Momzillas – Avis +

Résumé de l’éditeur

Hannah Allen vient tout juste d’emménager dans les quartiers chics de New York avec son financier de mari, fraîchement promu, et leur petite fille de deux ans. Mais comme si la montagne de cartons à déballer ne suffisait pas à occuper ses journées, elle est immédiatement assaillie par son incorrigible belle-mère, pure tyran domestique obsédé par les convenances sociales, qui lui annonce qu’elle doit absolument intégrer le cercle des « super-mamans », ces redoutables génitrices, prêtes à tout pour que leur cher bambin devienne le roi du bac à sable. Et pour cela ça tombe sous le sens au diable l’avarice ! On ne chipote ni sur les cours de yoga pour nourrissons, ni sur la nourriture bio et encore moins sur le must des tenues de bébé, même lorsqu’elles coûtent quelques 300 dollars…

Malgré sa réticence des premiers temps, Hannah se retrouve vite entraînée dans une lutte sans merci pour devenir à son tour LA «super-maman»…

Avis d’Enora

Les momzillas sont les mères névrosées qui sévissent à New York ou ailleurs et qui trouvent toujours un sujet de compétition. Certaines veulent être les plus minces, d’autres avoir les enfants les mieux habillés ou les plus intelligents, d’autres encore, être les plus cool ou les championnes de l’allaitement. Confrontées à une concurrence permanente dans leur vie, elles déplacent leurs rêves et leurs espoirs sur leur progéniture.

Hannah qui a passé la majeure partie de sa vie à San Francisco, se retrouve parachutée sur l’Upper East Side avec un mari aimant mais submergé par les impératifs de son nouveau travail, et son adorable fillette de deux ans. Mère au foyer par la force des circonstances, cette diplômée en Art se retrouve aux prises avec une belle-mère très huppée qui a décidé de prendre en main cette bru non conforme à ses espérances pour en faire- au moins !- une super maman. Commence alors pour Hannah, une plongée dans le surréalisme : d’abord l’inscription dans la meilleure école maternelle (plus difficile d’y entrer que de faire son droit à Yale), et pour cela il faut, non seulement des relations, mais aussi prouver que derrière le précieux rejeton, se cache un futur génie en herbe ! D’où ne pas hésiter à lui enseigner le violon dés trois ans ou mieux encore, lui apprendre à compter en Mandarin. Le meilleur atelier pour ce genre de défi ayant une liste d’attente d’au moins trois ans, il est donc conseillé de l’y inscrire dés la positivité du test de grossesse ! « Je leur ai téléphoné avant même d’annoncer ma grossesse à mon mari, se souvient Maggie. Le string sur les chevilles, j’ai fait pipi sur le test et dès que la ligne bleue est apparue, j’ai appelé »

Les spécialistes les plus bizarres profitent de cette course à l’enfant parfait : l’expert-tétine qui apprend comment sevrer l’enfant de sa sucette, celui qui soigne le symptôme des classes opulentes, celui qui permet à la jeune accouchée de rentrer dans son XXS, huit jours après la grossesse etc. Mais Hannah restera fidèle à ce qu’elle aime, ce qu’elle est, réussira même à découvrir des amies et à se faire respecter de sa belle mère.

Momzillas marque l’émergence d’un nouveau genre. Après les héroïnes de la chick List, ces trentenaires à la recherche de l’amour entre deux régimes, viennent celles de la mom Lit, ces jeunes femmes confrontées aux problèmes de la maternité, des belles mères et des maris absents, débordés par leur travail.

Jill Kargman se moque avec un plaisir contagieux de ses congénères les plus riches et les plus ambitieux. Avec un style cocasse et léger elle nous convie à suivre les affres de ces mères convaincues qu’elles ont porté en leur sein, le futur président. Elle revisite avec humour le concept de l’enfant-roi qui n’est en fait que la projection et l’instrument des ambitions de ses parents.

Comme toujours dans ce genre, les héros réussiront à rester eux-mêmes tout en jouant un minimum le jeu pour rester dans les conventions; la famille unie par l’amour et le lien sacré du mariage demeurant la cellule de base de la société et à priori, la seule façon d’y trouver le bonheur…

Ceci dit ne boudons pas notre plaisir et savourons sans réserve, la verve de Jill Kargman et les nombreux fou-rires que son écriture délicieusement relevée nous apporte.

Fiche technique

Format : broché
Pages : 300
Editeur : Fleuve Noir
Sortie : 10 avril 2008
Prix : 20 €