Perfidia – Avis +

Résumé de l’éditeur

Sophie de Havilland fled London and her past, vowing never to return. In Germany she sought solace, with her aunt, and couldn’t help but admire how the Third Reich had reclaimed a country so near ruin. But soon the veneer crumbled. Beneath the frenetic nightlife of 1939 Berlin, the swirling parties with the dashing SS in their night-black uniforms and their beautiful dames, she saw cancer growing. Stories of an impossible nature—terrible stories, terrible crimes—she began to believe.

These Nazis were Germany’s demon lover: handsome, fearsome, faithless, murderous. Her aunt had been right to seek escape. But, was it possible? One man offered hope: a handsome half-American. But while his spicy scent and strong arms seduced her with safety, the lightning on his collar and his searing blue eyes reminded her that sometimes the handsomest faces hid perfidious intent.

Avis de Callixta

Perfidia est un livre qui détonne par bien des points dans le paysage peut-être un peu trop tranquille de la romance historique. Elspeth MacKendrick ou encore Morag MacKendrick Pippin qui est son autre pseudonyme sous lequel elle écrivait jusqu’alors, a trouvé un ton très personnel qui mérite d’être encouragé.

Tout d’abord il faut noter l’extrême originalité de la période choisie et son aspect non consensuelle. Elle a en effet décidé de situer son histoire pendant le IIIe Reich nazi en 1939 en septembre et octobre c’est à dire pendant les premiers mois de la guerre et notamment la conquête de la Pologne. Voilà une période que la romance ignore soigneusement : le romantisme est totalement inexistant dans une dictature épouvantable que nous connaissons plutôt bien. Il est pratiquement impossible de faire abstraction de ce que nous savons et détestons. C’est d’ailleurs la raison première de choisir ce livre parmi d’autres. J’étais curieuse de voir comment Elspeth MacKendrick allait éviter les pièges évidents.

Tout d’abord, elle affronte clairement tous les problèmes de cette époque. Ainsi, l’héroïne britannique, Sophie de Haviland a fui par dépit amoureux son pays d’origine et a rejoint sa tante, épouse d’un officier allemand. Sophie a fait tranquillement sa vie, ignorant délibérément ce qu’elle devrait noter autour d’elle. Elle n’apparaît pas très sympathique car elle semble bien écervelée et peu critique face au régime nazi. Elle admire les beaux officiers, n’aime pas la violence qui règne dans le pays mais continue à fréquenter les milieux proches d’Hitler sans pour autant apprécier tout le monde. C’est là qu’elle rencontre le héros, un séduisant officier SS. Karl Von Richten est mi-américain, mi-allemand et semble être la quintessence de la race aryenne: blond, grand et séduisant, il arbore avec brio tous les critères requis. Il va rapidement utiliser Sophie pour ses projets en lui proposant de jouer le rôle de sa maîtresse. Sophie qui a besoin de son aide également accepte avec réticence.

On le voit, l’auteur ne choisit pas la facilité qui aurait été de choisir des opposants instinctifs au régime. Elle va au contraire, de façon sans doute bien plus réaliste, montrer comment le doute naît notamment chez Sophie, puis le dégoût puis le rejet et l’engagement dans une résistance. Est-ce un hasard si l’héroïne porte le prénom d’une figure emblématique de la résistance allemande, Sophie Scholl ?

Le contexte historique est particulièrement soigné. Chaque chapitre commence par un résumé en quelques lignes de ce qui se passe dans l’Europe en guerre, montrant ainsi l’inévitable catastrophe qui se profile pour le monde mais aussi pour les héros. Tous les détails sont particulièrement précis et bien choisis depuis l’évocation de personnages réels comme Himmler ou la morale toute particulière des SS. C’est dérangeant parce que c’est vrai et que cela nous rappelle avec acuité ce que fut cette période mais c’est remarquablement bien fait.
Evidemment, cela peut être rédhibitoire parce que c’est justement très ancré dans la réalité.

Le livre est avant tout une aventure dans l’Allemagne nazie. Très vite, les héros sont menacés et une succession d’évènements se déroulent qui les conduisent à différents endroits face à des dangers variés. Difficile de ne pas trop en dire mais ce serait dommage parce qu’on suit ces péripéties avec passion. Les relations entre les héros souffrent un peu de cela. Pas d’analyse complexe de leurs pensées et notamment de celles de Sophie qui pourtant change beaucoup. Pas de longues introspections sur leurs sentiments mutuels. Ce n’est pas l’objet de ce livre qui laisse la part belle à l’aventure avant tout.

Elspeth MacKendrick amène donc beaucoup d’éléments nouveaux dans son livre. Elle se rapproche même du roman historique en traçant ce portrait précis de l’Allemagne nazie. On ne peut qu’espérer qu’elle continue dans cette voie.

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 321
Editeur : Love Spell
Sortie : 26 octobre 2007
Langue : anglais
Prix : 4,97 €