Anne Rice, la reine des vampires – Avis +

Avis de Enora

Anne Rice, née Howard Allen O’Brien, a vu le jour le 4 octobre 1941 dans la communauté irlandaise de la Nouvelle-Orléans. Dans cette ville de paradoxes où les morts s’échappent de leurs tombeaux sur pilotis pour se déverser parmi les vivants en période de fortes pluies, où le vaudou côtoie l’Eglise, le surnaturel fait partie de la vie. Deuxième de quatre filles, Anne se construit très tôt un monde imaginaire, incitée en cela par une éducation anticonventionnelle et des parents poètes et conteurs. Leur mère, Katherine, encourage ses filles à cultiver leur singularité, leur liberté et leur créativité mais à l’intérieur du cadre rigide du catholicisme. Anne souffre de ce puritanisme et de ces tensions contradictoires. Sa scolarité chez les sœurs se passe plutôt mal, elle se sent rejetée, différente, interprète mal les doctrines de la communion, du jugement dernier : « Une de mes peurs qui remontait à mon enfance, était que nous serions tous un jour dans notre tombe, dans l’obscurité, sans bouger jusqu’au jour du jugement dernier. Cette peur a persisté ; il y a de la vie dans un corps mort, elle est enfermée et ne peut sortir ». L’église catholique d’avant Vatican II, insiste sur le coté impur de l’enveloppe physique ; sur la pénitence comme seul moyen de purification. Ces discours ont sans doute fait naître chez Anne l’arrière-goût masochiste de ses fantasmes sexuels.

A la maison, la vie devient difficile, leur mère sombre dans l’alcoolisme, ses réactions deviennent imprévisibles. Est-ce de là qu’est née chez elle cette ambivalence entre le sentiment de pouvoir illimité et le besoin d’amour qui marquera sa vie et son œuvre ? Avec le temps Anne devient de plus en plus phobique : les chevaux, le vent, l’obscurité et toujours cette peur d’être enterrée vivante. Le feu aussi, dû sans doute au nombre de fois ou sa mère ivre morte, enflamma son matelas avec sa cigarette ; le feu qui fera partie de son œuvre, autant pour Les vampires que pour La momie ou Le lien maléfique. En 1956, sa mère meurt ; Anne a 18 ans et comme ses sœurs, elle ne peut se défaire d’un sentiment de culpabilité ; elle s’évade un peu plus encore dans la lecture « L’environnement me faisait mal, je me suis protégée ». Être victime ou maîtresse de sa vie ? La soumission ou la domination ? Ces questions aussi feront partie intégrante de sa vie et de son œuvre.

Le père, Howard se remarie et envoie ses trois plus jeunes filles en pensionnat, dans la banlieue de Dallas. Elle est tout de suite attirée par un garçon, poète et musicien, à l’aspect sauvage et bohème : Stan Rice. D’emblée il la trouve loufoque, elle n’est pas son genre, même s’il est impressionné par ses dons d’écrivain, il préfère les filles plus conventionnelles. Pour Anne, Stan est son destin. Lui mettra trois ans avant d’en tomber éperdument amoureux. Ils se marièrent civilement (Stan est un athée convaincu) le 14 octobre 1961 sans la présence d’un seul membre de la famille O’Brien. Ils déménagent alors sur San Francisco ; ils n’ont ni travail, ni appartement, ni argent mais ils sont éperdument amoureux. Ils suivent les cours du soir à l’université, tout en faisant des petits boulots. Rien n’entrave leur amour, ils se respectent, ont foi l’un en l’autre. Leur appartement devient l’antre de nombreux artistes, Stan s’y épanouit et réussit à faire publier quelques uns de ses poèmes, Anne ne trouve pas encore sa voie. Leur conception sur l’art diverge : Stan pense que l’art doit rester accessible mais pas trop, de peur de se diluer dans le quotidien ; Anne pense au contraire que l’art doit être populaire à l’instar de Dickens. En 1963, elle écrit son premier récit érotique Les souffrances de Charlotte qui lui est volé et Nicholas et Jean, une œuvre romantique mettant en scène des personnages complexes tant sexuellement que psychologiquement. En 1965 elle publie enfin une nouvelle, Le 4 octobre 1948, sur une maison qui paraît hantée.

