Rétention de sûreté : une peine infinie

Avis d’Enora

On peut toujours critiquer Guantanamo, qu’est d’autre cette loi, que la constitutionnalité d’un enfermement abusif ? On sait que sur dix personnes retenues pour potentialité de récidive, seule une sera susceptible de le faire. De plus cette loi viole le secret médical et détourne les médecins psychiatres de leur fonction en leur demandant d’évaluer cette potentialité. La société française n’est-elle plus une société de droit pour tous ? Son devoir n’est-il plus de ramener dans son sein, les individus sortis de l’ordre social ?

Pour toutes ces raisons je ne peux que me féliciter de l’initiative de Thomas Lacoste, animateur de L’Autre campagne, qui vient de réaliser un film, Rétention de sûreté, une peine infinie, pour dénoncer l’adoption d’une loi qui va à l’encontre de toutes les libertés. Huit intervenants, praticiens, militants et chercheurs prennent ici la parole pour déconstruire méticuleusement ce populisme pénal prôné par le chef de l’Etat, qui a dicté l’adoption de la loi sur la Rétention de sûreté, et le populisme constitutionnel qui veut l’appliquer par-delà les principes supérieurs de notre droit.

Ce film peut être visionné gratuitement sur www.lautrecampagne.org, mais vous pouvez soutenir cette initiative et les futurs opus de la série Réfutations en achetant le DVD 12 € (frais de port inclus) par paiement en ligne sur le site www.lautrecampagne.org ou par chèque à l’ordre de L’Autre association, 3, rue des Petites Ecuries, 75010 Paris. »

Fiche technique

Rétention de Sûreté – Une peine infinie

Réfutations III

Durée : 68 minutes

Avec Jean Bérard, historien, Université de Paris VIII, membre de l’Observatoire international des prisons (OIP) ; Jean-Pierre Boucher, juge de l’application des peines au Tribunal de Grande Instance de La Rochelle et ancien président du Syndicat de la magistrature ; Christian Charrière-Bournazel, avocat et bâtonnier de Paris ; Sophie Desbruyères, conseillère d’insertion et de probation (CIP), secrétaire nationale du syndicat national de l’ensemble des personnels de l’administration pénitentiaires (Snepap-FSU) ; Claude-Olivier Doron, philosophe, AMN Paris VII (REHSEIS) et secrétaire éditorial des Cahiers du Centre Canguilhem ; Véronique Mao, surveillante pénitentiaire, secrétaire nationale de l’Union générale des surveillants pénitentiaires (UGSP-CGT) ; Emmanuelle Perreux, juge de l’application des peines au Tribunal de Grande Instance de Périgueux et présidente du Syndicat de la magistrature et Daniel Zagury, psychiatre, chef de service au Centre psychiatrique du Bois-de-Bondy, expert auprès de la Cour d’appel de Paris.