N°6 : tome 2 – Avis +/-

A n° 6 le taux de criminalité était presque nul, par conséquent la notion de tribunal ou même de justice n’avait aucun sens ; l’attestation ou la mise en garde à vue de quelqu’un équivalait à sa culpabilité sans possibilité d’un procès avec un avocat pour le défendre.

A la suite des catastrophes de la fin du XXe siècle ont été construites les cités idéales : parmi elles la Cité n°6. Évidemment, elles ne sont pas auto-suffisantes. Les zones suburbaines fournissent les matières premières et la nourriture et en retour la périphérie des villes idéales est devenue leur poubelle. En dehors la pauvreté, la maladie et la violence sont le lot des habitants. Depuis peu Aster, autrefois citoyen de N°6, s’y est réfugié. La découverte d’un corps décédé d’une maladie provoquant un vieillissement foudroyant déclencherait la panique au sein de la cité hi-tech. Aussi il fut décidé que celui qui a découvert le corps ferait un suspect, rectification un coupable idéal. Après tout, son dossier ne mentionnait-il pas un comportement asocial ? N’était-il pas autrefois venu en aide à un délinquant blessé par balles ? Celui-ci se nomme le Rat. Sans doute influencé par ses lectures il s’est forgé une personnalité romantique qui l’oblige à venir en aide à Aster envers lequel il a une dette.

Dès lors pour Aster commence la découverte d’un nouveau monde chaotique et violent où on peut se battre ou s’entraider pour un peu de nourriture. C’est également un lieu d’enquête envers soi-même puisque son père mystérieux y réside peut-être. Mais Aster a laissé deux personnes derrière lui : sa mère et une jeune fille nommée Safu. Elles résident toujours à N°6. Bien décidées à retrouver Aster, elles ignorent qu’elles sont doublement en danger. D’abord en raison de l’attention que les autorités portent à Aster, ensuite parce que l’épidémie peut reprendre : un phénomène que le Rat appelle de ses voeux avec délectation.

L’enseignante Atsuko Asano a élaboré une science-fiction sociale se déroulant dans un futur proche uchronique. Les deux mondes distincts qu’elle décrit représentent deux futurs possibles du Japon, mais également son passé (l’extérieur de la cité rappelle l’après-guerre de l’archipel japonais), tandis la Cité n°6 peut être comparée à la société vers laquelle évolue la population japonaise : un monde de rigueur et parfaitement ordonné où l’initiative individuelle est réduite à sa plus simple expression.

Fiche Technique

Traduction : Momomi Machisda & Jean-Charles Vidal
Illustration de couverture : Toru Kageyama
Editeur : Editions du Rocher
Collection : Jeunesse
Sortie : février 2008
Prix : 12 euros
Inédit, poche, 168 pages