L’époque aidant, ils s’initient aux hallucinogènes, dont Anne se détache très vite à la suite d’un mauvais trip qui fait revenir ses peurs anciennes sur la mort et cet état qui la hante où l’on n’est ni mort, ni vivant, mais conscient de l’absence absolue. Le 25 septembre 1966, elle donne le jour à une petite fille, Michèle. Les Rice s’absorbent dans l’éducation de leur fille et dans le développement de la carrière de Stan. En 1969, ils déménagent à Berkeley ; Anne décide de consacrer deux heures par jour à l’écriture ; ce sont souvent des débuts de nouvelles qui restent inachevées ; l’une d’elle traite d’un vampire cynique… Tandis que Stan remporte le prix Joseph Henry Jackson de poésie, Anne continue de se chercher, elle essaie de renouer avec la littérature érotique, toujours dans des fantasmes masochistes. En 1970, Michèle devient malade, le diagnostic tombe comme un couperet : leucémie aiguë. Dans le couple chacun réagit selon sa personnalité ; Anne décide de se battre et Stan de bannir les faux espoirs et de faire vivre aussi intensément que possible ses derniers jours à Michèle. En 1972, Anne reçoit son diplôme de maîtrise mais l’état de sa petite fille s’aggrave de plus en plus. Elle écrit : « Le cœur rapide et têtu d’un enfant, un cœur qui battait de plus en plus fort, qui refusait de mourir, qui frappait comme un petit poing d’enfant frappe une porte, qui criait : je ne veux pas mourir, je ne veux pas mourir ». Un mois avant son sixième anniversaire, Michèle s’éteint. Commence alors pour Stan et Anne la période qu’ils appelleront plus tard « Scott et Zelda ». Ils sombrent dans la boisson avec l’ardeur de ceux qui veulent se détruire, se disputent sans cesse, rejetant l’un sur l’autre leur propre culpabilité. En automne, Anne est atteinte de la maladie de Guillain-Barre qui va l’immobiliser de longs mois.

Quand elle va mieux, elle se remet à écrire, en reprenant un texte qu’elle avait abandonné quelques années plus tôt : l’histoire d’un vampire interrogé sur son expérience ; l’histoire de quelqu’un d’immortel qui voit la vie à travers son obscurité ; quelqu’un qui fait le mauvais choix d’existence et le regrette profondément. Au fur et à mesure qu’elle l’écrit, le récit prend de la profondeur ; le passé de Louis, la replonge dans son enfance et l’histoire de la Louisiane et de la nouvelle-Orléans, elle la connaît sur le bout des doigts ! Elle est Louis dans son désespoir, ses pensées suicidaires, sa culpabilité, sa solitude et sa négation des apparences et des illusions ; elle est Paul, dans la mort de l’être profondément croyant qu’elle était et qui a disparu avec sa fille. Elle utilise la première personne pour créer l’intimité dans ce récit profondément sensuel. Son vampire est un être complexe qui suce le sang des vivants pour maintenir son immortalité, on est ici dans une métaphore complexe de la soumission, domination. L’érotisme est à son point culminant puisque l’orgasme est au prix de la mort mais aussi parce que le vampire a une conscience sensorielle bien plus grande. Il symbolise le monstre qui dort en nous et notre peur de la mort. L’enfant Anne, terrorisé par les prêtres qui buvait le vin censé être le sang du Christ, fait de son vampire un être ni tout à fait homme, ni tout à fait dieu. Il est un reflet pervers de l’Eglise, avec le même désenchantement qui suit la promesse d’une union avec Dieu. Ce récit lui permet aussi et surtout de ressusciter Michèle et plus tard sa mère.

