Arte – Elephant

L’histoire

La vie est très (trop ?) calme dans le lycée de Columbine. Un lycéen se fait photographier. Il remarque deux de ses copains avec un gros sac. On découvrira plus tard qu’il contenait des armes …

Avis de Luc

Michael Moore a déjà traité ce sujet dans son film coup de poing : Bowling for Columbine. Un an après, Gus Van Sant, avec Elephant, revient sur ce massacre en filmant les acteurs du drame de l’intérieur. Le lycée est calme. Il ne se passe rien ou presque, mais c’est ce « presque » qui rend les gestes quotidiens inquiétants.

Comme l’avait déjà montré Quentin Tarentino (en particulier dans le superbe Jacky Brown), Gus Van Sant filme la même scène avec à chaque fois, un point de vue différent, et cette scène prend un tour inquiétant.

Il ne juge pas les adolescents. Il n’essaie même pas d’expliquer leur geste. C’est au spectateur de se faire une idée comment un lycée tranquille peut contenir une violence rentrée inouïe.

Les deux adolescents qui ont décidé de tout faire sauter s’aiment. Alors pourquoi un tel geste ?

L’art du cinéaste est de suggérer, pas de montrer. Il a largement mérité le Prix de la mise en scène à Cannes en 2003. Lui donner en outre la Palme d’or me paraît excessif, mais le film mérite largement d’être vu et revu.

Fiche technique

Réalisation et scénario : Gus Van Sant

Avec Alex Frost (Alex), Eric Deulen (Eric), John Robinson (John McFarland), Elias McConnell (Elias), Jordan Taylor (Jordan), Carrie Finklea (Carrie), Nicole George (Nicole), Brittany Mountain (Brittany), Alicia Miles (Acadia), Kristen Hicks (Michelle), Bennie Dixon (Benny), Nathan Tyson (Nathan)

Musique : Ludwig van Beethoven