La fortune des Stanton – Avis +

Présentation de l’éditeur

Angleterre et Egypte, 1893. Qui aurait pu prévoir ce coup du sort ? A vingt-neuf ans, Elizabeth Stanton se retrouve seule, abandonnée par un mari qui a dilapidé sa fortune avant de la quitter pour une autre femme. Que va-t-elle devenir à présent, elle, l’héritière de la grande famille Stanton, habituée à fréquenter l’élite de Houston ? Bien que ruinée, elle se refuse catégoriquement à vendre le domaine de Mimosa Landing, dans sa famille depuis des générations…

Pour sauver ce précieux héritage, elle se résout à faire un mariage d’argent avec un richissime et séduisant homme d’affaires : Max Riordan. Après tout, le marché qu’il lui propose est honnête : en échange de sa fortune, elle l’introduira dans la haute société. Mais cet arrangement semble ne pas plaire à tout le monde. Une fois leur union célébrée, en effet, Elizabeth, victime d’une série d’incidents, est peu à peu gagnée par un sentiment d’insécurité croissant. Elle n’a pourtant aucun ennemi déclaré…

Biographie de l’auteur

Ginna Gray fait partie de cette famille d’écrivains à la vocation précoce. Mais ce n’est qu’une fois ses enfants élevés qu’elle ose enfin s’attaquer à son premier livre. Elle est aujourd’hui l’un des auteurs les plus lus outre-Atlantique, avec une trentaine de romans à son actif, récompensés de plusieurs distinctions littéraires.

Avis de Marnie :

Se plonger dans ce roman, c’est comme retrouver avec délice les romans Harlequin de la collection Azur des années 80, alors que ce livre est paru en 2006. Cette façon d’écrire à l’ancienne peut sembler anachronique, pourtant, nous ressentons une vraie nostalgie à la lecture de cette histoire d’un classicisme étonnant, calqué totalement sur le schéma que nous avions le bonheur de découvrir vingt ans auparavant. Si aujourd’hui les jeunes lectrices pourront trouver ce récit totalement dépassé, le savoir-faire de Ginna Gray rend l’entreprise très sympathique, l’ironie sous-jacente et l’enthousiasme de l’auteur sont les points forts de cette rocambolesque romance.

Donc, nous avons droit dès le premier chapitre à tous les clichés qui peuvent paraître indigestes, mais qui grâce au style spontané, léger et facétieux de Ginna Gray, sont secoués, mélangés et présentés sous un charmant aspect : une héroïne plus que parfaite, issue de l’aristocratie de Houston, escroquée et humiliée par un ex mari qui s’est enfui avec sa fortune, un héros, milliardaire, self-made-man, brut de décoffrage, séduisant et charismatique, auréolé par un passage de quelques années comme marine. Il souhaite (sans qu’on ne sente chez lui un réel désir) pénétrer dans le saint des saints, la haute société de Houston, et le mariage avec une femme venant de ce cercle plus que fermé, est une option qu’il a l’air de choisir comme s’il concluait un nouveau marché. Max se heurte ainsi à la sensibilité déjà malmenée d’Elizabeth, héroïne belle, distinguée, quelque peu évanescente, le cœur sur la main, digne, gentille… ou plutôt vraiment très gentille, douce…

Il est vrai que raconté ainsi, le récit paraît peu engageant tant le sirop semble prêt à dégouliner. Mais l’humour présent tout au long du livre se charge de nous rendre attachants les deux héros. Si Max, va soudain se sentir dépassé par les évènements, notamment à cause de l’irruption d’un tueur à gages qui désorganise sa petite vie bien programmée, notre héroïne va, elle, peu à peu se décoincer, et retrouver la force et le courage de ses ancêtres texans, en faisant face au danger. Cependant si l’intrigue permet à Max et Elizabeth de mieux se connaître (et c’est en fait son seul intérêt), s’apprécier, et enfin s’aimer, les liens qui se nouent entre eux constituent l’aspect le plus émouvant du roman. Ginna Gray s’attarde sur ces relations pleines de charmes, d’hésitation, de malentendus, et d’allant. Un seul mot vient alors à l’esprit : mignon. Même si l’on sourit devant la naïveté de l’entreprise, il est rafraîchissant de lire encore une histoire de ce genre, certes, superficielle, mais si enjouée et si pleine de verve.

Ce côté spontané est accentué par la présence des personnages secondaires. De la grande tante excentrique d’Elizabeth jusqu’à Mimi, la meilleure amie de la jeune femme, veuve joyeuse et délurée, l’entourage du couple nous charme tout autant que les héros. Ce qui est paradoxal c’est que si ils ont une énorme présence, les caractères ne sont pas fouillés. Il est un peu regrettable que certaines pistes d’ouverture commencées ne seront pas terminées à la fin du livre. Ainsi, Troy, le presque associé de Max, a de grandes possibilités, mais qui s’évanouissent dans la nature… Le final totalement rocambolesque accentue le second degré du roman, ce dernier semble toujours sur la corde raide, entre péripéties dramatiques… jusqu’au n’importe quoi… Pour sombrer dans le ridicule ? Heureusement non ! Le rythme apporte un vrai souffle et nous emporte sur son passage. Au lieu de nous irriter, l’histoire est entraînante et nous séduit presque malgré nous.

Il est amusant de se dire, après l’avoir lu, que ce roman ne changera jamais la littérature tout court, ni même le monde de la romance, que l’on oubliera cette histoire dès la parution des nouveaux Best-sellers de janvier, mais qu’il a été agréable de dévorer ce divertissement qui nous change de la morosité ambiante. Amateurs indécrottables des romantic suspenses, vous serez déçus, cependant, ceux qui souhaitent un break hors du temps, qui vous rappelle que vous aimez de temps en temps ne pas vous prendre la tête, précipitez-vous !

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 407
Editeur : Harlequin
Collection : Best-sellers
Sortie : 5 octobre 2007
Prix : 6,60 €