Baby Love – Avis +

Présentation de l’éditeur

Une épave humaine, un vagabond abruti d’alcool et de chagrin, voilà ce qu’est devenu Rafe Kendrick depuis qu’il a perdu sa femme et ses deux petits enfants. Un soir, à bord d’un train de marchandise, saoul comme d’habitude, il sauve de deux brutes une fragile jeune fille qui serre contre son sein un nourrisson affamé. Maggie Stanley a fui un beau-père violent en emportant son bébé Jaimie. Elle est seule, démunie, sans défense. Rafe n’a d’autre choix que de l’aider et de la protéger. Pour cette gamine apeurée et son enfant que, hier encore, il ne connaissait pas, trouvera-t-il la force de renouer avec la vie et osera-t-il aimer de nouveau ?

Avis de Francesca

Pour les adeptes de la littérature sentimentale, Catherine Anderson est l’auteur qui représente le plus pur style de la romance contemporaine, pour le meilleur et pour le pire. Heureusement, avec sa série mettant en scène les familles Kendrick et Coulter, chaque tome est un régal pour toutes les lectrices appréciant le genre. Après des années d’attente et de supplications, les éditions J’ai Lu se sont enfin décidés à traduire et publier le premier de cette série, et je dois dire que je n’ai pas bouder mon plaisir tant ce roman est dans la droite lignée des autres, à la fois émouvant et prenant.

Ce livre raconte l’histoire de Rafe Kendrick, le frère de Ryan qui sera le héros de Celle qui avait peur d’aimer. Rafe est un homme brisé après la mort de sa famille et est devenu sans-abri et alcoolique. Il traine sa peine sans aucun espoir jusqu’au jour où il rencontre et sauve une jeune fille, Maggie, avec son bébé. Rapide comme le sont les personnages masculins de Catherine Anderson, il tombe amoureux d’elle et décide de reprendre sa vie en main afin d’aider Maggie et de la protéger envers et contre tout.

La spécialité de Catherine Anderson est de mettre en scène à chaque fois une femme handicapée physiquement ou mentalement qui remonte doucement la pente grâce au soutien indéfectible d’un homme que l’on pourrait qualifier de véritable saint. Cet homme est parfait en tous points de vue : aisé financièrement, bien mis de sa personne, d’une patience d’ange et surtout adorateur de sa bien-aimé pour qui il serait prêt à tout. Un tel homme peut susciter autant de fantasmes que de rejets de la part des lectrices, mais c’est ce qui fait le charme des livres de cet auteur qui ne révèle pas de vraie surprise mais simplement une émotion vive et touchante, ce qui est déjà amplement suffisant pour une romance, peu importe la vraisemblance de certains détails.

Ce premier tome de la série des Kendrick et Coulter ravira les nombreuses fans de Catherine Anderson et comblera toutes les lectrices avides d’un peu de douceur dans ce monde de brutes. Je n’attends plus qu’une chose : que les éditions J’ai Lu nous publient les autres inédits de cette série !

Avis de Domino

Resté longtemps inédit en France, Baby Love, le premier volume de la série Kendrick/Coulter de Catherine Anderson était très attendu. Et disons d’emblée, le roman comblera d’aise tous les fans de l’auteur et de la série.

Ce roman met en scène, l’ainé des frères Kendrick, Rafe. Celui-ci quelques années plus tôt a perdu femme et enfants dans un terrible accident de la route dont il se sent responsable. Incapable de faire face à son chagrin, il a tout quitté et depuis erre de train en train en ayant comme seul but dans l’existence de trouver une bouteille chaque jour pour y noyer sa douleur. Un soir, son chemin croise celui de Maggie qui fuit dans la nuit, son bébé dans les bras. Maggie, elle aussi le chagrin, la douleur elle connait mais contrairement à Rafe, elle a décidé de faire face en s’enfuyant car c’est le seul choix qui lui reste.

Rafe au départ ne veut s’impliquer qu’un minimum mais la découverte de la détresse de la jeune femme l’oblige à sortir de cette spirale d’autodestruction. Maggie et Jaimie et son bébé lui redonnent le goût de vivre et de se battre. Et finalement le plus dur n’est pas tant d’émerger du puits dans lequel il s’était jeté mais bien d’apprivoiser Maggie si durement blessée par la vie.

Le roman est magnifique pour les portraits des deux héros. Ce sont deux grands accidentés de la vie, comme souvent dans les romans de Catherine Anderson. Ils sont sans guère d’illusion sur eux-mêmes et sur les autres quand ils se rencontrent. Si Rafe s’est replié sur lui-même, sur sa douleur au point de s’y complaire, Maggie, elle, est quasi submergée par l’ampleur du but qu’elle s’est fixée mais aussi par la mésestime qu’elle se porte. Concentrée sur son objectif, rendue méfiante par des années de souffrance et de sévices, elle ne peut se résoudre à faire confiance à la main qu’on lui tend.

Catherine Anderson excelle dans la description des êtres meurtris par la vie et qui réapprennent à vivre, souvent un peu malgré eux et c’est encore le cas dans Baby Love. Certains lui reprochent même d’en faire son fond de commerce, mais elle le fait avec une telle sensibilité qu’on lui pardonne bien volontiers ! On ne peut qu’être ému devant la détresse de Maggie, son côté chat sauvage qui se hérisse, crache et griffe dès que l’on approche d’elle. Méfiante, virant presque à la paranoïa, Maggie ne laissera aucun lecteur indifférent et tout comme Rafe on ne pourra qu’être séduit par son obstination à poursuivre son but et par sa fierté chevillée au corps. Autour de Rafe et Maggie, la famille joue un rôle primordial avec sa chaleur, son exubérance, sa fantaisie et apporte un contrepoint fort bien venu à l’univers glauque et malsain que Maggie a fui.

La reconstruction des personnages passe souvent chez Catherine Anderson par un affrontement final, sorte de catharsis nécessaire pour libérer définitivement le héros et dans Baby Love on n’y échappe pas. Dans un final haletant, Maggie brise les chaînes qui l’entravaient encore et trouve sa liberté. Non dans la disparition de son bourreau mais dans son refus d’accepter l’inacceptable et de se battre au lieu de continuer à fuir.

Si vous ne connaissez pas encore Catherine Anderson, Baby Love est l’occasion idéale de découvrir cet auteur et pour les fans, un bon prétexte pour replonger avec délices la série des Kendrick/Coulter ! Mais a-t-on vraiment besoin d’un prétexte pour la relire ?

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 412
Editeur : J’ai Lu
Collection : Romance d’aujourd’hui
Sortie : 17 mars 2008
Prix : 7,40 €