Présentation de l’éditeur
Son ex-mari d’abord, puis deux de ses meilleurs auteurs : autour de Mary Beth Conahan, les meurtres se succèdent, et sa vie se met à ressembler à l’un de ces romans à suspense qui ont établi sa réputation d’excellence en tant qu’agent littéraire. Pour la police de Los Angeles, aucune doute n’est permis : le suspect N°1, c’est elle… Pour Mary Beth, commence alors une longue plongée dans le cauchemar…
Car non seulement elle est contrainte de prouver son innocence, mais elle voit également débarquer chez elle une amie qu’elle n’a pas vue depuis des années et qui est venue chercher refuge chez elle pour échapper à un mari pervers et manipulateur. Comment refuser de l’aide à cette femme folle d’angoisse à l’idée d’avoir abandonné derrière elle sa fille malade ? Sans s’attarder sur les raisons pour lesquelles Lindy est venue la trouver, elle, après tant d’années, Mary Beth, bouleversée, accepte de l’aider. Sans se douter qu’avec cette nouvelle affaire, la spirale meurtrière va être relancée…
Avis de Marnie
L’atout principal de ce roman est son héroïne. Mary Beth Conahan, 33 ans, divorcée depuis dix années, elle mène une vie presque entièrement focalisée sur son métier, agent littéraire, ayant même quelques liaisons avec les écrivains qui lui plaisent sans vraiment s’engager. Depuis plus de deux ans sa situation financière s’est même confortablement améliorée, vu qu’elle a réussi à décrocher des contrats juteux pour quelques écrivains de best-sellers. Tout va donc pour le mieux pour cette ancienne fêtarde, qui s’est calmée depuis quelques années, sans qu’elle explique ce qui lui est arrivé, un évènement a modifié sa perception de l’existence.
Lorsque commence le récit, le meurtre de son ex-mari et de son meilleur écrivain et ami vient d’avoir lieu. Le calme relatif dans lequel végétait la jeune femme vient soudain de voler en éclat. L’histoire est écrite à la première personne par une jeune femme lucide, cynique, espiègle, bien dans sa peau et assumant ses besoins et envies aussi bien financiers que sexuels, et qui ne fait confiance qu’à une seule personne : elle-même ! C’est ce ton très provocateur le grand point fort de cette intrigue somme toute assez classique. Comme Mary Beth nous l’annonce à un moment donné, il n’y a que 36 sortes de suspenses, c’est le style de l’auteur qui assurera l’originalité du traitement.
Ici, on ne peut pas parler de romantic suspense, tant les relations sentimentales sont peu développées, Mary Beth ayant la malicieuse idée de se garder quoiqu’il arrive un ou deux atouts dans sa manche pour ne pas dire dans son lit, au final ce choix là ne sera pas tranché ! Mais qu’importe, une autre histoire se développe, celui d’un manque, d’une douleur que l’héroïne n’a jamais su surmonter et à qui il est donné la chance surprenante de rectifier un mauvais choix…
Il m’est arrivé souvent de m’insurger contre les romans où la profession des héros est juste annoncée sans même que nous les voyons une seule fois à leur bureau… Or, ici, le métier d’agent littéraire est au centre du roman. Meg O’Brien a créé au début de sa carrière un personnage récurrent Jessica (Jesse) James, journaliste d’investigation… Or toute sa démarche ici sur les us et coutumes, les petits détails, les embûches, enfin tout ce qui fait le sel du métier d’agent littéraire, placé entre le marteau et l’enclume (soit les écrivains et les éditeurs) nous est minutieusement raconté comme si elle avait analysé de façon plus qu’approfondie ce thème. Même si cela ralentit considérablement l’intrigue policière, le sujet est si intéressant, si prenant, que nous sommes pris au piège, élément plus que rare, de ce qui est pourtant accessoire dans ce genre de roman. Comme quoi, un bon livre bien écrit peut nous captiver de n’importe quelle façon, du moment que l’auteur maîtrise son sujet !
Un auteur confirmé, solide, mature et toujours intéressant ! Que demander de plus…
Fiche Technique
Format : poche
Pages : 374
Editeur : Harlequin
Collection : Best-sellers
Sortie : 1 septembre 2008
Prix : 6,70 €