Basilisk : tome 5 – Avis +

– Partons en enfer ensemble.

Deux clans rivaux de ninja les Iga et les Koga : 400 ans de conflits, 400 ans de massacres, 400 ans de haine. Puis vint la trêve décidée par le shogun et l’amour entre Oboro Iga et Gennosuke Kôga. Une nouvelle ère pouvait débuter…

C’est alors que survint le nouvel ordre du shogun. Afin de déterminer lequel de ses deux fils allait hériter de sa charge chacun des deux clans de ninja devait désigner dix combattants. Un des deux groupe était destiné à être anéanti. Quant aux rescapés de l’autre groupe leur victoire désignera le futur shogun et apporteras gloire et richesse à leur clan.

Les vingt meilleurs combattants (parmi lesquels Oboro Iga et Gennosuke Kôga) se sont affrontés dans une démonstration spectaculaire d’arts martiaux et de pouvoirs mystiques.

Si nombre d’entre eux ont fait preuve de leur maîtrise des armes, d’autres ont opté pour la dissimulation prenant même les traits de leurs adversaires pour mieux les tromper. Certains ont même utilisé l’érotisme, le corps féminin pouvant être utilisé comme instrument de mort. Dans une parfaite union d’Eros et de Thanatos l’une des ninjas s’avère capable de générer du poison par sa peau. Mais son pouvoir est également une malédiction car la passion lui est interdite.

Le titre Basilisk fait référence au basilic, créature mythologique dont la peau secrète du poison et dont le regard pétrifie. Bien des ninjas disposent d’un regard générant la destruction ou la folie. Mais paradoxalement bon nombre de combattants sont aveugles, par naissance, par blessure résultant du combat ou délibérément pour ne pas voir le conflit. Cependant la cécité n’est pas un obstacle pour semer la mort. Il peut aussi leur arriver de retrouver la vue…juste à temps pour voir l’être aimé agoniser.

Tout comme l’animé et le film Shinobi, ce récit est une adaptation du roman Kôga Ninpocho (1959) de Futaro Yamada (1922-2001) à la grande production de romans policiers et historique. Le dessinateur a accentué l’aspect monstrueux de certains personnages que ce soit d’un côté physique ou moral. Cela aurait pu être une belle histoire romantique. Mais la politique et les querelles familiales l’ont transformé en tragédie où la fatalité, la mort et l’aveuglement sont à l’oeuvre.

C’est avec ce cinquième tome que s’achève ce manga qui nous a révélé un romancier et un dessinateur très compétents nous laissant dans l’attente de futurs traductions.

Fiche Technique

Scénario : Fûtarô Yamada
Dessin : Masaki Segawa
Traduction : Atomic Panda
Lettrage : Hélène & Julien Cordero
Editeur : Kurokawa
Sortie : juillet 2007
Prix : 7,90 euros
Inédit, poche, sens de lecture japonais, 272 p. dont 6 pages couleurs