Attention chef d’œuvre ! Quel plaisir de voir ce film qui passe assez rarement à la télévision. Les comédies ridiculisant le nazisme, de 1936 à 1945, on les compte sur les doigts de la main… et ils font partie des plus grands films de l’histoire du cinéma : La soupe aux canards avec les Marx Brothers, Le dictateur de Charlie Chaplin et enfin celui-ci. Oublions le titre français ridicule (Jeux dangereux) pour retenir le fameux : To be or not to be, réplique du célèbre Hamlet de Shakespeare, qui provoque plusieurs fois le rire, dans cette brillante envolée échevelée et hilarante. Si le scénario est d’une rare intelligence, mêlant quiproquos, espionnage, infidélité, et réflexion sur le courage et la lâcheté, et ce dans un contexte réaliste, Ernst Lubitsch se montre d’une clairvoyance stupéfiante lorsque l’on pense à la réalité qui sera découverte trois ans plus tard.
Si Jack Benny, aujourd’hui oublié, montre toute l’étendue de son talent comique, et que Robert Stack (qui deviendra le plus célèbre des incorruptibles) est un jeune premier des plus séduisants, c’est la grande Carole Lombard qui illumine l’écran, de sa présence sa beauté, son charisme et de sa drôlerie. Ce sera son dernier film avant son décès brutal dans un accident d’avion, quelques semaines plus tard, laissant son mari, Clark Gable, inconsolable.
A ne pas rater, ce film que l’on a toujours pris en exemple lorsque l’on se posait la question : peut-on rire de tout ? Qui ferait un film actuellement de ce genre ?
Seul Borat a osé…