La troisième partie du monde – Avis –

Résumé

Emma, une jeune femme mystérieuse, se découvre peu à peu un pouvoir étrange : à son contact, ses amants disparaissent.

François, astronome spécialisé dans l’étude du phénomène des trous noirs, rencontre Emma dans un aéroport. Il tombe aussitôt amoureux de cette jeune femme belle et fascinante. Une idylle se noue entre les deux jeunes gens. Mais au bout de quelques jours, François disparaît sans laisser de traces.

Avec l’aide de Michel, le frère de François, Emma cherche à percer le mystère de cette disparition – sans se douter qu’elle y est peut-être pour quelque chose…

Avis de Trinity

J’ai failli me mordre les doigts d’avoir transgressé mon principe moral sacré de ne jamais aller voir de films français au cinéma. Mais j’avais déjà franchi la frontière cette année avec Bienvenue chez les ch’tis et je n’avais pas été déçue. Pour ma seconde et probablement dernière tentative, c’est tout juste si je n’allais pas tourner les talons au bout de quelques instant tant ce qui était sous mes yeux représentait tout ce que je déteste dans le cinéma français pseudo-intello franchement ennuyeux et incompréhensible.

Et pourtant, j’étais arrivée avec enthousiasme et avec les meilleures dispositions, sans préjugés, alléchée par la présentation du film. Une jeune femme part à la recherche de son amant disparu mystérieusement, aidée du frère de ce dernier, et se rend compte qu’il y avait un phénomène fantastique dessous. Hélas, j’avais peut-être oublié que le cinéma français ne versait pas dans le goût du spectacle, du feu d’artifice mais plutôt dans les dialogues assommants, l’intimisme et la sensualité soporifique.

Tout est dans le résumé que je viens de faire, ni plus ni moins à part des images grandiloquentes de phénomènes astronomiques dont je ne comprends toujours pas l’intérêt, même après d’intenses tentatives de réflexion et de compréhension. J’ai pourtant eu un ultime sursaut de lucidité lorsque le film a débuté avec une scène de copulation à rallonge et totalement dénué d’intérêt. Mais il était déjà trop tard et j’ai suivi, supporté devrais-je dire, le film dans sa glorieuse longueur et platitude, qui tourne au ridicule et au pathétique, alors que le réalisateur devait certainement miser sur l’intellectualisation d’une histoire d’amour et de l’attraction d’une jeune femme pas tout à fait comme les autres à travers des explications scientifiques vraiment complexes.

Le seul point positif est la présence de Clémence Poésy dans la peau d’Emma, Gaspard Ulliel étant à ses côtés au générique mais finalement peu présent à l’écran. L’actrice, lumineuse, joue parfaitement le rôle étrange et difficile d’une jeune enfant peu ordinaire, à la fois sensuelle et enfantine dans ses actes et ses paroles, déconcertant ses partenaires masculins et les spectateurs par la même occasion. Une bonne interprétation qui ne suffit pourtant pas à sauver ce film qui a rendu perplexes et déconcertées toutes les personnes présentes dans la salle.

Plans fixes, bande-son qui intervient ou est absente à des moments opposés et totalement inopportuns, dialogues à rallonge mais qui sonnent creux, tout est fait pour prétendre à élever le niveau par rapport au cinéma hollywoodien, mais cela donne au contraire un effet inverse, en entrainant au début des ricanements mais pour finir par la consternation et l’interrogation de se demander ce qu’on a fait là et la raison pour laquelle on a gâché deux heures inutilement.

Fiche technique

Sortie : 18 juin 2008

Avec Clémence Poésy, Gaspard Ulliel, Eric Ruf

Genre : drame fantastique

Durée : 105 minutes