« Arrive un moment où, à force de les caresser, les légendes finissent par vous mordre. »

Nous nous enfonçons de plus en plus dans l’Afrique Noire, mystérieuse et dangereuse, pleine de magie et de guerriers magnifiques. Les clichés ont la vie dure depuis les siècles où les européens ont « colonisé » le grand continent. Je devrais plutôt écrire « massacré » que « colonisé » si je n’avais peur de sortir du sujet.

Jade a retrouvé son Djinn insensible aux sentiments et la déesse Anaktu a pris possession de ce corps sublime pour ordonner aux tribus autochtones de chasser les blancs voleurs de territoires.

Deux hommes sont sur ses traces pour faire retrouver à Jade sa personnalité. Malheureusement pour eux, Charles Augery et Lord Nelson ne sont pas au bout de leurs peines, autant physiques que morales.

Jean Dufaux nous montre toujours son grand talent de scénariste et nous laisse bien impatient(e)s de lire la suite. Il émane de l’album une impression de force violente à peine contenue et de sérénité à la fois. Les protagonistes sont tous sûr d’eux et de leurs actions. Cela va les mener forcément à une confrontation finale qu’on imagine peu empreinte de cordialité.

Le dessin d’Ana Miralles est génial pour ce genre d’ambiance, les corps à peine vêtus (pour ne pas dire nus) sont toujours aussi beaux, sans être d’une perfection surhumaine stéréotypée. Les scènes de magie tortueuse contrastent avec force avec les scènes d’amour. Et c’est là toute l’adresse de la dessinatrice, suggérer et donner des sueurs au lecteur(trice) sans en montrer trop. L’acte n’est pas une finalité, c’est un moyen pour Anaktu d’attirer les guerriers en son pouvoir tout en leur donnant une partie de sa force et de sa volonté. Comme c’est uniquement physique, seul un Djinn pouvait y parvenir !

Curieusement, ce tome ne se déroule qu’en Afrique du XIXème siècle, nous oublions complètement que c’est Kim Nelson, la petite-fille de Jade, qui marche sur le chemin qu’a tracé sa grand-mère ! Kim n’apparait pas une seule fois dans la présente aventure.

Si le propre d’un sorcier est d’envoûter, Jean Dufaux et Ana Miralles sont de grands sorciers car nous le sommes complètement à la lecture de chacun de leurs albums. Et je ne suis pas le seul, revoyez l’avis de Val, même les filles sont envoûtées !

Fiche technique

DJINN
Tome 7 : Pipiktu
Dessin d’Ana Miralles
Scénario de Jean Dufaux
11,00 €
Aux éditions DARGAUD