Louis et Lestat sont des personnages masculins avec une grande part de féminité. Le plaisir qu’ils éprouvent en tuant est très proche de l’orgasme féminin. Leurs rapports lui permettent aussi de traiter de domination, soumission sans le lier particulièrement à un sexe et de fusion entre deux personnes diamétralement opposées. Son écriture est originale tout en étant influencée par Carlos Castaneda, Sheridan Le Fanu, Bram Stoker, Raymond McNally et Radu Florescu. Anne voit dans les vampires des êtres surgis de la conscience primitive, piégées par leur nature comme dans un purgatoire psychologique ; elle dira : « Je crois que le vampire est le symbole d’une personne qui subit le sacrifice du sang pour vivre et exerce une fascination sur les autres êtres. Je les vois comme des anges qui prennent une direction opposée, comme de fines imitations de ces êtres humains imprégnés de l’esprit du mal ». Êtres complexes, pleins de paradoxes et d’ambivalence, c’est au plus profond de son être qu’Anne leur donne naissance. Elle fait fit des traditions : ni crucifix, ni pieu, les mêmes incertitudes que les vivants et probablement encore une âme !

Peut-être le personnage de Lestat qui physiquement ressemble à Stan, met-il en scène sa propension à tout diriger et en particulier lors de la maladie de leur fille. Mais on peut y voir aussi l’une des facettes de la personnalité d’Anne, qui se révélera surtout dans un roman postérieur. Dans Entretien avec un vampire, c’est Louis qui l’obsède ; c’est une victime , il combat mais ne peut vaincre sa soif de sang qui lui fera boire celui d’une fillette, un peu comme elle et sa mère dans leur dépendance alcoolique … et puis surtout, il fait un choix de vie dont il n’a la moindre idées des implications futures « S’il n’y avait qu’un seul thème pour résumer l’histoire, c’est que nous n’avons d’emprise que sur moins de 25% de nos actes. Louis a eu la possibilité de décider de devenir un vampire, mais il n’a conscience de ce qu’il a fait que lorsqu’il est trop tard »

Claudia, c’est Michèle et Anne en même temps, plus tard elle y verra même le reflet des femmes en général : « Claudia incarne mon incapacité à affronter le féminin. Elle est une femme piégée dans un corps d’enfant. Elle est une personne qu’on a privée de pouvoir »

Durant dix mois, Anne ne reçoit que des réponses négatives de la part des éditeurs. Devant ces refus, elle sombre à nouveau dans la dépression et est victime de troubles compulsifs. Enfin, Knopf accepte de le publier à condition qu’elle modifie la fin. C’est alors qu’apparaît le personnage d’Armand, mais surtout un tournant pour elle. Jusqu’à maintenant elle s’était contenté de ressusciter sa fille, elle va enfin accepter de surmonter sa douleur. Claudia et Madeleine sont brûlées par le soleil. On retrouve dans cette mort le symbolisme de la perte de la foi et du processus de la douleur. Entre solitude et culpabilité, Anne permet enfin à Michèle de mourir. Louis comme Anne change, ils ne sont plus les passifs qu’ils étaient et qui laissaient le désespoir les envahir. Anne admit que l’écriture de ce livre avait été cathartique mais très vite ensuite elle se mit à haïr Louis, qui la renvoyait trop à son enfermement dans la douleur.

On ne peut nier qu’avec ce livre, Anne Rice ait modifié l’image du vampire véhiculé depuis des siècles. Loin des monstres décrits jusqu’alors, ses vampires magnifient la nature humaine dans ce qu’il y a de bon comme de mauvais, ils emportent leur moi dans l’éternité.

