Mort sous hypnose – Avis +

Présentation de l’éditeur

En trois semaines, six jeunes femmes se donnent la mort sans raison apparente. Coïncidence tragique ? Non, car deux éléments troublants rapprochent ces disparitions soudaines, invalidant la thèse du suicide : juste avant de mettre fin à leurs jours, toutes les victimes ont reçu un appel téléphonique, dont aucun témoin ne connaît la teneur.

Toutes ont également participé aux mêmes séances d’hypnose… exactement comme leur amie Virginia Shapiro qui, ayant appris leur décès, vit désormais dans l’angoisse d’être la prochaine victime.

Pressentant que ses jours sont comptés, la jeune femme fait appel à un agent secret, Sullivan Dean, pour l’aider à démasquer l’ennemi invisible qui la menace dans l’ombre…

Avis de Marnie

Si vous cherchez un suspense ou une vraie intrigue policière, je le précise tout de suite, passez votre chemin. Dinah McCall privilégie la psychologie de ses personnages. L’aspect thriller n’est en fait qu’un élément du contexte, présent seulement pour mettre en valeur les réactions de ses héros. A partir du moment ou on accepte ce parti-pris, essentiel chez cet auteur, on adhère totalement au roman.

L’auteur plonge immédiatement le lecteur dans le vif du sujet : les six suicides se succèdent méthodiquement, presque cliniquement décrits, comme pour souligner le côté médical, l’accumulation et l’aspect inéluctable nous entraînant à nous mettre à la place de l’héroïne, qui en prendra connaissance de la même façon. Ce qui est le plus réussi dans le roman est en fait la réaction de terreur de Virginia Shapiro qui se voit soudain comme une victime potentielle d’un danger dont elle ne sait pas d’où il va surgir…

Rien de plus énervant dans un livre ou un film, ou une héroïne qui se sait en danger de mort, court intrépidement avec une sorte d’instinct suicidaire au-devant de son agresseur, comme si c’était crédible ! Et bien là non… Virginia Shapiro, c’est vous… c’est moi… journaliste pourtant sure d’elle et dotée d’un courage certain, la jeune femme fuit en comprenant qu’elle va mourir sans savoir ce qui la menace. Terrorisée, affolée, elle commet des erreurs, et perd peu à peu le peu de contrôle qui lui reste au fur et à mesure des épreuves qui vont jalonner sa route, ce qui la rend très humaine et attachante. Mais, elle trouvera en elle-même la force de se rebeller contre l’inévitable. Le grand talent de Dinah McCall est également d’avoir su ne pas faire tomber Virginia dans le piège de la pauvre fille juste bonne à se faire sauver par un héros macho, pur et dur.

Sullivan Dean est peut être un très bon agent du FBI, mais il est… faillible. Lui aussi se trompe comme tout un chacun. Il est humain, très intelligent, tout en étant sympathique, dynamique et charmeur. Sa sensibilité va se révéler presque tout de suite, puisqu’il est le meilleur ami du frère d’une des victimes, et sa culpabilité de n’avoir pas été présent quand il le fallait, le pousse à tenter de sauver Virginia. Cet aspect de sa personnalité est ce qui le rend totalement craquant. Cette sensibilité va s’exacerber, lorsqu’il va éprouver des sentiments de plus en plus forts pour la jeune femme qu’il doit protéger.

Ce n’est pas un roman sombre. Au contraire, les rapports entre les deux héros sont charmants, même ludiques. La tension est pourtant très forte, mais elle est tempérée par un certain marivaudage entre Sullivan et Virginia, jeunes gens sans histoire et sans lourd passé, qui se rencontrent et qui tombent tous les deux amoureux l’un de l’autre. Pourtant, pour moi une des scène les plus touchantes, est la découverte de l’appartement de la jeune femme, par l’agent du FBI, qui se sent soudain attiré comme jamais par la personnalité de cette inconnue qu’il découvre par petites touches avec une totale indiscrétion totalement assumée.

Les personnages secondaires ont une vraie présence, et l’on éprouve beaucoup d’intérêt à les découvrir : ainsi la complicité entre les autres agents du FBI, chaleureux et ouverts, ou encore, les relations tendres ou difficiles et les problèmes entre les différents membres de la famille Karnoff. Tout cela donne une certaine fluidité au récit empêchant l’aspect toujours éprouvant d’un huis-clos (que l’on peut adorer dans d’autres romans) de ruiner le ton que souhaite donner l’auteur à son histoire… tendresse et émotion.

Dinah McCall excelle dans ces histoires sentimentales ou les héros se transforment dans l’épreuve, l’introspection et la découverte de leurs limites leur permettant d’accéder au bonheur. Cela frôle le mélo, mais cela le frôle seulement…

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 512
Editeur : Harlequin
Collection : Best-sellers
Sortie : 1 mars 2007
Prix : 6.60 €