L’odeur du loup : tome 2 – Avis +

Résumé de l’éditeur

Crimson City, la violence sévit toujours, exacerbée par la tension régnant entre les trois castes qui cohabitent en ville. Cette fois, les humains semblent décidés à évincer les vampires et les loups-garous en profitant de la haine viscérale qui les oppose. C’est dans ce contexte que la louve Keeli fait la connaissance de Michael, un vampire sans doute pire que les autres puisqu’il est le Vendix – l’Exécuteur -, un paria parmi les siens.

Comble d’ironie, c’est auprès de cette créature honnie que Keeli va devoir enquêter sur un tueur en série éventreur de vampires. Tout porte à croire que le coupable est un loup-garou, mais la vérité est-elle si simple ? Pour le découvrir, Keeli et Michael devront d’abord surmonter leurs différences irréconciliables… et assumer l’attirance inattendue qui les jette dans les bras l’un de l’autre.

Avis de Domino

Il est des livres qu’on a beaucoup aimé et dont pourtant on peine à parler, sans être pour autant capable d’expliquer le pourquoi de ce blocage. L’odeur du loup de Marjorie M. Liu appartient à cette catégorie de livre. L’intrigue est passionnante, les personnages attachants, la problématique soulevée intéressante et pourtant, au moment d’en écrire la critique, la page reste désespérément blanche, le cerveau en panne d’idée. Peut-être parce qu’à y bien réfléchir, le livre a soulevé en nous un tel maelström de sentiments qu’il a annihilé tout capacité de réflexion. Peut-être parce que inconsciemment, le livre nous a dérangé dans notre confort intellectuel. Et pourtant, au départ, rien ne laissait présager cela.

Cette suite de La Cité écarlate de Liz Maverick plonge le lecteur dans le monde glauque et désespéré des loups-garous, véritables parias de la société, qui vivent terrés dans les souterrains, à la fois craints et haïs par les humains et les vampires.

Ce roman a pour héros un vampire hanté par son passé et une louve rongée par ses démons intérieurs. Contre toute attente, ces deux êtres tourmentés, que des siècles de mépris réciproque devraient vouer à à la haine, vont tomber amoureux l’un de l’autre. Michael le vampire et Keeli la louve, eux-mêmes des marginaux dans leurs communautés respectives vont devoir collaborer pour mener une enquête policière cruciale pour la survie de leurs deux mondes.

Et peut-être est-ce cette exclusion qu’ils subissent qui les rapproche. Toujours est-il que cette solitude que les deux héros portent en eux va être à la fois à la base de leur rapprochement mais surtout leur permet de comprendre et d’accepter l’autre, de le voir au-delà des préjugés, d’accepter sa part d’ombre…

Et peut-être est-ce aussi parce qu’ils sont des exclus parmi les exclus qu’ils sont suffisamment ouverts aux autres qu’ils acceptent de voir au-delà des préjugés, qu’ils reconnaissent qu’ils ont pu se tromper, que celui qu’on ne connaît pas n’est pas un être qu’on se doit de haïr.

Car c’est là toute la problématique du roman : de ces sentiments naissent de la méconnaissance de l’autre. Si l’on est suffisamment curieux d’une civilisation qui nous est inconnue, on découvre qu’on ne peut plus la mépriser ou la haïr. L’ignorance est le terreau de la haine, pourrait résumer de façon lapidaire le roman. Ce roman est effet un véritable hymne à la différence et à la tolérance. Il est bon qu’en ces temps troublés où l’on tombe facilement dans la xénophobie, où tout ce qui est étranger est éminemment suspect, que des livres viennent nous prodiguer une piqûre de rappel !

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 314
Editeur : J’ai Lu
Collection : J’ai lu Mondes mystérieux
Sortie : 1 juin 2007
Prix : 6,50 €
Titre original : A taste of Crimson