Ciné Cinéma Emotion – Pardonnez-moi

Il est rarissime que je critique un film vu deux heures auparavant, ne voulant pas être submergée par l’émotion sans avoir pris de recul, mais pour cette œuvre étonnante, originale et passionnée, c’était nécessaire.

La légende raconte que Maïwenn a joué son propre argent… son assurance-vie pour tourner son film. Cela se sent… Nous voyons ses tripes à l’écran, ce qui est dérangeant, pathétique, courageux, et surtout captivant ! En tout état de cause, malgré la folie des personnages, les bredouillements, les regards perdus, les silences gênés, les débordements et hurlements, la caméra qui joue à la télé-réalité, et bien, tout est parfaitement amené et surtout maîtrisé.

En transposant tout son ressenti autobiographique dans une œuvre en partie fictive, Maïwenn, à la manière d’un Festen, nous rejoue le règlement de comptes face aux secrets familiaux comme on rêverait en être témoin dans la vie réelle, entreprise destructrice dans laquelle on n’ose jamais se lancer tant le poids et la puissance des membres de la famille font front prêts à se battre pour préserver l’équilibre et la stabilité de la famille. Le résultat est impressionnant, bourré d’émotion, où les rires hystériques affrontent pleurs et mal d’être… Du vrai cinéma comme on aimerait en voir plus souvent !

Âmes sensibles s’abstenir, c’est éprouvant ! A noter l’interprétation absolument géniale de Pascal Greggory et de Marie-France Pisier… On aimerait voir Maïwenn plus souvent à l’écran. Elle mérite vraiment mieux que le personnage de la Diva dans le Cinquième Element !