Les métamorphoses d’Ovide – Avis +

Présentation

Inspiré des auteurs de l’époque Hellénistique, ce long poème épique retrace, depuis le chaos initial jusqu’à l’empereur Auguste, environ 250 légendes mythologiques qui narrent les transformations d’hommes ou de dieux en plantes, en animaux, en minéraux…

Châtiments ou récompenses des dieux pour les mortels, ces 12 000 vers chantent les dieux de l’Olympe mais aussi Hercule, Achille, les héros troyens, Pythagore ou Jules César. Ovide en a commencé la composition vers l’an 1 et l’a sans doute remanié jusqu’à sa mort en 17 après J.C.
En 1930, Pablo Picasso a réalisé 30 eaux-fortes pour illustrer ce poème : une scène pour chacun des livres ainsi que pour les pages d’ouverture des 15 chapitres.

Avis d’Enora

Ovide est né en 43 avant J.C dans les montagnes proches de Rome, dans une famille aisée. A la fin de ses études de rhétorique, il part découvrir la Grèce, la Sicile et l’Asie Mineure. Apolitique, bien que n’approuvant pas le régime d’Auguste, il préfère l’amour à la guerre. Après avoir écrit différents ouvrages sur l’art d’aimer, de séduire ou de mettre un terme à une relation amoureuse, Ovide commence l’œuvre de sa vie, Les Métamorphoses : quinze livres, deux cent trente et une histoires, douze mille vers, et pas n’importe quel vers, l’hexamètre dactylique ! Il y explore la mythologie en commençant par la création du monde jusqu’au meurtre de César transformé en astre. Cette fin n’a peut être pas été du goût d’Auguste puisque le poète s’est retrouvé exilé en Mer Noire jusqu’à ses derniers jours.

Les métamorphoses d’Ovide traversèrent les siècles car elles nous plongent dans le monde du mythe, ce récit imaginaire qui est là pour expliquer les mystères du monde et du cœur humain. Mythe de la création du monde, gestes de grands héros, métamorphoses châtiments, mythes sur l’amour, réflexions sur l’artiste et sa relation à l’œuvre, sur la philosophie et sur la vie tout simplement qui est elle-même transformation. Ces Métamorphoses inspirèrent de nombreux écrivains : le mythe de Pyrame et Thisbé, dans Roméo et Juliette ou Le songe d’une nuit d’été de Shakespeare, le mythe de Pygmalion pour George Bernard Shaw, celui d’Icare chez Raymond Queneau, etc… Ainsi que de nombreux peintres, graveurs et sculpteurs : Dürer, Antonio Tempesta, Johannes Baur, les peintres Baroques, Nicolas Poussin, Paul Gauguin, Rodin… et Picasso.

C’est à la demande d’Albert Skira, jeune éditeur suisse et sur l’idée de Pierre Matisse, le fils d’Henri, que Picasso commença à travailler sur Les métamorphoses. Dans chaque livre, le peintre choisit une scène qu’il illustra avec toute sa sensualité dans un style sobre et épuré ; pour les têtes de chapitre, l’artiste alterna études de visages et de groupes. Sa fascination pour le monde antique et les mythes de transformations, se reflète dans cette illustration admirable. Il a su tout à la fois rester fidèle au texte (ce qui était rarement le cas) et se libérer de ses contraintes. « C’est comme si une étincelle de la grande épopée d’Ovide… avait enflammé Picasso » Patrick Cramer.

Présenté sous forme d’un petit livre épais de dix centimètres sur quinze, cette édition des Métamorphoses est un vrai petit bijou. Ce qui n’est pas étonnant de la part des éditions du Chêne qui font un véritable travail de recherche et d’originalité sur la présentation de leurs ouvrages et chez qui l’on sent un amour du Livre et une vraie envie de le faire partager.

Fiche technique

Format : album
Pages : 472
Editeur : Editions du Chêne
Sortie : 16 avril 2008
Prix : 18 €