Promise malgré elle – Avis – et +

Résumé

A la mort de son père, Nathan Cantrell démissionne de l’armée alors qu’il vient de combattre contre Napoléon et vient prendre possession de son héritage. Il découvre avec accablement que son domaine est hypothéqué en faveur de Sir Harlan Wingate. Néanmoins, ce dernier lui fait une proposition inattendue : l’hypothèque sera levée à condition que Nathan épouse l’une de ses trois filles ! Révolté par cette idée, il change d’avis lorsqu’il fait la connaissance d’Abigail Wingate, une jeune fille aussi belle que mystérieuse, auréolée de ses secrets et de son apparence trompeuse.

Avis de Marnie

Angela Bassett est un auteur que je ne connais pas. Fortement encouragée par les précédentes critiques, j’ai attaqué ce roman, et je n’ai franchement pas été déçue. Je peste souvent contre les anachronismes qui gâchent bon nombre d’intrigues… mais lorsque l’auteur a suffisamment de talent pour nous les faire oublier, nous passons outre pour mieux nous intéresser au sort des héros. C’est exactement ce qui se passe ici…

Si l’histoire n’a rien d’original, le ton ironique est omniprésent, l’auteur souhaitant visiblement insuffler un second degré que l’on perçoit à toutes les pages. Les deux héros ont une assez forte personnalité. Alors que Nathan cache comme il le peut à son frère et au monde, la ruine de sa famille, Abigail, prétexte une faible constitution, pour écrire des romans en paix, sa réussite étant son plus grand secret. Il suffit d’une rencontre peu protocolaire pour que ces deux êtres rompent l’équilibre fragile de leur vie. Toutefois, des malentendus plus ou moins comiques vont sans cesse les séparer.

Si les incidents et évènements s’enchaînent dans une succession de péripéties qui retiennent l’attention du lecteur, le souffle va quelque peu manquer à l’auteur dans la troisième partie du roman. Le passage londonien est bien trop long, l’héroïne s’entêtant jusqu’à l’absurde, pour écouter enfin des arguments que pourtant l’on se tue à lui assener depuis un bon moment, mais sans que cette reddition ne soit vraiment crédible et cohérente.

Qu’importe, le style est si frais, si enjoué, avec un enthousiasme si communicatif que le lecteur se laisse définitivement emporter par le récit. Alexandra Bassett a le talent de placer ses traits d’humour, non dans les dialogues, mais privilégiant un comique de situation plus ou moins grossier, franchement sympathique. Ses personnages secondaires sont de vraies caricatures, toutefois, on perçoit quelques nuances qui ne demandent qu’à être développées. lls traversent le roman, acteurs plus ou moins passifs de cette pièce de théâtre (pas loin du boulevard, mais c’est loin d’être péjoratif !), dotés de caractères excessifs et exaltés.

Honnêtement, en lisant certaines facilités ou facéties, on sent que cet auteur est jeune et pleine d’idées. Ce premier roman est plus que prometteur. Le second paru l’année dernière aux Etats-Unis, met en scène la sœur aînée de Abigail, la jeune veuve Violet. Alexandra Bassett nous la présente dans cette présente histoire, résolument snob, exaspérante et très désagréable, mais réussit le tour de force de la rendre sympathique… Je suis donc impatiente de lire ses aventures !

Avis de Domino

Ne vous laissez pas abuser par ce titre particulièrement « ringard », digne d’un mauvais roman de gare, voire d’un de ces romans-photos qui ont fleuri dans les années 60. On se demande comment on a pu massacrer un aussi délicieux roman avec un titre pareil !

Sur une intrigue aussi fine qu’un papier à cigarette, exploitée à maintes reprises, l’auteur livre un charmant roman drôle à souhait avec des personnages particulièrement réussis. La lecture du roman laisse un sentiment de déjà vu car protagonistes et situations ont déjà été largement utilisés dans d’autres romans par d’autres écrivains et malgré tout, l’auteur parvient à passionner et à faire rire grâce à sa touche personnelle.

Les dialogues particulièrement savoureux et les situations cocasses donnent à l’ensemble une impression de légèreté qui correspond tout à fait à l’atmosphère du récit. Même si le héros doit faire face à une situation financière dramatique, jamais l’auteur ne verse dans le misérabilisme et ne cherche à faire pleurer le lecteur sur le sort de Nathan. Au contraire, il le fait rire en l’exploitant.

