Résumé de l’éditeur
Londres, 1804. Pour protéger sa jeune soeur Claire de la lubricité de leur beau-père, lady Victoria Temple décide de fuir avec elle à Londres. Un somptueux collier de perles et de diamants dérobé dans le coffret à bijoux familial leur permettra, pense-t-elle, de vivre décemment…
Mais le joyau, cédé à un prêteur sur gages peu scrupuleux, ne rapporte qu’un maigre profit vite épuisé, et, pour assurer leur subsistance, les deux soeurs n’ont d’autre choix que de se faire engager comme domestiques chez un aristocrate, le sulfureux duc de Brant.
Ce dernier s’intéresse d’emblée à Victoria, dont le charme piquant l’intrigue et le séduit. Au fil des semaines, il lui fait une cour assidue à laquelle la jeune femme, bien que secrètement troublée, s’interdit de succomber. Elle ne peut pas, ne doit pas, baisser la garde. Car si le duc venait à découvrir leur véritable identité, les conséquences seraient terribles…
Avis de Marnie
Précisons le tout de suite, il vaut mieux ne pas chercher une histoire bien ancrée dans un style classique et sérieux, structurée comme le sont souvent les romans se passant à l’époque de la régence. En effet, c’est loin d’être le point fort de Kat Martin. Mais si l’on souhaite se délasser et être presque malgré soit pris dans un récit superficiel mais plein de fantaisie aux rebondissements multiples et alambiqués, c’est gagné !
Tout est très rapide, que ce soit la succession d’évènements, l’action, et l’évolution des sentiments des héros. C’est ce qui fait le talent de cet auteur et rend le roman très sympathique. Une minute, on est en Angleterre, une autre minute, on est en France, la minute suivante, les personnages sont retournés à un bal à Londres. Rebondissement, est le maître mot, et c’est incontestablement très attrayant, on court de pages en pages, pressé de savoir le dénouement.
A 19 ans, Victoria a un caractère très affirmé et n’a confiance qu’en elle-même pour sauver sa sœur de son beau-père et des hommes en général, si bien, qu’elle préfère mentir plutôt que de dévoiler une certaine vulnérabilité. Ses choix sont déterminés en fonction de la sauvegarde de Claire, malheureusement à son propre détriment. Bien plus mûre que son âge, elle doit prendre des décisions dramatiques et lourdes de conséquences, se sacrifiant sans même réfléchir à d’autres solutions possibles. Impulsive, la jeune femme suit ses idées, tout en courant d’un endroit à un autre… même si elle prend le temps de se poser pour jouer aux échecs.
Cord se sent coupable d’avoir eu une adolescence insouciante, alors que son père perdait sa fortune, et laissait sa santé à tenter de la regagner. Bien qu’il soit un aristocrate, il ne cesse de travailler pour consolider la fortune familiale. Il souhaite même faire un riche mariage pour prouver à la mémoire de son père qu’il est un héritier digne et responsable. L’apparence est primordiale pour lui. N’est-il pas tout de suite attiré par la beauté de Claire, ne se souvenant même pas du prénom de sa sœur ? Mais derrière ce côté superficiel, Cord est un homme réfléchi et bien plus profond qu’il ne le montre les toutes premières pages. Tout en travaillant (ce qui est contraire aux bonnes moeurs de l’époque), il souhaite sauver son cousin tout en se posant des questions sur les sœurs mystérieuses qui sont à son service. C’est le courage, l’intelligence, la volonté, l’insolence et le caractère emporté de Victoria qui font qu’il tombe peu à peu amoureux d’elle. Au moins, il ne s’ennuie plus…
Les péripéties surviennent et se précipitent dans une atmosphère pleine d’humour et de tension dramatique mêlées. Certains incidents sont attendus mais généralement, le ton garde une certaine originalité et beaucoup de fraîcheur. Les personnages secondaires sont un peu effacés, Kat Martin privilégiant de beaucoup l’action plutôt que l’analyse psychologique. Ainsi, Claire est superbe… mais son côté bien gentil est quelque peu horripilant. L’auteur pratique avec une certaine facilité le «qui se ressemble s’assemble», ce qui ôte encore de l’intérêt à Claire et son amoureux transi. Restent des caractères nettement plus nuancés (les meilleurs amis) qui, sans doute, seront les héros d’une autre histoire.
Si Kat Martin est loin de révolutionner le roman sentimental historique, elle a le mérite de ne jamais ennuyer ses lecteurs, racontant avec imagination une intrigue à plusieurs facettes, et qui se laisse lire avec facilité et intérêt. Un bon point !
Fiche Technique
Format : poche
Pages : 448
Editeur : Harlequin
Collection : Best-sellers
Sortie : 1 mars 2007
Prix : 6,60 €