Une affaire trop vite classée – Avis +

Résumé de l’éditeur

« Mon client du moment est Carmen Hernandez, un immigrant portoricain de vingt-trois ans traduit en justice pour un casse dans une bijouterie. On ne peut pas dire que les membres du barreau se soient battus bec et ongles pour hériter de cette affaire. Si c’est moi qui m’y colle, c’est parce que la mère de Carmen, Sofia Hernandez, tient un étalage de fruits juste à côté de mon cabinet. Tout ce que je sais de Sofia, c’est qu’elle travaille seize heures par jour, affiche un sourire à toute épreuve et se procure des fruits de primeur avant tout le monde. Je sais aussi qu’elle a sollicité mon aide et que le montant des honoraires n’a même pas été abordé, car elle n’a pas un sou vaillant. J’ignore en revanche si son fils est ou non un escroc. Mais c’est précisément pour tirer ça au clair que nous sommes réunis ici. »

Avis de Enora

David Rosenfelt se présente avec le même humour pince sans rire qui caractérise le personnage principal de ses romans. Après avoir travaillé dans l’industrie cinématographique (il fut directeur du marketing de Tri-Star Pictures), il décide de se consacrer à l’écriture. Il y a 5 ans, sa femme et lui créèrent la fondation Tara, nom du Golden Retriever « le plus merveilleux que le monde ait connu », ils sauvèrent à peu près 4000 chiens abandonnés en leur trouvant des foyers aimants. Ceux qui sont trop vieux ou trop malades pour être adoptés, restent avec eux, ce qui fait qu’il écrit entouré de 37 chiens « c’est de la folie, c’est du travail mais ils sont heureux et surtout sains et saufs »

Une affaire trop vite classée est le premier tome d’une série qui met en scène Andy Carpenter un avocat aussi brillant que légèrement déjanté. Suite à une promesse faite à son père peu de temps avant sa mort, Andy se retrouve à défendre en appel un homme condamné à mort. Comme un ennui n’arrive jamais seul, voilà que sa femme qui l’avait quitté veut reprendre la vie commune et que du coup son enquêtrice Laurie avec qui il avait une liaison lui fait payer sa trahison ! Son monde continue à s’écrouler quand il apprend que son père lui lègue un héritage de 22 millions de dollars ! Comment cet ex-procureur avait-il pu amasser une pareille fortune ? Son père n’était-il pas l’homme d’honneur intègre qu’il admirait ? Son combat pour la vérité va se heurter à des scandales étouffés et des secrets de famille qui mettront sa vie en danger. Heureusement qu’il peut compter sur l’affection inconditionnelle de Tara, sa Golden Retriever !

Outre le suspense bien construit qui tout en partant d’une base classique nous réserve quelques belles surprises, l’intérêt principal du roman est la personnalité de son héros : Il gagne ses procès grâce à un incroyable culot, entreprend une thérapie parce qu’il n’a de son enfance que des souvenirs merveilleux, fait des plaisanteries qui tombent toujours à plat, parle aux machines , est un brin superstitieux, ne sait pas refuser ses services quitte à se faire payer en pastèques et surtout partage avec sa chienne Tara une tendresse émouvante « Comprend-elle à quel point son soutien m’est précieux ? En fait je crois bien que oui. L’affection d’un chien possède un pouvoir extraordinaire».

C’est toujours un plaisir de retrouver une intrigue judiciaire surtout quand elle est bien ficelée et nous épargne la mode du serial killer [[je rejoins totalement Marnie là-dessus]]. Ajoutez à cela un personnage principal rempli d’un humour savoureux, mélange d’autodérision et d’ironie irrévérencieuse et vous aurez le roman à suspens idéal pour vos longues soirées d’hiver.

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 295
Editeur : Albin Michel
Collection : Spécial suspense
Titre original : Open and shut
Prix : 19,50 €