Mine to possess – Avis +

Résumé de l’auteur

Clay Bennett is a powerful DarkRiver sentinel, but he grew up in the slums with his human mother, never knowing his changeling father. As a young boy without the bonds of Pack, he tried to stifle his animal nature. He failed…and committed the most extreme act of violence, killing a man and losing his best friend, Talin, in the bloody aftermath. Everything good in him died the day he was told that she, too, was dead.

Talin McKade barely survived a childhood drenched in bloodshed and terror. Now a new nightmare is stalking her life—the street children she works to protect are disappearing and turning up dead. Determined to keep them safe, she unlocks the darkest secret in her heart and returns to ask the help of the strongest man she knows…

Clay lost Talin once. He will not let her go again, his hunger to possess her, a clawing need born of the leopard within. As they race to save the innocent, Clay and Talin must face the violent truths of their past…or lose everything that ever mattered.

Avis de Callixta

Nalini Singh poursuit l’exploration de son monde si particulier de Changelings, Psys et autres créatures dans Mine to possess et le moins que l’on puisse dire est qu’elle parvient encore une fois à nous épater par la maîtrise de cet univers, par la profondeur de sa réflexion et même la complexité des intrigues. Il serait d’ailleurs très dommage de lire ce livre sans avoir lu les trois qui précèdent tellement ils sont liés et surtout parce qu’une intrigue se déroule depuis le début et que chaque tome apporte sa pierre à l’édifice.

Mine to possess est consacré à l’une des sentinelles du clan DarkRiver des Changelings léopards dont nous connaissons déjà deux membres : Lucas, leur chef et une autre sentinelle, Vaughn. Clay est l’un des plus sauvages et des moins familiers de ses Changelings qui vivent en meute. On apprend au début du livre que son enfance a été très difficile : élevé par une mère humaine qui a toujours détesté sa nature changeling qu’il doit à son père, il a vécu dans la pauvreté et la violence. Sa seule amie était une petite fille, Tally (pour Clay, sinon Talin !) McKade, martyrisée par son père adoptif. Lors d’une scène terrible, le jeune Clay tue cet homme et les deux enfants sont séparés. Clay est emprisonné durant quatre ans et miraculeusement recueilli à sa sortie par la clan DarkRiver qui donne un sens à sa vie. Mais il ressent douloureusement l’absence de Tally qu’il croit morte. Il la retrouve au tout début du livre. Celle-ci avait préféré passer pour morte mais elle a maintenant besoin de lui qu’elle sait si fort : chargée d’un programme de rééducation d’enfants délinquants, elle a constaté qu’ils étaient enlevés les uns après les autres.

Difficile ensuite de résumer une intrigue foisonnante et peu prévisible. Nous suivons en fait trois histoires qui s’entremêlent admirablement bien. Tout d’abord il y a l’évolution des relations entre Tally et Clay dont le lien est très fort mais complètement pollué par le drame qui les a séparés et le traumatisme profond de Tally. C’est une femme blessée, malade physiquement et moralement que Clay devra progressivement apprivoiser et soigner à force d’amour. Beaucoup de livres ne dépassent pas ce stade et il est déjà passionnant pour cela.

Puis il y a l’énigme policière représenté par les enlèvements d’enfants tous issus du même programme, Shine. Elle aussi est très construite et se révèle lentement et surtout elle est liée à la dernière partie de l’intrigue, celle qui concerne l’évolution de l’ensemble de ce monde. En effet, depuis le premier roman, nous assistons aux luttes intestines des Psys qui peu à peu se rendent compte de la faiblesse de leur organisation et notamment de ce programme chargé d’annihiler toute émotion, Le silence. Nous suivons aussi la lutte entre les ennemis viscéraux que sont les Changelings (loups ou léopards) et les Psys. Cet aspect est moins visible dans cet ouvrage et c’est bien normal puisque Nalini Singh très finement tempère le portrait très positif jusque là des Changelings en montrant aussi leurs limites et notamment le fait qu’ils sont renfermés sur eux-mêmes. Elle fait aussi intervenir une autre dimension très peu vue jusqu’alors : les humains, si imparfaits, moins forts que les Changelings, moins intelligents que les Psys mais si utiles et si… humains !

Et surtout, tout le livre, comme les autres, est marqué par une réflexion philosophique. Le mot est un peu fort mais je ne sais quel autre employer. Ici, il s’agit d’une démonstration magistrale sur la supériorité de la mixité. Elle est rendue possible par cet étrange monde paranormal . La mixité des couleurs, des races, des genres (humains, Psys, Changelings…) éclate partout. Ce sont les être mixtes qui sont loués ici dans la personne de Clay issu d’une mère humaine égyptienne et d’un père changeling. En la personne de Tally aussi qui a du sang Psy, dans celle de l’un des protégés de Tally, Jon (un futur héros ?) de Aleisha, une femme médecin Psy à la peau veloutée et sombre. Pas de démonstration ennuyeuse ou sentencieuse mais des histoires qui révèlent l’évidence : les êtres purs n’existent pas, la mixité est leur avenir. Voilà ce que permet de faire une vraie série paranormale qui peut réinventer des codes, le monde et ses règles. Nalini Singh l’a compris admirablement. En plus, elle ajoute des éléments de réflexion sur la violence qui a tellement marqué nos deux héros et qui continue à hanter leur vie mais qu’ils ont accepté. C’est vraiment un travail remarquable qui ne souffre peut être que du défaut d’une grande densité. Il y a tellement de choses à dire mais est-ce vraiment un défaut ?

Nalini Singh prépare actuellement le cinquième livre qui sera consacré à la très jolie Aleisha et au beau gosse léopard traumatisé par la mort de sa sœur, Dorian. Hostage to pleasure sort en septembre. Ce sera long d’attendre !

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 352
Editeur : Berkley
Langue : anglais
Sortie : février 2008
Prix : 4,54 €