Le piège du désert/L’ombre d’un rêve – Avis +

Présentation de l’éditeur

Le piège du désert de Linda Howard

Sunny Miller. Maintenant qu’il avait retrouvé sa trace, l’agent Chance MacKenzie n’était pas près de la laisser s’échapper. Pourtant, quand leurs yeux se croisent pour la première fois, Chance sent ses certitudes vaciller. Comment la fille de Crispin Hauer, un des plus grands criminels des Etats-Unis, peut-elle être aussi séduisante et sembler aussi fragile ? Troublé, Chance décide néanmoins de mettre en oeuvre le plan qu’il a élaboré : après avoir convaincu Sunny de monter à bord de son avion, il simulera une panne afin de passer plusieurs jours seul avec elle dans un canyon perdu en plein désert de l’Oregon. Il fera tout pour la séduire, jusqu’à ce qu’elle lui avoue où se cache son père…

L’ombre d’un rêve d’Elane Osborn

Une luxueuse demeure, au cœur de San Francisco. Et un homme, terriblement attirant. Le même rêve, obsédant, venait hanter Rose Delancey nuit après nuit. Désireuse d’élucider ces mystérieuses visions, elle décide, après la mort de sa mère, de se rendre sur place. Et découvre, bouleversée, que la maison de son rêve existe bien. De même que le séduisant inconnu du songe, qui l’aborde et lui parle comme s’il la connaissait, en l’appelant Anna. Se pourrait-il qu’il la prenne pour une autre ? Troublée, Rose devine que sa mère ne lui a pas tout dit sur ses origines. Et décide alors de se faire passer pour cette mystérieuse Anna…

Avis de Marnie

Si l’on compare ces deux romans, il est évident que l’originalité et la maîtrise de Linda Howard qui écrit d’autres histoires dans un format plus important depuis un bon nombre d’années, remporte le point et haut la mains. L’histoire même plus récente de Elane Osborn puisqu’elle est écrite en 2001, semble plus classique, que celle de Linda Howard, parue en 2000. Cette dernière ne s’est pas contentée de s’adapter à l’évolution de son époque, elle a réussi à dépoussiérer cette série (vu qu’il s’agit d’une série « culte » de cet auteur, les MacKenzie) bien que le terme de dépoussiérage semble péjoratif, Linda Howard a souhaité écrire, et ce bien des années après les autres, ce qui explique la rupture de ton et le changement de style, un récit final qui clôturerait sa saga, dont le premier tome, le seul paru en France, La montagne des MacKenzie, est resté dans toutes les mémoires. Ajoutons tout de suite que malheureusement, les tomes intermédiaires (les 2, 3 et 4) n’ont pas eu la chance, eux, d’être traduits…

Le piège du désert de Linda Howard

Il n’y a plus besoin de présenter Linda Howard, auteur de romantic suspenses, qui a eu l’excellente idée de soigner son contexte suspense, sa grande faiblesse habituellement. En fait, mon commentaire sera bref. Cette histoire est passionnante de bout en bout. Non, seulement les héros ont une très forte personnalité, mais l’évolution du récit est totalement maîtrisée.

Il fallait oser nous faire atterrir « exprès » nos deux héros dans un canyon fermé en plein désert du Nevada, provoquant un huis clos qui pourrait paraître quelque peu longuet, mais la passion naissante entre Sunny qui mérite bien son prénom, femme lumineuse, souriante, culottée et courageuse jusqu’à l’absurde, et Chance MacKenzie, traumatisé par une enfance dramatique, sombre, pour qui la fin vaut les moyens prend rapidement le lecteur au coeur. Chacun joue alors un rôle, elle, la fille insouciante, pleine d’esprit alors qu’elle est rongée par la peur d’être découverte par ses poursuivants, et lui, décontracté, serviable, aimable et gentil, cachant le fait qu’il a orchestré toute cette mise en scène.

Le rythme est assez rapide, la situation évoluant, marquée par des péripéties divertissantes, parsemées de scènes sensuelles très réussies, alors que les personnages se dévoilent peu à peu, le sexe leur permettant de se révéler l’un à l’autre bien malgré eux. A cela, nous ajoutons des personnages secondaires, soit la famille MacKenzie, même si certains sont seulement anodectiquement évoqués, il est délicieux pour ceux qui comme moi ont lu le premier tome il y a plus d’une vingtaine d’années, de ses les représenter plus âgés… Donc, le meilleur livre de la série Black Rose que j’ai pu lire cette année !

L’ombre d’un rêve d’Elane Osborn

La seule réticence que nous pourrions faire à ce récit, est son sujet, plus qu’éculé… les soeurs jumelles que même les proches ne parviennent pas à distinguer, c’est tout de même absurde, et surtout cela a été lu plus de mille fois. Chacune rêve de la vie de l’autre, a toujours cru que l’autre existait (créant la fameuse amie imaginaire) et se met soudain à sa recherche avec comme seul indice, le Golden Gate de San Francisco pour l’une, et le Space Needle de Seattle pour l’autre.

Cependant la bonne surprise vient du traitement qui dès la fin du premier chapitre sort enfin des sentiers battus. Voici soudain que suivant toutes les probabilités envisagées, chacune pourtant semble être la fille de ses parents. Donc l’une va se glisser dans la peau de sa soeur avec la complicité de l’avocat et ami de la riche famille pour mettre en lumière les circonstances de leur naissance. D’une existence bohème, elle doit prendre des cours accélérés de distinction, classicisme et discrétion, ce qui n’est pas vraiment son fort. En même temps, elle enquête plus ou moins discrètement sur des évènements vieux de vingt-sept ans… Les péripéties, coups de théâtre sont nombreux et grâce à l’écriture décidée et même fonceuse de Elane Osborn, on nous entraîne peu à peu dans cette histoire totalement abracadabrantesque mais très divertissante, en partie aussi au vu des nombreux personnages qui se présentent et qui enrichissent considérablement l’histoire.

Au final, nous obtenons ce que nous souhaitions chercher, du suspense avec révélations en tout genre, des personnages approfondis et très cohérents qui devront se remettre en question au fur et à mesure qu’ils découvriront les sombres secrets du passé, de l’émotion, de l’amour et aussi, une fois n’est pas coutume, aucun « vrai » méchant, ce qui est la très bonne surprise du roman… A lire !

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 502
Editeur : Harlequin
Collection : Black Rose
Sortie : 1 mai 2008
Prix : 5,95 €