Par ailleurs, les gaffes du héros, qui les accumule à la plus grande joie du lecteur et à la fureur de l’héroïne, permettent à l’action d’être relancée en permanence et de jeter l’intrigue sur de nouvelles pistes. Les autres personnages qui gravitent autour des héros sont tout aussi réussis qu’eux et procurent aussi de savoureux moments. La réalité historique est joyeusement mise à mal, les comportements des uns et des autres sûrement en total décalage avec l’époque, mais qu’importe, le lecteur est emporté dans ce tourbillon plein de gaieté et de douce folie et quitte à regret les héros de ce charmant roman.

Avis de Francesca

Derrière le pseudonyme d’Alexandra Bassett se cachent deux sœurs qui écrivent une trilogie concernant les trois filles de Sir Harlan, dont cet ouvrage est le premier tome. Si ces auteurs possèdent des références et des témoignages de la part de certains auteurs réputés, force est de constater qu’elles n’ont pas atteint le même niveau de qualité avec ce livre qui représente une déception.

Abigail est sans conteste le seul personnage intéressant de cette histoire. Féministe et indépendante avant l’heure, elle trompe son entourage en exagérant son état de santé fragile et en s’effaçant devant ses deux autres sœurs, ceci afin d’être plus tranquille et libre d’écrire des romans gothiques. A l’insu de ses proches, elle est devenue un célèbre auteur et publie des livres derrière un pseudonyme renommé. Son rêve est de pouvoir amasser suffisamment d’argent pour pouvoir s’installer seule à Londres. Intelligente et perspicace, elle garde les pieds sur terre et s’agace du comportement de sa famille qu’elle aime pourtant énormément. Son attirance envers Nathan se teinte de forte méfiance car elle soupçonne, à juste raison, qu’il se trame quelque chose entre lui et son père.

Nathan est un homme qui pense avant tout à ses biens et son jeune frère, Freddy, qui est la seule famille qu’il lui reste. Il ne conçoit pas de se soumettre à la menace de Sir Harlan mais finit par prendre la question au sérieux après être tombé sous le charme d’Abigail. D’ailleurs, ses sentiments sont assez confus et l’évolution de son amour pour elle n’est pas assez développée pour qu’on puisse suivre le cheminement de sa pensée, à l’exception de ses doutes et de ses tentatives maladroites d’explications. Gentleman jusqu’au bout, il irrite par son attitude hésitante et sa lâcheté à ne pas éclaircir la situation ou à prendre des décisions.

Si l’intrigue entre les deux personnages est tiède et classique mais néanmoins facile à lire, cela n’est pas le cas des personnages secondaires que sont les familles respectives d’Abigail et de Nathan. Tous sont dotés d’une personnalité exaspérante et de défauts rédhibitoires qui n’attirent pas du tout la sympathie. Les deux sœurs d’Abigail cumulent les handicaps : alors que l’aînée, Violet, est une jeune veuve qui souhaite à tout prix s’élever dans l’échelle sociale et est une femme prétentieuse et snobe qui traite tout le monde avec condescendance, la benjamine, Sophy, est une jeune écervelée qui ne pense qu’à s’amuser et à flirter avec tous les hommes qui sont à portée de vue. Les situations sont très caricaturales mais ne sont pas drôles pour autant. Elles deux, avec leur père, sont des individus égoïstes qui ne se soucient guère d’Abigail. Quant à Freddy, c’est un jeune homme encore immature qui persiste dans une mauvaise voie et qui agit avec l’impétuosité et l’absence de réflexion que constitue sa jeunesse.

Les quiproquos et les malentendus s’enchaînent rapidement sans que les personnages parviennent à s’expliquer, tous étant empêtrés dans leurs certitudes, à l’exception de Nathan. L’ennui et l’exaspération pointent alors chez le lecteur qui préférerait avoir de l’action et de la passion au lieu d’être assommé par des dialogues futiles et sans aboutissement.

Je n’ose imaginer ce que pourrait donner le deuxième tome de cette trilogie dont l’héroïne serait Violet, le caractère de celle-ci étant vraiment épouvantable. Un livre à vite oublier quand on sait le nombre de livres qui sont publiés à côté et qui sont de meilleure facture.

Fiche technique

– Format : poche
– Pages : 378
– Editeur : J’ai Lu
– Collection : Aventures et passions
– Sortie : 19 avril 2007
– Prix : 6,90€