Le 11 mars 1978, Anne donne naissance à Christopher Travis. C’est Stan qui prend une année sabbatique pour s’occuper de leur fils tandis qu’Anne se consacre à l’écriture, elle prépare The feast of all Saints. Ce roman qui se déroule en 1840 à la Nouvelle-Orléans fut mal compris et mal reçu par la majorité des critiques. En 1979, Stan et Anne réalisent que l’alcool est en train de les consumer et se décident pour une totale abstinence. En 1982, elle publie Cry to heaven qui est l’histoire de deux hommes que l’on a castrés pendant leur enfance pour leur garder leur voix de soprano. On peut y voir certaines références d’Anne à son enfance, en particulier dans la relation de Tonio à sa mère alcoolique ; sa culpabilité ; son besoin de la protéger et sa plainte récurrente « Est-ce que tu m’aimes ? ». Et surtout à l’instar de Louis, il va accepter un destin dont il n’a aucune idée des conséquences. On en revient au choix de la vie…c’est un livre sur le sexe aussi et la relation amoureuse difficile entre deux hommes « androgynes ». Pas difficile d’imaginer l’accueil des critiques ! Et une fois de plus Anne se sent incomprise, trahie, humiliée. Du coup Anne change radicalement de voie, et décide d’écrire sur la sexualité au féminin. Elle écrit le premier tome de The claiming of sleeping beauty en trois semaines et le décrit comme « Un roman érotique de discipline, d’amour et de soumission, pour la joie des hommes et des femmes ». Pour ce faire, elle choisit le nom d’A.N.Roquelaure. Les contes de fées nous renseignent sur nos fantasmes refoulés et nous aident à surmonter nos peurs ; Anne écrit sur le processus psychologique de l’abandon, sur le sentiment de pouvoir de la vulnérabilité : l’asservi a un certain degré de contrôle, au moins sur la douleur du désir qu’il fait naître. Nietzche en avait parlé entre le maître et l’esclave, en psychanalyse on retrouve ce concept à l’intérieur des couples infernaux. Dans le second tome Beauty’s punishment, elle fait parler Tristan à la première personne et les scénarios sont plus homosexuels. Le troisième Beauty’s releave s’achève dans l’union du dominant et du soumis.

Anne va à contre-courant, de la société, des féministes, de l’Eglise. Cette fois ci elle s’attendait aux réactions que suscitent ses livres et cela la réjouit de voir son écriture provoquer ces tensions. Elle défend le fait que la pornographie peut avoir des livres de qualité, que ceux qui ne veulent pas les lire n’y sont pas obligés mais qu’ils ne doivent pas imposer leurs idées aux autres.

Dans Exit to Eden, Anne reprend le thème du SM dans un couple dont les deux protagonistes vont finir par être dominés par l’amour. Pour Anne, reconnaître la passion que l’on nourrit pour la domination et la soumission permet de développer son moi intime. Ce livre va lui permettre de construire dans ses romans des personnages féminins beaucoup plus forts.

Pendant trois ans, elle s’est embarqué dans une véritable odyssée sexuelle, il est temps pour elle de revenir à Lestat le vampire. Il est le personnage qui la reflète le mieux à ce moment là de sa vie. « Ce qui me fascine en lui, c’est qu’il connaît parfaitement la distinction entre le bien et le mal et que malgré tout il fait ce qu’il doit faire. Il est déterminé à être le meilleur dans le mal ». À son habitude elle se met au cœur du personnage et l’amène dans sa réalité à elle. Lestat finit par lui ressembler sous de nombreux aspects : il est solitaire, indépendant, voulut être prêtre (comme elle a voulu être religieuse à un moment de son enfance), il est hyper-sensible, a la phobie du feu et la crainte du néant et surtout possède une inébranlable volonté. Katherine a servi de modèle à Gabrielle, la mère de Lestat et pour la première fois, Anne donne une sorte de rédemption à sa propre mère.

Dans son roman précédent, Anne a puisé ses thèmes parmi les classiques, ici elle va explorer les légendes, Isis et Osiris, Dionysos mais aussi la philosophie avec Nietzsche. Lestat est un übermensch nietzschéen, un être doté de courage moral qui assume la responsabilité de créer de nouveaux standards du bien et du mal. Il a l’impression qu’il libère les hommes et leur apprend à trouver le bien en eux. « Le défi, dit Anne, que j’ai relevé en situant mon histoire de vampires au XXe siècle était… de les placer dans un contexte philosophique qui me satisfasse. Voilà pourquoi Lestat doit se rendre compte qu’il n’y a pas de place pour lui dans ce siècle. Il n’a aucune possibilité pour que le mal soit conçu comme quelque chose de bien, à moins qu’il ne devienne le symbole de ce qui doit être éradiqué. C’est ce que Lestat tente de faire en sa qualité de star du rock »

