cesseront pas jusqu’à la fin (même si franchement le dernier était prévisible…) captivant notre attention.

L’auteur semble avoir réfléchi sur ce thème, y allant même de son couplet sur les jeux de rôles, prenant du recul en insistant sur le fait qu’ils ne provoquent pas des troubles psychiques. Seuls les individus peuvent nous manipuler, pas le jeu… Le but, dans cette histoire, est de démasquer le Lapin Blanc, qui tue ceux qui font partie intégrante de la partie… mais pas seulement eux ! Nous nous laissons entraîner dans ce récit sombre et bizarre, ces multiples pistes et ces personnages à double ou triple visage. Tout cela est fort bien fait, même s’il est vrai que cela manque un peu d’émotion… Du bon thriller psychologique !

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 528
Editeur : Harlequin
Collection : Mira
Sortie : septembre 2008
Prix : 10,95 €