Résumé de l’éditeur
Harry a été chargé d’une sombre, dangereuse et apparemment impossible mission : celle de localiser et de détruire les Horcuxes restant de Voldemort. Jamais Harry ne s’était senti aussi seul, jamais Harry n’avait du affronter un avenir aussi incertain. Mais il doit, d’une façon ou d’une autre, trouver le courage de porter le fardeau qui est sur ses épaules.
Abandonnant la chaleur, la sûreté et la compagnie du Terrier, il doit suivre sans crainte ni hésitation le chemin inexorable qui se présente à lui… Dans ce dernier opus de la série des Harry Potter, J.K. Rowling dévoile les réponses tant attendues aux nombreuses questions des fans du sorcier anglais.
Analyse d’Enora
Septième et dernier tome, ce roman clôt la saga, cette quête du graal comme la nomme Serge Tisseron.
Si on continue l’interprétation de l’histoire de ce petit garçon maltraité, élevé dans un placard, qui s’est inventé des parents prestigieux afin d’échapper à une effroyable réalité familiale et des pouvoirs magiques pour pouvoir se venger de ceux qui l’ont privé d’amour, on peut dire que dans Les reliques de la mort, Harry va se confronter à l’image idéale de son père spirituel Dumbledore.
C’est en acceptant qu’il ne soit pas parfait, qu’il ait eu des faiblesses et qui sait, peut être, des désirs de mort envers lui, qu’Harry devient adulte. Là encore, comme le soulignait déjà David dans son article, la différence entre les bons et les méchants reste très floue. « Les personnages ne sont jamais clairement situés du coté du bien ou du mal » [[http://www.monde-diplomatique.fr/2001/12/TISSERON/15959]]. Ceux qui sont sensés représentés le Bien peuvent devenir par moment carrément maltraitants. Et l’analyse de David rejoint quelque part celle de Tisseron. Mais à mon avis le dernier tome contrebalance ce mépris des faibles qu’on pouvait ressentir à certains moments. La croisade de l’armée du mal contre ceux qui ne sont pas de « sang pur » renvoie à tous les génocides et à l’eugénisme ; or c’est justement le manque d’amour et de compassion envers tous les autres, qu’ils soient Moldus ou Elfes de maison (joli euphémisme pour esclaves) qui les perdra.
Dernière question : Qu’est ce qui relie Harry à Voldemort ? A quoi correspond cette part de Voldemort présente en lui qui se matérialise à un moment sous forme « d’un petit enfant nu, recroquevillé par terre, la peau à vif, rêche, comme écorchée et reposait, frissonnant, sous le siège où on l’avait laissé, rejeté, caché à la vue, luttant pour respirer » ? À l’enfant en souffrance bien sûr car Voldemort comme Harry comme Rogue sont tous des garçons abandonnés qui ont trouvé un foyer à Poudlard. Je m’avancerai à dire à la culpabilité inconsciente aussi. Celle qui naît de la toute puissance que ressent l’enfant et qui l’amène à se sentir responsable de ce qui lui arrive. Ce n’est en effet que lorsqu’il abandonne cette part d’ombre lors de sa construction psychique, qu’Harry peut surmonter le passé, se tourner vers l’avenir et devenir père à son tour. Car Harry Potter c’est aussi et surtout l’histoire d’une résilience[[Je ne parle ici que de cette capacité que nous avons de rebondir, une qualité que nous devons au fait d’avoir surmonté l’épreuve d’un passé difficile. C’est ce que j’appelle la résilience, une qualité utile au point qu’il nous arrive de nous demander comment ceux qui n’ont pas eu à la forger dans l’enfance parviennent à affronter les vicissitudes de la vie. Boris Cyrulnik]].