En 1986, elle rencontre un autre échec avec Belinda sous le pseudonyme de Rampling « Les livres de la série Rampling ont été un travail d’amour qui n’a pas été récompensé lors de sa publication. C’est une expérience qui a capoté. Je voulais disposer de la liberté d’exprimer, à travers cette nouvelle voix, quelque chose de nouveau, mais mes lecteurs n’ont pas accroché »

En regardant L’empire contre-attaque dans un avion, Anne a soudain la révélation de ce que sera son troisième roman sur les vampires. Dans La reine des damnés, Lestat est de retour, mais ce sont deux femmes vampires qui mènent l’action. Le récit est divisé en plusieurs parties et fait apparaître de nouveaux personnages. Quand Lestat est enlevé par Akasha qui incarne le Mal et veut remodeler le monde à sa vision, le livre se sépare en deux parties : ce que veut Akasha de Lestat et ce que font les vampires survivants. Cela donne lieu à des réflexions philosophiques sur la liberté, le nihilisme, la responsabilité morale et comme toujours le concept du libre choix. Akasha est une métaphore à la fois des dictatures mais aussi du combat intérieur de chacun. Ironie suprême ce seront les vampires qui nous apprendront ce que humain veut dire.

En 1989, Anne et Stan se réinstallent à la Nouvelle-Orléans. Elle publie La momie. Puis en 1990 elle commence sa saga sur les sorcières avec Le lien maléfique qui sera suivi de L’heure des sorcières et de Taltos. La famille des Mayfair se compose de plusieurs générations de sorciers. L’histoire de la famille est une chronique de toutes les unions sexuelles interdites ! Une femme par génération est désignée comme la gardienne des pouvoirs de Lasher. Métaphoriquement Lasher est « le frère obscur » décrit par Carl Jung, cette entité qui tend à nous entraîner vers un plaisir destructeur. La fille de Deirde, Rowan a été adoptée pour briser cette chaîne du démon. Autant ses premiers personnages masculins avaient une sensibilité quasi féminine, autant Rowan est un personnage féminin avec des qualités masculines. Son amoureux Michael (l’archange qui a conduit le démon aux enfers) est un idéal pour Anne : « Michael est plus proche de moi que n’importe quel autre personnage ». Le couple Rowan/Michael est original : elle, le voit comme un objet sexuel infiniment érotique et lui, veut être aimé. Mais Rowan va céder à Lasher, l’esprit qui représente l’amour dans la soumission la plus totale ; fantasme récurrent d’Anne avec toujours cette idée que le soumis a pression sur l’autre. Quand Rowan s’enfuit avec Lasher c’est parce qu’elle a compris ses faiblesses et entrevoit la possibilité de l’orienter vers le bien. Mais l’histoire n’est pas finie car l’accueil favorable que fit le public à son roman l’autorisa à penser à une suite.

Quand Anne commence le quatrième tome sur les vampires, Le voleur de corps, en 1990, elle est en train de traverser une période très noire : « Ce fut l’année la plus sombre de ma vie depuis le décès de Mouuse (Michèle). Je ne sais pas comment je suis parvenue à écrire le roman. Je laissais courir ma plume, c’est tout. Et en écrivant je n’étais pas moi, j’étais Lestat. » Elle écrit de ce fait la plus troublante et la plus sombre de ses histoires de vampires. En septembre 1991, son père, Howard, meurt. Elle se rend compte alors que le regard de Lestat sur Talbot est celui qu’elle portait sur son père. Inconsciemment elle annonçait sa mort.

Katherine Ramsland a publié sa biographie pour le cinquantième anniversaire d’Anne Rice. Celle-ci a continué depuis à régaler ses lecteurs avec d’autres romans : « Le seul moment où je me sens vraiment heureuse c’est quand j’écris. Tout le reste n’est que du carburant. J’espère que mes plus beaux romans sont encore à venir. ». A noter que Stan Rice, son mari et unique amour, est mort le 9 décembre 2002.

Fiche technique

Format : broché
Pages : 543
Editeur : Lefrancq
Collection : Attitude Best Seller
Sortie : 17 décembre 1997
Prix : 20 € (épuisé mais disponible sur les sites de vente d’occasion)