Quand les mouettes nous volent dans les plumes – Avis +

Préface

On pourrait parfois se demander pourquoi les mouettes- qu’elles soient blanches, à pieds bleus, tridactyles, à capuchon noir, brun ou plombé, rieuses, pygmées ou sternes, oui, pourquoi les mouettes ont toutes cet air de complicité gaillarde et semblent s’amuser comme des folles en cancanant au-dessus de nos têtes ou de nos corps de pauvres humains allongés au soleil sur le sable des plages…

Un jour on comprend :

Elles nous observent,

Elles nous écoutent,

Elles nous épient,

Elles nous jugent …

Et elles rigolent !

Avis d’Enora

– Quand un mouet et une mouette dissèquent les comportements humains…
– Un muet ?
– Un mouet ! Conformément aux lois de la parité, les mâles ont revendiqué le droit de s’appeler un mouet, tu comprends ?
– Mouais…

– … on s’aperçoit que la cervelle d’oiseau n’appartient pas à ceux que l’on croit !
– Je veux bien le croire…mais pourquoi des mouettes ?
– Parce qu’elles ont une belle plume… comme les auteurs de ces dialogues

Témoin insoupçonnable de tout ce qui se passe sur la plage, de tout ce qui s’y chuchote, de tout ce qu’on y voit et qu’on y cache, ce couple de mouettes est l’alibi pour Françoise Dorin et Jean Piat de se moquer avec verve et humour de leurs concitoyens. Tout y passe, l’amour, le couple, les portablomaniaques, les confidences des dames ou des messieurs entre eux, les échanges intergénérationnels et les rencontres avec des auteurs bien sûr. Et puis il y a le bizarre du ponton, l’intermittent du spectacle, le poète qui observe et écrit, celui qui a des  » lunettes à rêver de loin ».

Avec un certain cynisme qui n’est selon eux que le nom que l’on donne, hypocrite, à la lucidité, mais surtout avec un langage savoureux, ils commentent tous les petits (et les grands) travers de notre époque. Des inconditionnels du portable qui semblent parler seuls mais sont en fait plus dérangeant que dérangés, aux soutiens-gorge multifonctions qui remontent le moral, tout en « soutenant les forts, protégeant les faibles et ramenant les égarés », en passant par la peur de la vieillesse qui fait préférer un potage minute dans une casserole neuve à une meilleure soupe mijotée dans un vieux pot ! Françoise Dorin et Jean Piat nous offrent un échange de petites phrases tour à tour, poétiques, philosophiques ou meurtrières en maniant en virtuose la langue des auteurs qu’ils respectent, de Guitry à Renard en passant par Rostand et Chateaubriand.

En ces temps difficiles la lecture de ce petit recueil savoureux, parsemée de nombreux fous-rire est l’antidote idéal à la morosité !

Fiche technique

Format : broché
Pages : 160
Editeur : Plon
Sortie : 7 mai 2008
Prix : 13,50 €