300 – Avis + et –

Synopsis

Adapté du roman graphique de Franck Miller, 300 est un récit épique de la bataille des Thermapyles, qui opposa en l’an – 480 le roi Léonidas et 300 soldats spartiates à Xerxès et l’immense armée perse. Face à un invisible ennemi, les 300 déployèrent jusqu’à leur dernier souffle un courage surhumain ; leur vaillance et leur héroïque sacrifice inspirèrent toute la Grèce à se dresser contre la Perse, posant ainsi les premières pierres de la démocratie.

Avis de Marnie

Pour apprécier cette épopée au souffle épique… il faut que l’on entre dès première image dans ce film. Or, cela n’a pas été mon cas. Subjuguée, certes, par l’aspect technique, les effets spéciaux, la couleur et même la musique, tout le reste – soit l’histoire – n’a provoqué en moi qu’un ennui très profond. Où est le rêve ? Où est la profondeur ? Où est la psychologie ? Ce film est vide, bercé par une voix off qui ne cesse de nous dire que ce sont des
guerriers formidables, puissants, fabuleux, extraordinaires… lorsque l’on nous assène avec un marteau ce qui devrait devenir une évidence à l’écran, c’est que justement, cela n’apparaît pas.

Autant des films comme Le seigneur des anneaux, Gladiator, pour une période récente, ou encore le Spartacus de Kubrick parviennent à nous offrir un spectacle violent et magnifique tout en nous faisant nous attacher à des personnages inoubliables qui se posent des questions existentielles, autant ici, on fixe sa montre en se demandant quand donc la bataille va se terminer… au lieu d’être transporté et attristé par le sacrifice de ces trois cent combattants, on se demande s’il ne devrait pas y avoir la suite, une bataille réussie par contre, et voir courir un homme sur 42 kilomètres autour de Marathon.

Avis d’Enora

La sortie du DVD le 26 septembre était très attendue par tous ceux qui voulaient revoir, ou comme moi, découvrir cette adaptation de l’album éponyme de Frank Miller.

Ce film est un régal pour les yeux : les images teintées dans les ocres et les rouges comme sur les poteries antiques, ressuscitent l’atmosphère de la BD, les batailles avec les insertions de ralentis sont grandioses ainsi que les effets spéciaux, comme par exemple les gouttelettes de sang qui volent en éclaboussures d’encre. Certaines scènes sont particulièrement réussies visuellement : celle de l’oracle en pleine transe entourées des éphores, ces devins repoussants ; la scène avec le loup dans la neige ; les plans coupés de la scène d’amour entre Leonidas et Gorgo. C’est une compagnie québécoise « Hybride » qui a signé ces effets visuels époustouflant mêlant fiction et réalité en travaillant dessus pendant près d’un an et demi
http://www.pixelcreation.fr/3d-video/animation-3d-video/300-le-film/

Cet esthétisme visuel est accompagné d’une BO à la hauteur composée par Tyler Bates qui avait déjà travaillé pour Snyder sur le remake de L’armée des morts.

Bien sur ce n’est pas un film historique, Zack Snyder ne l’a jamais revendiqué comme tel, Frank Miller non plus, qui s’est juste inspiré de la bataille des Thermopyles pour laisser courir son imagination. Le fantastique est là d’ailleurs pour le démontrer.

On lui a reproché des dialogues pauvres mais à mon avis si les soldats se mettaient à philosopher, ils ne seraient plus soldats ! C’est à Athènes que l’on trouve les philosophes, «Ces Athéniens philosophes et amateurs de garçons », et là effectivement ce n’est pas très heureux comme réplique surtout que ça ne renvoie aucunement à l’esprit de l’époque même à Sparte ! Les discours de Léonidas sont de typiques discours de propagande que l’on retrouve à toutes les époques dés qu’il y a un conflit. De même, pour ceux qui dénoncent ce film comme une apologie de la force et de la haine, j’aurais tendance à faire la même réponse : c’est la guerre… et je comprends mieux des hommes qui défendent leur terre, leur famille et l’idée qu’ils se font de la liberté que le massacre à distance, de 3000 personnes dans des tours jumelles. Pour en revenir aux dialogues, de nombreuses répliques sont à prendre au second degré dans un humour un peu décalé.

Reste l’interrogation sur un éventuel message véhiculé ou non par le film et la BD. Il faut quand même noter que Frank Miller a fait son album en 1998 donc bien avant le 11 septembre et que son idée de raconter la bataille de Thermopyles remonte à son enfance. « J’avais 5 ans quand j’ai vu le film de Rudolph Maté La bataille des Thermopyles…j’ai compris que les héros pouvaient perdre…certains hommes peuvent perdre la vie en la donnant pour leur pays ou une idée telle que la démocratie » [[Fou rire ! Coucou Frank, Sparte c’était une oligarchie !]]

