Une brève histoire du tracteur en Ukraine – Avis +

Résumé de l’éditeur

Quand leur père Nikolaï, veuf depuis peu, leur annonce qu’il compte se remarier avec Valentina, Vera et Nadezhda comprennent qu’il va leur falloir oublier leurs vieilles rivalités pour voler à son secours. Car Valentina a cinquante ans de moins que lui, des ogives nucléaires en guise de poitrine, et un certain penchant pour les plats surgelés !

Mais surtout, elle est prête à tout pour assouvir sa quête du luxe à l’occidentale. Tandis que Nikolaï poursuit tant bien que mal son chef d’œuvre – une grande histoire du tracteur et de son rôle dans le progrès de l’humanité – les deux sœurs passent à l’action. Commence alors une bataille épique pour déloger l’intruse aux dessous de satin vert, sur fond de secrets de famille.

Avis d’Enora

Il est des livres qui se présente par strates et qui sous couvert d’une écriture drôle et de situations cocasses, cachent une réflexion plutôt douce-amère. C’est le cas de ce roman.

Nous sommes en Angleterre, dans une famille d’origine ukrainienne, émigrée depuis la fin de la Seconde guerre mondiale. Une famille assez classique, le père Nikolaï est veuf, ses deux filles se parlent très peu, ses petites filles font de brillantes études. Une mécanique bien huilée, un peu comme celle des tracteurs dont Nikolaï, ancien ingénieur, écrit l’histoire. Un grain de sable va gripper la belle harmonie de tout ce petit monde et quel grain de sable : Valentina, une Ukrainienne de cinquante ans sa cadette, que Nikolaï a décidé d’épouser. Les deux sœurs vont alors surmonter leurs différents et s’unir pour déloger l’intruse ; car ainsi que Romeo et Juliette l’ont découvert à leurs dépens, dans le mariage il n’est jamais question de deux êtres qui s’aiment mais de deux familles, d’autant plus si c’est un remariage et si l’amour est unilatéral !

Marina Lewycka nous décrit avec verve cette histoire qui bouleversera la vie de Nadezhda, la conteuse. Enfant de la paix, née après la guerre et dont le prénom veut dire espoir, elle découvrira peu à peu les secrets de sa famille : la rencontre de ses parents, leur vie en Ukraine, leurs souffrances lors des famines dont Staline se servait comme arme politique et surtout la guerre, le camp de Drachensee, les quartiers disciplinaires, le martyre de sa sœur.

« Je croyais que la vie de mes parents se résumait à une histoire heureuse, une histoire de triomphe sur la tragédie, de victoire de l’amour impossible, mais je me rends compte à présent que le bonheur n’est fait que d’instants fugitifs, qu’il faut savoir saisir avant qu’ils ne s’échappent »

Tous les personnages sont décrits sans aucun manichéisme et sont émouvants à leur façon :

– Nikolaï, dans la solitude de sa vieillesse, qui revit à travers Valentina une nostalgie du temps où l’Ukraine était encore un si beau pays plein de champs de blés dorés et de forêts de bouleaux argentés, et dont la « luxure » est une façon de nier la mort qui se rapproche.

– Valentina prise au piège de ce miroir aux alouettes que représente le capitalisme et touchante dans son combat pour assurer une vie meilleure à son fils.

– Vera, l’enfant de la guerre, murée depuis plus de cinquante ans dans le silence et les non-dits.

Marina Lewycka est née à la fin de la guerre de parents ukrainiens dans un camp de réfugiés à Kiel, en Allemagne, et a grandi en Angleterre. On sent qu’elle maîtrise parfaitement les éclairages historiques dont elle parsème son roman. Elle est historienne mais aussi témoin de la place de cette deuxième génération d’émigrés russes à l’ouest. Elle reconnaît que son livre est très autobiographique.

Ce premier roman de Marina Lewycka, à la fois drôle et tendre, satirique et émouvant, est l’occasion de se pencher sur cette Europe de l’est qu’on a trop tendance à oublier et sur ses souffrances passées et présentes. L’auteur nous surprend avec un récit imprévisible et mordant qui nous touche par son humanité.

Une grande réussite.Il est des livres qui se présente par strates et qui sous couvert d’une écriture drôle et de situations cocasses, cachent une réflexion plutôt douce-amère. C’est le cas de ce roman.

Nous sommes en Angleterre, dans une famille d’origine ukrainienne, émigrée depuis la fin de la Seconde guerre mondiale. Une famille assez classique, le père Nikolaï est veuf, ses deux filles se parlent très peu, ses petites filles font de brillantes études. Une mécanique bien huilée, un peu comme celle des tracteurs dont Nikolaï, ancien ingénieur, écrit l’histoire. Un grain de sable va gripper la belle harmonie de tout ce petit monde et quel grain de sable : Valentina, une Ukrainienne de cinquante ans sa cadette, que Nikolaï a décidé d’épouser. Les deux sœurs vont alors surmonter leurs différents et s’unir pour déloger l’intruse ; car ainsi que Romeo et Juliette l’ont découvert à leurs dépens, dans le mariage il n’est jamais question de deux êtres qui s’aiment mais de deux familles, d’autant plus si c’est un remariage et si l’amour est unilatéral !

Marina Lewycka nous décrit avec verve cette histoire qui bouleversera la vie de Nadezhda, la conteuse. Enfant de la paix, née après la guerre et dont le prénom veut dire espoir, elle découvrira peu à peu les secrets de sa famille : la rencontre de ses parents, leur vie en Ukraine, leurs souffrances lors des famines dont Staline se servait comme arme politique et surtout la guerre, le camp de Drachensee, les quartiers disciplinaires, le martyre de sa sœur.

« Je croyais que la vie de mes parents se résumait à une histoire heureuse, une histoire de triomphe sur la tragédie, de victoire de l’amour impossible, mais je me rends compte à présent que le bonheur n’est fait que d’instants fugitifs, qu’il faut savoir saisir avant qu’ils ne s’échappent »

Tous les personnages sont décrits sans aucun manichéisme et sont émouvants à leur façon :

– Nikolaï, dans la solitude de sa vieillesse, qui revit à travers Valentina une nostalgie du temps où l’Ukraine était encore un si beau pays plein de champs de blés dorés et de forêts de bouleaux argentés, et dont la « luxure » est une façon de nier la mort qui se rapproche.

– Valentina prise au piège de ce miroir aux alouettes que représente le capitalisme et touchante dans son combat pour assurer une vie meilleure à son fils.

– Vera, l’enfant de la guerre, murée depuis plus de cinquante ans dans le silence et les non-dits.

Marina Lewycka est née à la fin de la guerre de parents ukrainiens dans un camp de réfugiés à Kiel, en Allemagne, et a grandi en Angleterre. On sent qu’elle maîtrise parfaitement les éclairages historiques dont elle parsème son roman. Elle est historienne mais aussi témoin de la place de cette deuxième génération d’émigrés russes à l’ouest. Elle reconnaît que son livre est très autobiographique.

Ce premier roman de Marina Lewycka, à la fois drôle et tendre, satirique et émouvant, est l’occasion de se pencher sur cette Europe de l’est qu’on a trop tendance à oublier et sur ses souffrances passées et présentes. L’auteur nous surprend avec un récit imprévisible et mordant qui nous touche par son humanité.

Une grande réussite.

Fiche technique

Format : broché
Pages : 424
Sortie : 20 mars 2008
Editeur : Editions des Deux Terres
Collection : Littérature Étrangère
Traduction : Sabine Laporte
Prix : 21,50 €