Coups bas et talons hauts – Avis +

Présentation de l’éditeur

Dahlia Arditi est attachée de presse dans une grande agence parisienne de relations publiques. Sa vie aurait pu être une longue suite de soirées glamour si la très chic et très pragmatique directrice, Chloé de Lignan, ne jouait pas les trouble-fête.

Slalomant entre les peaux de bananes, Dahlia doit gérer seule le défilé haute couture d’un génie de la mode et composer avec une vie affective qui déstabiliserait un samouraï : l’homme qui la fait rêver a disparu depuis six mois, ses parents traversent une crise existentielle nucléaire et sa sœur, sa confidente, est vampirisée par un mari hypocondriaque.

Heureusement quand tout va mal, Dahlia a sa Liste. Celle de tous ses amoureux potentiels. Car Dahlia allume, mais elle n’éteint pas…

Avis de Trinity

Serait-ce encore une ultime pâle copie du livre Le Diable s’habille en Prada que personne n’a encore réussi à battre le record de popularité ? Heureusement non ! Bien que ce soit une comédie romantique légère, pleine d’interrogations purement féminines et de détails vestimentaires comme si on assistait en direct à un défilé de mode permanent, elle possède néanmoins une touche d’innocence et de réflexion moins superficielle que la plupart des chick-lit en la personne de Dahlia.

Dahlia souhaite depuis longtemps de travailler dans le domaine des relations presse. Energique et ambitieuse, elle décroche un emploi de rêve dans l’agence d’Annick Bondy, une référence en termes de relations publiques à Paris. Son travail la passionne mais sa responsable directe, Chloé de Lignan s’acharne à lui mettre des bâtons dans les roues, à la rabaisser et à tirer la couverture à elle. Lorsque Dahlia rencontre l’homme de ses rêves, Adam Rosen, et qu’elle découvre qu’il est le nouveau petit ami de Chloé, elle va vite déchanter, pendant que sa famille traverse une crise sans précédent dans le même temps.

Bien sur, le récit passe par certains clichés assez faciles, avec l’aspect trépidant et glamour de la vie des attachées de presse, le physique et l’allure toujours parfaits qu’elles ont, les articles de marques qu’elles collectionnent, les célébrités qu’elles connaissent personnellement et les soirées les plus tendances de la capitale dont elles sont toujours les invitées. Bien sur, avec des références à la mode, une pointe d’aristocratie avec Chloé de Lignan et une touche d’américanisme avec Adam et New York, l’auteur alimente les fantasmes. C’est ce qui fait rêver les lectrices donc l’auteur a bien raison de ne pas les en priver même si la réalité doit être beaucoup plus difficile. Cela donne néanmoins un aperçu intéressant d’un métier, celui d’attaché de presse, qui est assez méconnu pour les personnes qui ne sont pas dans le milieu de la mode.

Heureusement, l’héroïne n’est pas une jeune oie blanche, ni une idiote écervelée. Elle est intelligente, a de la répartie, et sait tirer profit de son pouvoir de séduction. Mais cette allure aguicheuse cache un profond manque de confiance en elle-même, tant au niveau personnel que professionnel. La peur de s’engager, de franchir un cap décisif, la fait douter et reculer aux instants critiques. La valse d’hésitations que Dahlia impose à Adam, bien que très agaçante (qui pourrait repousser un homme aussi parfait ?), est par conséquent plus compréhensible et justifiée.

Pour une fois, ce n’est pas la patronne toute puissante qui est l’image de l’autorité castratrice et effrayante, mais la supérieure hiérarchique qui est pour le coup vraiment une pure garce, enchainant les coups bas, les humiliations et les mensonges. Le fait que l’auteur tente de l’humaniser à l’ultime minute ne sert pas à grand-chose tant elle est littéralement odieuse avec tout son entourage. Le type même de la peste de service qui n’hésiterait pas à vous marcher dessus et qu’on rêverait d’étriper. Cela rend Dahlia d’autant plus sympathique et attachante avec sa fraicheur et sa naïveté.

La famille de Dahlia n’est pas en reste. Originaire d’Istanbul et de confession juive, elle est l’archétype du matriarcat avec une épouse et mère de famille envahissante et dominatrice. Tonie Behar en parle avec tendresse et amusement, ce qui renvoie plutôt une image drôle à la lectrice qui se divertit en lisant les émois tout en exagération et mélodrame de cette tribu bruyante et affectueuse.

Avec une histoire drôle, mouvementée et sentimentale, ce récit 100 % filles fait marcher à plein le sentiment d’identification de la lectrice à Dahlia, et permet de passer un excellent moment. Idéal alors que l’été approche, pour ne pas se prendre la tête et oublier ses soucis pendant un instant de lecture !

A propos de l’auteur

Tonie Behar est née à Istanbul, a un passeport italien et a grandi à Paris. Elle a travaillé dans les relations publiques, notamment chez Ungaro. Elle a en outre été journaliste avant de créer une agence de rédaction spécialisée dans le luxe. Elle est mariée et a trois enfants.

Fiche technique

Format : broché
Pages : 283
Editeur : JC Lattès
Sortie : 7 mai 2008
Prix : 17,50€