Parfum de Louisiane – Avis + et +/-

Résumé

Hunter revient à La Nouvelle Orléans après 4 ans. Les rues de la vieille ville et les parfums le renvoient en arrière alors qu’il était amoureux d’une jeune femme faisant partie de la communauté cajun.

Lorsqu’il la revoit, il tombe nez à nez à un petit garçon de 3 ans, il comprend qu’il l’a quitté alors qu’elle était enceinte.

Il décide de rester quelques temps près d’elle pour digérer la nouvelle et peut-être la reconquérir.

Avis de Marnie

C’est une assez jolie romance qui nous est contée ici… charmante plus que passionnante. Parfum de Louisiane est une des premières œuvres de Erica Spindler, et honnêtement, le lecteur en a conscience. Ce récit est très loin de l’univers maîtrisé et réussi du venin, un de ses meilleurs romans. Ecrite en 1993, cette histoire nous permet de découvrir tout le chemin accompli par l’auteur pour aboutir à ses intrigues actuelles au goût de souffre.

La culpabilité est au centre de ce roman, paralysant les deux héros. Depuis que Hunter a perdu sa femme et son fils à cause de ce qu’il considère comme une négligence de sa part, il ne veut plus s’engager. D’une part, il se punit en se refermant sur sa douleur, et d’autre part, il refuse de souffrir de nouveau. C’est la raison pour laquelle il a repoussé Aimée, après une brève liaison. Mais soudain, quatre ans plus tard, il se retrouve face à elle et son fils. Partagé entre ses responsabilités et l’envie de fuir, Hunter va devoir affronter ses propres démons.

Aimée s’est réfugiée dans son rôle de mère pour échapper à sa propre culpabilité. Non seulement, elle n’a pas réussi à retenir l’amour de l’homme dont elle était amoureuse, mais elle n’a pas été présente pour soutenir son père face à la maladie. La jeune femme s’est même détournée de sa carrière, sa seule passion. La maturité va lui apporter ce qui lui manquait : la force de se battre pour obtenir ce qu’elle souhaite.

L’histoire est donc centrée sur la complexité de leurs relations, faites de malentendus, de non-dits, mais aussi de passion et de regrets, chacun des deux héros refusant de s’avouer que seule la peur les empêche de s’aimer. Toute cette partie est crédible, touchante et nuancée. Il est seulement dommage que Erica Spindler ait cru bon de dresser la liste de tous les clichés cajuns qu’elle a pu recenser. Le lecteur sent bien que l’auteur souhaitait que la Louisiane soit un personnage à part entière du roman. Il lui manque pour cela une bonne dose de subtilité. L’accumulation de tous ces détails, phrases, décors, nourriture, caractères typés, provoque une impression de livre d’images sorti du syndicat d’initiative local et rend le tout quelque peu agaçant. Toutefois, certains considéreront que cet exotisme forcé est, somme toute, assez sympathique, destiné aux amateurs de dépaysement…

Au final, cette romance est une curiosité pour les fans de Erica Spindler qui découvriront un écrivain en devenir, déjà assez douée pour créer des relations complexes entre des êtres perturbés à la recherche d’eux-mêmes, et pour les autres, voici une romance très classique, aux émotions exacerbées qui vous transportera à la Nouvelle-Orléans, le temps de quelques heures… Mais est-ce suffisant ?

Avis de Valérie

Erica Spindler est un écrivain de grand talent qui est une magicienne de l’intrigue. Lorsqu’elle écrit des romances, ce sont souvent des récits difficiles où l’amour sert de révélateur à la personnalité des protagonistes leur permettant de se dépasser.

Au travers de cette jolie histoire, elle nous fait découvrir un état qu’elle aime particulièrement, La Louisiane, et nous plonge dans les bayous au sein de la communauté cajun.

Au delà donc de la qualité d’écriture d’Erica Spindler, de la construction intelligente de la romance, nous découvrons nos cousins francophones d’outre-atlantique. Parfaitement maîtrisée, cette immersion ajoute un charme évident d’autant que ce roman est le deuxième d’une trilogie où un élément fantastique est amené par le biais d’un objet magique qui s’achète et se revend après avoir fait le bonheur de ses propriétaires.

Cette très belle reconstitution d’un univers qui tend à disparaître à la fois par la consanguinité, la pauvreté et la volonté du gouvernement de gommer cette différence est passionnante d’autant qu’elle est précise et juste.

Cette réédition dans un grand format est le moindre des hommages que l’éditeur pouvait rendre à ce roman et ne fait qu’en rendre sa lecture plus agréable.

Fiche Technique

Format : broché
Editeur : Harlequin
Collection : Jade
Sortie : 7 septembre 2007
Prix : 10,95 €