Si vous avez l’impression que la musique classique est ennuyeuse et nécessite une initiation longue, prenez la peine de regarder pendant ces mois d’été, l’émission de Jean François Zygel, la boîte à musique sur France 2. Tous les vendredis soirs aux alentours de 23H, ce jeune pianiste dispose d’environ 90 minutes pour instruire, nous séduire, nous enchanter.
Il y parvient remarquablement bien.
Devant le succès de cette émission l’été dernier, la chaîne a demandé à Jean François Zygel cinq nouveaux volets plus longs que précédemment et à une heure (à peine) plus décente. Alors que l’année dernière, il avait consacré son émission à de grands musiciens, il procède par univers musicaux cette année. Ainsi, il a déjà consacré une émission à l’opéra ou au piano par exemple. Restent à venir une soirée consacrée à la musique de chambre et une autre à la danse.
Ce qui fait la qualité de ce programme, c’est d’abord Jean François Zygel, lui-même. Jeune homme souriant et affable, il anime de façon détendue et érudite son émission, jouant lui-même de son instrument, le piano. Il n’hésite pas à improviser, à s’amuser, à détourner certains morceaux pour les rendre plus accessibles. Et comme c’est un pédagogue dans l’âme, il y a même une rubrique de l’émission, « la minute du professeur solfège » pendant laquelle, il explique une subtilité de la musique qui devient toute simple soudain. Cette année, il s’entoure de trois invités avec toujours, un « candide », un musicien, une personnalité non musicienne. Leurs interventions pourraient parfois être les nôtres !
Enfin, la qualité des interprètes qui participent à l’émission contribuent largement au succès mérité de « la boîte à musique ». François-René Duchâble, virtuose mondialement connu, montrant les difficultés des études de Chopin au piano en nous éblouissant de son talent a été un grand moment de l’émission sur le piano. Cette année, les morceaux joués sont plus longs, les exemples plus nombreux mais Jean François Zygel a conservé ses petits moments bizarres où il nous présente des instruments rares anciens ou très nouveaux comme le Sélestat [[cherchez donc ce que c’est !]].
On demande souvent à la télévision et notamment aux chaînes publiques de contribuer à la culture, ici, France 2 remplit parfaitement son contrat. Elle peut remercier Jean François, Zygel, vulgarisateur de génie (au sens noble du terme). Cela démontre que la culture ne rime pas avec ennui mais aussi qu’on peut rendre accessible cette même culture, n’en déplaise aux esprits chagrins !
Cela pourrait même donner des idées pour d’autres domaines.
Alors évidemment, serait-il illusoire de voir cette émission durer au delà de l’été ? Il est dommage de n’en faire qu’un programme du mois d’août qui a peu de chance d’exploser les compteurs de médiamétrie ! Alors que deviendra cette émission quand la bise sera venue ?