Juillet de sang – Avis +

Présentation de l’éditeur

Parce que Richard Dane a dû se défendre, il a fait un énorme trou dans la tête d’un homme qui se trouvait dans son salon. Le cambrioleur lui a tiré dessus sans une hésitation. Richard a pour lui la légitime défense, la pénombre de la nuit et la protection de son fils qui dormait dans une pièce mitoyenne. Les flics comprennent très bien.

Ce que ne sait pas encore Richard c’est que s’ils sont à ce point « sympas », ce n’est pas simplement pour soigner leur image auprès du contribuable. Derrière le fait-divers se cache une tout autre histoire totalement invraisemblable. Qui était ce type venu de nulle part ? Que cache la mansuétude des enquêteurs et pourquoi le FBI s’en mêle-t-il ? Richard, bouleversé par sa propre vulnérabilité, sidéré par ses instincts révélés, va devenir à son tour une cible, car s’il a défendu son enfant, le cambrioleur aussi était le fils de quelqu’un…

Avis d’Enora

Joe R Lansdale surnommé « the champion Mojo storyteller » est un auteur texan qui a touché à tous les genres : policier, science-fiction, épouvante, western, bande-dessinée. [[si vous avez envie de connaître un peu mieux cet auteur, n’hésitez pas à faire un tour sur son site.La richesse de ses livres tient certainement à son parcours atypique, de chercheur d’or à plombier, de charpentier à fermier avant de se consacrer exclusivement à l’écriture. Il est l’auteur de la nouvelle Bubba Ho-Tep,dont le film a été adapté par Don Coscarelli (film dans lequel on découvre qu’Elvis Presley n’est pas mort mais retiré dans une maison de retraite , laquelle est la cible d’une momie meurtrière. On retrouve un clin d’oeil à ce film dans les aventures de Sookie par Charlaine Harris).

Dans le domaine du polar, il est surtout connu en France pour la série consacrée à deux enquêteurs hors normes, Hap Collins,le blanc hétéro et Leonard Pline, le black homo, qui aborde de façon récurrente les problèmes de racisme et d’intolérance au Texas.

Juillet de sang met en scène d’autres protagonistes, mais on y retrouve sans problème la griffe de Lansdale : les personnages sont tous étoffés, et l’intrigue qui semble banale dans le premier tiers de l’histoire, prend soudain un tour différent avec des accélérations époustouflantes à chaque fois que le lecteur a l’impression d’approcher de la solution. Lansdale justifie alors son surnom de « champion Mojo des raconteurs d’histoires » en donnant une autre dimension à son roman policier, il est ici question de la relation père/fils dans ce qu’elle a de plus positif jusqu’à ses aspects les plus sombres. A noter le petit coup de patte de l’auteur sur la sensation de toute puissance que peut donner les armes à feu même aux hommes les plus paisibles.

Réalisme, personnages profonds et souvent attachants, humour avec une zeste de cynisme, intrigue prenante et dense, et une écriture souvent désopilante que demander de plus ?

Extrait :

« – Vous avez de la chance, Dane. Vous avez une famille. Des gens qui comptent pour vous. Moi, je n’ai pas grand-chose, j’ai ma voiture et on me l’a cabossée
– Vous avez vos cochons
– Oui, mais vu que je les bouffe de temps en temps, c’est difficile d’établir des relations stables. Je ne crois pas qu’ils me font confiance
».

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 309
Editeur : Editions Gallimard
Collection : Folio policier
Sortie : 21 juin 2007
Prix : 6,60 €