Présentation de l’éditeur
C’est un grand jour pour Mark Nelson. Après avoir tout investi dans son travail, à la suite de la mort tragique de sa petite amie, il est nommé dans l’équipe de John Mercer, flic légendaire, qui vient de retrouver son poste après une longue dépression. C’est ce moment précis que choisit l’ennemi intime de Mercer pour réapparaître. Un tueur qui s’en prend aux couples et ne laisse qu’un des deux amants en vie.
Lorsqu’il enlève une jeune femme et son compagnon Mercer et Nelson, n’ont que quelques heures pour les retrouver. Ce n’est que le début d’un puzzle cauchemardesque, aux pièces parfaitement ciselées. Les apparences sont en effet trompeuses et le plan du tueur se révèle peu à peu une manipulation machiavélique à l’intensité dramatique et au rebondissement final digne des plus grands thrillers.
Avis de Francesca
Pour son premier roman, Steve Mosby nous livre un ouvrage exigeant, torturé au scénario impitoyable et impressionnant. Les dédales entre les différents narrateurs de l’histoire permettent d’appréhender ce récit à travers plusieurs angles, que ce soit du point de vue d’une des victimes que de celui d’un inspecteur de police. La psychologie de tous les protagonistes est un point très important puisque l’assassin s’en sert pour commettre ses crimes.
Quand une personne est amoureuse, elle peut éprouver des sentiments exacerbés et énoncer des discours exagérés, sans qu’elle soit puisse en mesurer la portée réelle. Alors lorsque quelqu’un dit qu’on peut mourir pour une personne ou donner sa vie pour elle, il peut le penser sincèrement mais ne pas passer à l’acte puisque la situation ne se présentera peut-être jamais. Le tueur se penche précisément sur ce point. Le scénario est simple. Un couple est enlevé après avoir été surveillé pendant des semaines. L’un d’eux est interrogé par le tueur sur la personne choisie pour survivre. La personne questionnée se désigne bien évidemment afin de protéger l’autre. Mais le tueur la torture jusqu’à ce qu’elle change d’avis et qu’elle survive avec un sentiment de culpabilité profonde et éternelle. Le déroulement est immuable et cruel.
Mark Nelson, le narrateur principal à la première personne, est profondément traumatisé par la mort de sa compagne. Au fil du récit, le lecteur découvre l’histoire qui se cache derrière ce drame et les conséquences de celle-ci sur le mental de Mark. Celui-ci est intrigué par son nouveau patron, John Mercer, qui sort d’une dépression nerveuse à la suite du meurtre de l’un des membres de son équipe. John est un policier intelligent, doué, au flair quasi-infaillible, mais qui est peu compris par son équipe qui commence à remettre en cause ses décisions, et par sa femme qui lui reproche de retomber dans les travers d’avant sa dépression, à savoir s’investir totalement dans son travail au point d’en être obsédé et de la négliger. John est également un être assailli par la culpabilité d’avoir été impuissant à protéger la vie d’un homme qui était sous ses ordres. La culpabilité est donc un puissant levier pour le tueur qui s’en sert pour affaiblir et avilir ses victimes directes ou indirectes.
Et lorsque John et son équipe se rendent compte que toutes les affaires sont liées, le contre à la montre est lancé et il ne reste plus que quelques heures pour retrouver les victimes et le tueur. Chaque chapitre, chronologique, est daté de manière précise, avec le jour et le nombre d’heures avant le lever du soleil, ultime échéance pour avoir l’espoir de retrouver des survivants. Le suspense est alors intenable et la pression augmente de chapitre en chapitre. La comparaison peut être faite avec le film Saw dont le scénario s’égrène lentement jusqu’à la fin, cruel et impitoyable.
Le retournement de situation final parachève le scénario diabolique du tueur et conclut de manière impressionnante ce livre qui associe psychologie et action avec une rare intensité et une réussite qui inaugure de beaux jours pour l’auteur !
Fiche technique
Format : broché
Pages : 350
Editeur : Sonatine
Sortie : 14 février 2008
Prix : 21€