Résumé de l’éditeur
Deux clans se disputent le trône d’Angleterre. Malheur aux vaincus qui seront pendus haut et court ! En enterrant les corps, frère Cadfael, Sherlock Holmes du Moyen Âge, constate avec stupeur qu’il y en a un de plus que prévu. Le voici une fois encore confronté à une énigme digne de lui. Rien d’étonnant puisque c’est Ellis Peters, la reine du suspense, qui l’a imaginée.
Avis de Domino
Dans la cité qui vient de subir un siège, Frère Cadfael doit mener une enquête sur l’identité d’un mort et en découvrir l’assassin. Sur ce fond de guerre civile où l’on ne peut se fier à personne il convient de se montrer prudent, surtout lorsque dans le même temps on veut mettre en sûreté une jeune fille recherchée par son fiancé. Et quand ce même fiancé se révèle un adversaire à la fois pugnace et subtil le jeu se fait à la fois haletant et réjouissant.
Telle est la trame de cette toute première enquête du cycle des aventures de Frère Cadfael. A première vue le jeu auquel se livrent Cadfael et Hugh Beringar, deux des protagonistes du roman ressemble à celui du chat et de la souris, Beringar observant et traquant le premier mais à y regarder de plus près il s’agirait bien plutôt d’une partie d’échecs, chacun des joueurs avançant ses pièces tout en essayant d’anticiper la réaction de son adversaire.
Au delà de l’intrigue, au demeurant fort bien troussée, c’est cette partie que se livrent les deux héros qui fait tout le sel du roman. Si le lecteur se perd par moment dans les méandres des agissements d’Hugh et de Cadfael, au final, chaque mouvement, chaque mot prend son sens le moment venu. Et on reste confondu devant la maîtrise de la conduite de l’intrigue. Rien n’est innocent, rien n’est gratuit, tout sert, la moindre remarque, le plus petit geste voire la réflexion la plus anodine. Et ce n’est qu’à la fin de la partie que se découvre toute la rouerie et la roublardise des adversaires.
La partie d’échecs terminée, le roman se conclut comme il avait commencé par un retour aux mœurs de cette période, et à la subtilité du jeu vient se substituer toute l’âpreté de ces temps. La conclusion du roman tout comme le début de celui-ci rappelle que le XIIe siècle est un siècle contrasté à la fois brutal et fin, tourné à la fois vers la survie quotidienne mais aussi spirituelle, un siècle qui essaie de concilier ces deux aspects antinomiques. Loin des clichés habituels et réducteurs qui fleurissent sur le Moyen-âge, les romans d’Ellis Peters restituent à merveille toute la richesse et la complexité de cette époque si mal connue.
A découvrir ou à redécouvrir…!
Fiche Technique
Format : poche
Pages : 285
Éditeur : 10-18
Collection : Grands détectives
Sortie : 27 août 2005
Titre original : One Corpse too many
Prix : 6.90 €