Résumé de l’éditeur
But all her hard work is threatened by Maggie’s desire for her new employer and a vindictive villain, who will stop at nothing to destroy her chance at a new life. Joyce’s quietly chilling sense of suspense, expertly crafted Victorian London setting, and two beautifully nuanced, wonderfully complicated characters provide the key ingredients for a deliciously dark, superbly written tale of love, honor, and redemption.
Avis de Callixta
Voices of the night est le quatrième roman seulement d’un jeune auteur prometteur à l’univers unique et saisissant. Juste pour vous donner une idée, son deuxième roman mettait en scène un noble roumain aux cheveux argentés. Le tout baignait dans une atmosphère gothique. C’est d’ailleurs sa marque de fabrique. Elle aime les ambiances sombres, mystérieuses et vaguement frelatées.
Son quatrième roman retrouve les rues sombres et embrumées, peut être plus classiques de Londres dans les années 1860. C’est là que Maggie King, nommée ainsi parce qu’elle vivait à King Road, va rencontrer un homme loin de son milieu, le Baron d’Edgington, Charles Crossham. Il est à la recherche d’une jeune femme pauvre avec suffisamment de talent d’actrice pour jouer le rôle d’une lady lors d’une fête à venir. Elle est une fille des rues, voleuse, chanteuse, mère adoptive d’une bande de va-nu-pieds. Ils vivent sur deux planètes différentes.
Ce qui rend remarquable ce livre n’est pas la rencontre elle-même – peu crédible d’ailleurs – mais les surprises que l’auteur nous réserve et le fait que son roman ne joue sur aucune recette déjà éprouvée par d’autres.
Ainsi, on s’attend à une histoire de Pygmalion : le baron va instruire la fille des rues et la transformer en tombant amoureux. Cet aspect est totalement secondaire dans le roman.
Les leçons de Maggie sont vite évoquées et ses progrès semblent évidents.
Très vite, une intrigue policière s’impose. Alors qu’elle paraît secondaire, elle va prendre de plus en plus d’importance pour finir dans un bouquet final agité et surprenant. Pour une fois, je n’ai pas du tout deviné ce qui allait se passer !
Enfin, un thème est largement exploité dans le roman : celui de l’honneur. Lydia Joyce ne résiste pas à la tentation de présenter Maggie, la déclassée, la moins que rien comme celle qui a le plus de courage et de respect de la parole donnée alors que le baron ne cesse d’expier les erreurs de sa famille et l’absence de respect des autres. La critique contre l’aristocratie britannique est sévère même si elle est un peu attendue et facile. Tous les nobles présentés montrent une bien piètre image et se révèlent égoïstes, tricheurs, menteurs voire pire. Cet aspect à la limite du moralisateur manque un peu de subtilité mais la description à la Dickens de Londres n’est pas sans intérêt.
Le cœur du roman est le portrait de Maggie. Le personnage de Charles Crossham est un peu négligé de ce fait. Il est d’ailleurs rapidement dépassé par l’audace et l’indépendance de la jeune femme mais il force le respect par son dévouement et sa totale absence de conscience de classe (sans doute largement impossible mais on finit par l’oublier). Maggie King porte bien son nom. C’est une sorte de reine dans son genre. Petite silhouette frêle et fragile, elle est capable de défendre les siens comme une lionne et n’hésite pas à utiliser tous ses talents pour survivre. Elle est totalement consciente de qui elle est et de ses limites. Elle a une sorte de lucidité effrayante qui lui donne une profondeur étonnante . Même l’épilogue contient encore une dose de lucidité et de distance malgré le bonheur bien loin de la mièvrerie que l’on peut trouver chez certains auteurs.
Des personnages secondaires rencontrés dans ce roman vont devenir les héros du prochain livre de Lydia Joyce. A peine entrevus, ils ne souffrent pas de la description au vitriol qu’elle fait des proches de Charles, heureusement.
La force de Lydia Joyce est de créer ses ambiances étranges et assez sombres. Elle n’hésite pas à visiter des types de personnage rares, des pays nouveaux. Son écriture a aussi une sorte de distance un peu froide assez inhabituelle, presque réaliste, y compris dans les scènes de sexe.
Selon moi, cette originalité et ses qualités sont finalement assez rares dans la romance historique, ce qui rend Lydia Joyce particulièrement utile à ce genre.
Enfin, et cette remarque est sans doute particulièrement futile mais tant pis : les couvertures des livres de Lydia Joyce sont superbes !
Fiche Technique
Format : poche
Pages : 320
Editeur : Signet Book
Sortie : mars 2007
Langue : anglais
Prix : 5,47 €