Ours d’or au festival de Berlin de 1990, ce film quelque peu méconnu, offre pourtant un des plus beaux rôles de sa carrière à Jessica Lange.
Le scénario est assez original : une jeune femme américaine très proche de son père avec lequel elle entretient des relations faites de complicité, de tendresse et d’estime, découvre en fait qu’il s’agit d’un criminel nazi…
Bien évidemment, on retrouve un thème cher à Costa-Gavras, la dualité de la personnalité humaine, le monstre se cachant derrière un visage aimant. Peut on avoir commis des actes ignobles et se comporter avec les siens ou en société comme quelqu’un de doux, gentil et sage ? La culpabilité devient alors un lourd fardeau pour Jessica Lange, remarquable de justesse, niant d’abord la vérité, défendant son père envers et contre tous, puis sentant les fondements même de son existence, céder sous ses pas, avant de relever la tête et d’affronter la réalité.
Armin Müller-Stahl interprète ce père au double visage, avec nuances et ambiguïté tout en se révélant peu à peu, inquiétant puis terrifiant… Mais en plus de la réflexion, l’émotion a ici une grande place. A découvrir !