Ok, les Perses sont quand même dépeints comme des barbares, leur géant ressemble à un troll, les immortels à des orques et leur roi à une folle piercée, je comprends que ça choque les Iraniens. D’autant qu’ils ne peuvent ignorer la récente interview de Frank Miller sur National Public Radio en mars 2007 dans laquelle il renvoie « les ennemis » de l’Amérique à la barbarie, à l’ignorance et l’obscurantisme, tout en reprochant à Bush de ne pas avoir appelé la nation à se placer en état de guerre mais de s’être contenté de lever une armée et en accusant les pacifistes américains de détruire leur pays de l’intérieur. Ça, plus la polémique du film de Zack Snyder « L’armée des morts » ou les Musulmans et les zombies se confondaient dans le générique…

Mais comme disait Oscar Wilde « Tout art est à la fois surface et symbole. Ceux qui dépassent la surface le font à leurs propres risques. Ceux qui déchiffrent le symbole le font à leurs propres risques. C’est en réalité le spectateur et non la vie que reflète l’art » et ce soir je me sens basique, j’ai envie de savourer en paix cette œuvre esthétique avant tout.

Le 26 septembre : sortie en DVD édition simple et en DVD collector avec un commentaire audio, des documentaires sur le film et l’œuvre de Frank Miller, des scènes inédites et des reportages en ligne.

Avis Valérie

Les Spartiates n’ont pas cessé d’interroger les Hommes par certaines valeurs telles l’honneur, la loyauté et l’obéissance mais surtout par l’éducation de leur enfants mâles. Le choix se faisant à la naissance, les plus chétifs étaient assassinés. Par la suite, la sélection naturelle en environnement hostile écrémait encore les plus faibles. Eugénisme comme valeur de survie, difficile à prôner tout de même, bien que cela reste d’actualité encore de nos jours. Par exemple, en Inde (les foetus femelles sont avortés) ou en Chine (politique de l’enfant unique et également extermination des petites filles ou pour caler avec l’astrologie chinoise), comme de tout temps même si cela n’était pas aussi clairement annoncé .

Néanmoins, si le film ne cache pas cette réalité, il sublime cette histoire de sacrifice quasi-christique en montrant notamment que l’amour (pour sa famille, sa patrie, etc.) pousse à toutes les folies. Nous avons également une pensée émue pour le président actuel d’Iran qui s’est sentie outragé par la représentation que le réalisateur a fait de Xercès. On doit avouer, qu’il y a de quoi !

Outre la qualité esthétique, narrative et du jeu des acteurs, c’est un véritable film d’action qui bien que violent, peut se voir par tout type de public.

Avis de Cécilia

300 est une fresque épique grandiose : les couleurs ocre agressives intensifiées par le crush [[Le crush est un traitement chromatique original créé par Zack Snyder. Il consiste à « écraser » les noirs pour valoriser et renforcer l’éclat des couleurs.]], le nombre important de figurants, l’éclairage, les décors, les costumes, le maquillage, le temps passé à la réalisation ou à la post-production…

Tout y est exponentiel. Zack Snyder a travaillé sur la forme de manière exceptionnelle afin que le spectateur en prenne plein la figure. Et, ça fonctionne. Le long-métrage est une réelle claque visuelle. La distribution est magnifique au sens propre comme au figuré : les acteurs aussi bien masculins que féminin sont physiquement beaux et glamour. Les hommes respirent une virilité exacerbée tout à fait propice au film. Quant à Lena Headey, il est très difficile de la rendre plus froidement sexy. Elle respire la féminité par tous les pores de la peau. Au-delà de ces considérations basiquement esthétiques, ils jouent tous sans exception avec une justesse infinie. Snyder a donc choisit très judicieusement les personnalités qu’il met face à sa caméra.

Par ailleurs, l’adaptation est fidèle à la bande dessinée sans être un simple copier-coller comme la bande-annonce et les premières images diffusées en octobre 2006 pouvaient le laisser supposer. L’adaptation est donc formidable y compris au niveau scénaristique, historique et mythologique. Pourtant, un détail de taille est hautement perturbant : dans les interviews que donnent Zack Snyder et Franck Miller, les deux hommes donnent l’impression de cautionner l’héroïsme guerrier. Certes, le contexte de la trame s’y prête et, au bout du compte, on assiste à la naissance de la démocratie. Mais, porter aux nues un massacre reste gênant.

Le saviez-vous ?

Enfant, Frank Miller découvre médusé ce combat désespéré au cinéma [[The 300 Spartians réalisé par Rudolphe Maté en 1962.]]. Son intérêt pour l’Antiquité est né et l’héroïsme des trois cents spartiates de Léonidas ne le quittera plus. Il en raconte l’histoire dans le troisième volume de Sin City, puis se décide à l’illustrer.

Fiche Technique

Genre : péplum

Avec Gerard Butler, Lena Headey et Rodrigo Santoro

Durée : 115 minutes

Année de production : 2006

Date de sortie : 21 mars 2007

Budget : 70 millions $

Adapté de la bande dessinée 300 scénarisé par Franck Miller, inspiré du film The 300 Spartians

Interdit : – 12 ans

À lire sur onirik

Les premières images

La bande dessinée

300 est numéro 1