Point d’orgue d’une tétralogie : Quatre ?


«Quatre ?» est la fin de la tétralogie du Monstre d’Enki Bilal. Quoique… une fin en point d’interrogation, je ne l’invente pas, c’est même dans le titre !

Un être extraterrestre, et même extra-dimensionnel, une époque radicale, comme seul Bilal sait les décrire et les dessiner, un futur qui semble plausible et qui effraie. Enki Bilal est un formidable conteur, parti d’une histoire inspirée de la guerre d’ex-Yougoslavie, son pays d’origine. Avec la référence à Sarajevo omniprésente, on sent la douleur vive que l’auteur a ressenti avec ce conflit. Faut-il que l’humanité ait la mémoire courte pour réitérer les mêmes erreurs à 60 ans d’intervalles ?

Il en a imaginé un monde dans lequel les religions monothéistes toutes puissantes pèsent de tout leur poids sur le quotidien. Il fallait bien un être inhumain, au sens de n’appartenant pas à l’espèce humaine, ambigu, pas vraiment sympathique, mais pas vraiment désagréable non plus, il fallait bien un tel être pour remettre l’humanité sur un chemin moins manichéen.

Une histoire magnifique qui nous fait voir du pays [[Engagez-vous, qu’ils disaient !]], un dessin qui fait peur tellement il est réaliste dans le futurisme. Bien sûr, la lecture est encore plus délicieuse quand on fait suivre les quatres albums dans la foulée [[C’est mon avis et je le partage !]].

Fiche technique

Tétralogie du MONSTRE
Quatrième et dernier acte: QUATRE ?
Scénario et dessin : Enki Bilal
Montage : Camille Hourdeaux
Aux editions Dargaud