Un amour trahi – Avis –

Résumé de l’éditeur

Henry Ashton, marquis de Mandeville, a eu le cœur brisé lorsque sa fiancée s’est laissée surprendre dans les bras d’un homme de basse extraction. Depuis cette humiliation publique, Henry méprise toutes les femmes et leur perfidie. Un jour pourtant, au détour d’un bois, il rencontre une extraordinaire cavalière aux yeux verts ensorcelants.

En dépit de ses vêtements masculins incongrus sur une jeune personne, elle est tout simplement exquise. Et étonnante à tous points de vue ! Car Lucy Abbington ne songe qu’à étudier l’art de soigner les animaux. Unis par la même passion, ils ne tardent pas à devenir proches. Très proches. Mais Lucy est de petite noblesse et Henry ne saurait épouser qu’un aristocrate de sang bleu.

Quant à l’amour… ne s’est-il pas juré de ne plus jamais retomber dans ce piège ?

Avis de Callixta

Certains livres sont ratés du début à la fin. C’est le cas de Un amour trahi de Kristina Cook où même la quatrième de couverture n’est pas très bonne et les informations sur l’auteur et le roman sont inexacts. Un amour trahi n’est pas le deuxième roman d’une trilogie mais le premier qui a, en effet, été traduit avant.

Les deux héros sont Henry Ashton, comte de Mandeville et Lucy Abbington. Rarement, des personnages principaux de romans ont été aussi peu intéressants et inconsistants. Malgré les efforts manifestes de Kristina Cook pour coller aux idéaux de la romance historique, elle échoue totalement à nous toucher avec son héros traumatisé. Elle ne réussit qu’à décrire un butor dont les blessures d’enfance amènent guère d’empathie. Maltraité par sa mère pour des raisons assez mystérieuses puisqu’il est le fils aîné de la famille et que sa jumelle a été très appréciée, il est resté longtemps fragile et malingre avant de devenir un bel homme pour des raisons totalement énigmatiques aussi. Puis, il a été abandonné par sa fiancée. Depuis, il nourrit une solide haine contre la gent féminine et contre l’idée du mariage. Et il faut reconnaître que les femmes autour de lui sont plus odieuses les unes que les autres. Cependant, sa misogynie le conduit à un comportement proche de la brute épaisse poussant à sourire ou à pleurer. Un simple exemple illustrera mon propos : alors que notre héros est sur le point de séduire sa belle qui résiste, il lui propose, la main sous sa jupe, le mariage (alors qu’elle est inépousable selon ses propres critères!), puis en profite pour lui dire qu’il l’empêchera d’exercer sa passion (soigner des animaux) avant de s’indigner quand elle refuse (mais, tout de même, elle sait bien qu’une fille comme elle ne peut rien exiger !). Cela laisse pantois.

Lucy est moins ratée mais intéresse médiocrement. Voici encore une héroïne qui veut exercer un métier sous la Régence. Elle veut être vétérinaire et surtout suivre les cours d’une grande école à Londres. C’est impossible, bien sûr mais elle va se débrouiller pour cela. On se demande d’ailleurs pourquoi elle veut encore apprendre puisqu’elle est une sorte de St François d’Assise et peut accoucher une jument, panser des chiens…

Plus grave, l’intrigue est inconsistante. Tout tourne autour de l’attirance forte entre nos deux héros mais à laquelle ils ne peuvent ni ne veulent céder puisque Lucy veut étudier et Henry déteste l’idée du mariage. Donc, ils se rencontrent à un bal, puis à l’opéra, puis au parc…Kristina Cook semble avoir consciencieusement listé les passages obligés d’un Régence et nous les inflige sans logique ni grand intérêt. Cela existe seulement pour les mettre face à face et tout est bon pour créer des rebondissements assez poussifs.

Sans doute également pour respecter la romance traditionnelle, nous avons droit à une bande de méchants caricaturaux. La mère de Henry est un modèle du genre, comme l’est la vilaine prétendante que l’on veut lui faire épouser. Il y a même les animaux et la vieille tante sympathique dans le décor classique de la romance historique. Ajoutons que les scènes amoureuses sont tièdes malgré les efforts pour épicer le tout de notre auteur et que nos héros concluent très tardivement.

Et pour que le désastre soit complet, la traduction a taillé dans le vif : ainsi à la fin d’un chapitre, Lucy se dispute violemment avec Henry et le début du chapitre suivant commence par : « Lucy toujours aussi enthousiaste… ». Il y a également des formules dans les dialogues comme « un duc, ça ne compte pas pour des prunes », ou « faire du shopping », dont je doute vraiment qu’ils pouvaient faire partie du vocabulaire d’une jeune femme de l’époque.

J’ai vraiment du mal à trouver un intérêt quelconque à cette histoire mal ficelée et parfois incohérente. La passion de Lucy pour les sciences vétérinaires disparaît et réapparaît en fonction des besoins de l’auteur par exemple.

Il semblerait que le premier roman publié mais deuxième de la série soit malheureusement du même genre. Je n’ose penser à celui qui constituera le troisième volet .

Si vous voulez découvrir de la bonne romance historique, passez votre chemin !

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 377
Editeur : J’ai Lu
Collection : Aventures & passions
Sortie : 28 septembre 2007
Prix : 6,90 €