In my father’s den – Avis +

Résumé

Paul, photographe de guerre, revient dans sa famille en Nouvelle Zélande, pour les funérailles de son père. Il va être obligé d’affronter le passé qu’il avait fui il y a plus de seize ans, car la tragédie familiale remonte à la surface lors de la disparition de Célia, une jeune adolescente qui n’est autre que la fille de l’amour de jeunesse de Paul.

Avis de Enora

Le festival du film britannique de Dinard est l’occasion de découvrir ce film qui a gagné l’Hitchcock d’or en 2005. Il n’est malheureusement jamais sorti sur les écrans français mais on peut très facilement le trouver en DVD (si vous avez besoin comme moi de sous titres français, il faut se le procurer en Suisse…).

C’est la première œuvre du cinéaste Brad MacGan, elle est tirée d’une nouvelle écrite en 1972 par Maurice Gee. L’histoire se passe en Nouvelle-Zélande et les paysages grandioses font partie intégrante du film, car ce sont eux qui ont modelé le caractère des personnages : à vivre dans un endroit aussi isolé du reste du monde, les gens sont forcé de se débrouiller par eux-mêmes et de trouver seuls les solutions à leurs problèmes. Paradoxalement cette nature immense crée chez Célia une impression de claustrophobie et une envie de partir loin, dans un endroit ou elle pourrait voir la mer. La rencontre avec Paul permettra à Celia de comprendre qui elle est réellement, d’où elle vient et ou elle veut aller.

Le film se déroule avec de très nombreux flash-back qui renvoient à des époques différentes. Le spectateur découvre ainsi la jeunesse de Paul, sa relation avec Celia, tout en suivant l’enquête policière pour retrouver la trace de la jeune fille. Cette famille, ses relations intimes compliquées et l’interaction entre le passé et le présent sont au centre de la disparition .
Les non-dits et les secrets enferment chacun des personnages dans sa solitude. Ce sentiment teinte le film et l’espoir symbolisé ici par l’allégorie d’une femme attachée, les yeux à demi bandés n’aura que peu de place dans cet insupportable huis-clos.

Le film repose sur le caractère des personnages plus que sur l’intrigue même si celle-ci est parfaitement maîtrisée et comportent de nombreux rebondissements. Il est porté en cela par Matthew MacFadyen qui est un acteur brillant et par la jeune Emily Barclay qui fait de Célia un personnage tout en fraîcheur et spontanéité.

Tout au long du film, la voix off de Célia raconte une nouvelle qui est une sorte de parabole sur la nécessité de ne pas s’accrocher au passé mais de s’adapter aux évènements présents pour pouvoir continuer à vivre. Et c’est là le message de cette œuvre bouleversante et poétique.

Fiche Technique

Scénariste et réalisateur : Brad McGann

Avec Emily Barclay, Matthew MacFadyen, Miranda Otto, Colin Moy

Genre : drame

Durée : 128 minutes

Sortie : indéterminée