Au plus fort de l’été – Avis +

Présentation de l’éditeur

Devenir la femme de Max, le père de sa fille Elena ? Pour Jen, le rêve n’est plus très loin de devenir réalité. Car depuis qu’elle a retrouvé Max après l’avoir perdu de vue si longtemps, depuis qu’il a accepté de faire la connaissance d’Elena, dont il ignorait jusque-là l’existence, mais à laquelle il semble maintenant très attaché, Jen ose croire qu’ils pourraient former une vraie famille.

Pourtant, des doutes jettent un voile sur son bonheur comme des nuages au plus fort de l’été : certes, Max est très attiré par elle et, dans un lit, leur union est parfaite — mais l’aime-t-il, l’aime-t-il vraiment ? Ne voit-il pas avant tout en elle la mère d’Elena et, dans leur mariage, un simple arrangement pour le bien de leur famille ? Or, pour Jen, qui veut être une femme à part entière, mariage ne peut rimer qu’avec passion…

Avis de Domino

Levons d’emblée le malentendu au sujet du résumé de la 4ème de couverture. En effet, celui-ci ne porte que sur les 50 dernières pages du roman et ne correspond en rien à l’histoire !

Jen et Max se sont connus des années plus tôt lorsqu’ils étaient étudiants à l’université et qu’ils appartenaient au même groupe de smoke-jumpers. Ceux-ci sont des pompiers volontaires que l’on largue d’un petit avion ou d’un hélicoptère et qui ont pour fonction de créer des coupe-feu lors d’un incendie. C’est un métier exaltant et fort dangereux. Treize ans plus tôt, dans un incendie la fiancée de Max, Salma, elle aussi smoke-jumper a été si grièvement brûlée qu’elle en est morte. Dans la semaine qui a suivi son décès, Jen et Max ont eu une liaison passionnée et torride. Une façon d’exorciser la mort. Si Jen est tombée amoureuse de Max, lui a brutalement mis fin à cette liaison la plaçant sur un aspect purement physique. Jen en a été profondément meurtrie et lorsque quelques semaines plus tard elle a découvert sa grossesse, elle a préféré se taire.

Le récit démarre treize ans plus tard. Jen est devenue journaliste sur une chaîne locale de télévision et est envoyée effectuer un reportage sur un incendie où elle retrouve Max qui est resté smoke-jumper. Si Max est heureux de retrouver Jen car il a totalement occulté la façon dont ils se sont séparés, Jen est beaucoup plus réservée, car elle se trouve confrontée au dilemme, de savoir si elle doit parler de leur fille Elena à Max ou pas. Par ailleurs elle est restée très blessée de la façon dont Max a rompu et c’est l’amertume qui domine quand elle pense au père de sa fille.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le roman n’est pas du tout axé sur la découverte de la paternité de Max mais sur le documentaire qu’il souhaite réaliser sur l’incendie qui a coûté la vie à sa fiancée. Au travers de cette enquête chacun est amené à s’interroger sur lui-même, sur ce qu’il fut, ce qu’il est devenu et le futur qu’il veut construire. A côté de Jen et Max, les figures centrales du roman, on trouve Elena leur fille mais aussi Teresa, la sœur de Jen et Rebecca leur mère. Tous ont une personnalité complexe ce qui donne toute sa richesse à l’ouvrage. En fait ce sont leurs relations compliquées fondées sur l’amertume, la colère, mais également sur le besoin éperdu d’être aimé qui le rythment.

L’écriture est sèche, sans effet de style, quasi-clinique, concentrée sur la narration, elle est mise au service d’une histoire simple mais mettant en scène les héros hantés par le passé et torturés par la culpabilité. A côté de ceux-ci, Elena, la fille de Max et Jen est une très jeune fille criante de vérité, bien loin du stéréotype de l’adolescente lisse et bien dans sa peau. On la voit, on l’entend et on comprend l’exaspération qu’elle peut susciter tout en partageant ses révoltes car on les a toutes vécues. La mère de l’héroïne, Rebecca,femme forte, manipulatrice et pourtant si fragile marquera également durablement le lecteur.

C’est un livre riche qui renvoie en miroir nos propres incertitudes, nos manques et à ce titre peut provoquer un certain malaise. On n’aime guère se voir dans la glace surtout lorsque l’image renvoyée est peu flatteuse ! Tous les héros vont tour à tour émouvoir et agacer et c’est la grande force de l’auteur. Outre l’intérêt de faire connaître un milieu et un métier méconnu, la finesse psychologique bien loin d’un manichéisme confortable fait de Au plus fort de l’été, un roman à découvrir absolument.

Margot Early est un auteur bien trop rare chez Harlequin, il faut donc saisir l’occasion de la lire ou pour tous ceux qui ont dévoré dans le passé Le venin du doute ou L’amour en plus de le redécouvrir…

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 343
Editeur : Harlequin
Collection : Prélud’
Sortie : 1 mai 2008
Prix : 4,95 €