Pour une caresse – Avis +

Présentation de l’éditeur

Malade de jalousie, le comte de Langley arrache le nouveau-né à son épouse, sans se douter qu’elle va mettre au monde une petite fille quelques instants plus tard…

Vingt ans s’écoulent. Althea Selwyn a grandi aux Caraïbes, où elle dirige une compagnie maritime. Ayant repéré des anomalies dans la comptabilité, elle décide de se rendre à Londres afin de démasquer le voleur et de rencontrer sa sœur qu’elle ne connaît pas.

Reste à supporter la traversée en compagnie de Pierson Drake, Anglais dominateur pour qui une lady devrait se cantonner à la broderie. Cet homme serait impossible s’il n’était si séduisant. Et, même si elle est farouchement hostile au mariage, Althea ne peut nier la folle passion qui, des tropiques aux salles de bal londoniennes, va les dévorer un peu plus chaque jour…

Avis de Marnie

Le plus grand mérite de Lucy Monroe est de réussir à nous faire avaler des énormités avec le sourire, les anachronismes semés tout au long de son histoire pourraient être considérés chez d’autres auteurs comme particulièrement agaçants. Ici, nous restons assez admiratifs devant l’imagination sans faille de l’auteur qui se décarcasse pour dénicher des explications hautes en couleurs, dont certaines loufoques, quant au caractère des plus modernes de son héroïne.

En effet, la plus grande qualité du roman est le personnage féminin. Althéa qui dirige une compagnie maritime, qui veut courir après un voleur, qui ne veut pas porter de corsets, qui a un franc parler étonnant, qui ne souhaite pas se marier… se retrouve propulsée en Angleterre sous la Régence. C’est ici qu’un caractère des plus actuels pourrait franchement nous agacer, mais la spontanéité des dialogues et les réflexions de la jeune femme sur ses différences insurmontables, représentent un vrai moment de plaisir. Entêtée, notre héroïne est aussi rafraîchissante que pleine de joie et de curiosité. Entre l’humour et la hardiesse, nous ne savons pas vraiment ce qui emporte notre adhésion, peut-être surtout l’aspect attendrissant de ses relations avec Drake.

Notre héros, Pierson Drake (enfant naturel d’une fille de duc) a souhaité depuis sa naissance montrer à son père qui ne l’a jamais reconnu, qu’il était capable de réussir par lui-même. Souffrant de ne pas être accepté par toute l’aristocratie britannique, il reste sensible à certaines remarques faites concernant ses origines, mais aussi à ce qui se fait ou ne se fait pas dans son milieu. C’est ainsi que la rencontre entre Pierson et Althéa va provoquer des étincelles. Il est évident qu’ils tombent amoureux l’un de l’autre au tout début, mais qu’il va falloir pour eux deux le temps de guérir de leur passé traumatisant avant de penser à faire des compromis, au vu de leur caractère très affirmé.

Si l’on excepte un passage londonien trop vite expédié et qui aurait mérité… au moins une soirée dans un bal quelconque, le rythme de l’histoire est soutenu. Nous en nous ennuyons pas une seconde, nous adaptant au côté fonceur d’Althéa. Comme elle renverse tout sur son passage, nous la suivons avec plaisir, au gré de ses pérégrinations. Il est juste dommage que le format encore une fois un peu trop court du roman oblige l’auteur à faire l’impasse sur certains ressorts amusants comme par exemple son aspect chien dans un jeu de quilles qui choque le héros mais dont aucun Londonien de l’aristocratie ne découvrira tout simplement parce qu’aucun passage ne le décrit. Par ailleurs, les scènes sensuelles sont charmantes, notre héroïne mettant le même cœur à l’ouvrage que pour tout ce qu’elle entreprend et nous nous identifions plus facilement en fait à Pierson Drake qui a du mal à prévoir où le côté aventureux de la femme qu’il aime va le mener.

Par conséquent, si l’on cherche un divertissement assez amusant, ce récit reste un très plaisant moment des vacances. Par contre, pour ceux qui apprécient l’aspect sombre ou même un brin dramatique de certaines romances historiques, ou bien une certaine délicatesse émouvante, pour ne pas parler de profondeur, Lucy Monroe ne semble pas écrire dans ce style. Superficiel mais un savoir-faire évident, et certaines fois, c’est tout ce que l’on demande à un roman !

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 310
Editeur : J’ai Lu
Collection : Aventures & Passions
Sortie : 30 juin 2008
Prix : 6,50 €